vendredi, mars 26, 2010

LA FABLE DE L'APRES REGIONALES

LA FABLE DE l’APRES REGIONALES
Le grand faiseur de fromages français « La fourme de Sarkozye»’était revenu fort marri du Salon de l’Agriculture.
Le public avait boudé sa dernière création’’’le Regional’’ et lui avait préféré la pâte de son concurrent ‘’L’Aubryac’’ qui se disait plus proche de la nature , plus ecolo en somme.
Savoir pourquoi les clients, jusque là fidèles de la fourme de sarkozye, s’en étaient écartés n’était guère difficile.La composition du produit variait sans cesse : tantôt un peu plus de sel, tantôt un peu plus de poivre. Tous ceux qui appréciaient la traditionnelle mixture poivre et sel ne s’y retrouvaient plus. Ils boudaient le produit ou achetaient de préférence celui de la concurrence. Les mauvaises langues prétendaient mezzo voce que l’addition de carbone rendait le produit impropre à la consommation.
Retourné dansa grande ferme que chacun nommait ‘’Elysée moi’’, le chef fromager déversa sa colère sur le chien de garde du troupeau le bon Fillon qui n’avait cessé de veiller sur le troupeau durant toute la durée du salon. Ce chien fidèle était devenu la coqueluche des publicitaires qui ne manquaient jamais une occasion de l’opposer à son patron. Mais celui-ci se fit comminatoire.
Il fallait en tout premier sacrifier le bouc ‘’Dar-Causse’’. Celui-ci n’était pour rien dans la nouvelle mixture. Il s’était depuis longtemps investi avec talent dans l’éducation du troupeau et dans la mise à la retraite de ses brebis les plus âgées .Mais, chargé de collecter le lait sur les terres d’Aquitaine que l’on savait pourtant tout entières attribuées à l’Aubryac, il n’avait pu ramener les quantités de lait souhaitées.
Pour régénérer la fourme de Sarkozye, on chargea le gardien Fillon de ramener au bercail trois brebis égarées dans des pâturages amis ou concurrents : plutôt que du poivre ou du sel, on ajouta un peu de lait de Chirac, une once de Dominique de et une pincée du concentré de centre.
Ayant ainsi régénéré son produit, le grand producteur fromager espérait un retour en faveur au prés de la clientèle avant la sortie en 2012 de sa cuvée quinquennale
C’était compter sans le grand paon Villepin. Celui-ci s’était toujours distingué par la puissance de son cri qui paraissait l’éblouir lui-même. Grand solitaire, il aimait crier plus fort et jouer au chien de berger .Il rêvait de détrôner le chef fromager. Courant après l’échec de la Sarkozye, il tenta de pousser un cri encore plus puissant pour annoncer la production d’un nouveau fromage. Il n’en connaissait encore ni le nom, ni la composition .Il promit simplement qu’il serait meilleur que celui qui venait de connaître une désaffection.
Il annonça que le nouveau produit des gourmets serait lancé le 19 juin. Il voulait en toute vanité se placer dans le sillage du Chester de Gaulle. Il oubliait sans doute que l’on n’imite pas impunément les produits d’exception.
Charles Debbasch