samedi, février 28, 2009

LE PRIX DU JET EN JET

LE PRIX DU JET EN JET
Les compagnies d’aviation à bas prix ou « low cost » sont en permanence à la recherche de ressources supplémentaires pour taxer les passagers de charges nouvelles. Les prestations de repas à bord sont payantes, la taxation des bagages est très lourde, le choix d’un embarquement prioritaire onéreux. Il s’agit de reprendre au client d’une main ce qu’on lui a accordé de l’autre.
La proposition la plus originale est pourtant venue de Michael O'Leary, patron de la compagnie low-cost Ryan Air :"Une des choses que nous avons envisagé dans le passé et à laquelle nous réfléchissons toujours est la possibilité de placer une fente pour déposer des pièces sur la porte des toilettes, pour qu'à l'avenir ils dépensent 1 livre quand ils vont faire pipi".
Bigre, voici une redevance nouvelle qui va faire réfléchir les passagers économes. Tiendront-ils jusqu’à l’atterrissage ? Calcul difficile tant les temps d’attente au dessus des aéroports sont imprévisibles. Ils devront prendre des risques sans être sûrs de pouvoir résister jusqu’à l’arrivée.
Désormais, si le pilote a le contrôle du jet, les passagers devront avoir le contrôle du jet.Et c'est sans doute un pur hasard si la compagnie aérienne concurrente de Ryan Air-qui, elle, n'envisage pas de rendre les toilettes payantes- s'appelle Easy...jet!


Charles Debbasch

vendredi, février 27, 2009

LES CHIENS DES PRESIDENTS

LE CHIEN DES PRESIDENTS


Pendant la campagne électorale, Michelle Obama avait promis à ses filles de leur offrir un chien. Restait à choisir la race de l’animal. Le choix était compliqué en raison des allergies de l'une des deux filles du couple présidentiel qui souffre d’une intolérance aux poils de chiens. Le nouveau First Dog sera de la race des chiens d'eau portugais. L'épouse du Président a expliqué son choix.Ces chiens «sont censés avoir bon caractère. Au niveau de la taille, ils sont un peu intermédiaires, ce n'est pas un petit chien, mais ce n'est pas non plus un gros chien. Et les gens que nous connaissons qui en ont s'extasient à leur sujet. Donc on penche pour ce choix-là."

Le labrador est lui le chien favori des Présidents de la République français. : Georges Pompidou - Valéry Giscard d’Estaing - François Mitterrand en ont possédé un. C’est bien la preuve que cette race est consensuelle au dessus des opinions politiques.Nicolas Sarkozy lui-même a possédé un labrador, Indie, couleur sable. Pour l’instant, il n’y a pas d’hôte canin permanent à l’Elysée. Mais on a pu voir le 21 juin dernier Nicolas Sarkozy exhiber le chihuahua à poils long de son fils.

Les chiens s’habituent tellement à l’environnement présidentiel qu’ils sont désorientés lorsque le mandat de leur maître s’achève. Sumo le gentil bichon du président Chirac vient ainsi de mordre le Chef d’Etat sortant. Quant à Baltique, le labrador femelle de François Mitterrand, elle se tenait droite et respectable à l'entrée de l'église de Jarnac, le jour des funérailles de son maître.

C’est sans doute le caractère impitoyable de la vie politique qui explique cet engouement des chefs d’Etat pour leurs chiens.

Dans l’univers politique féroce où la part faite aux sentiments est des plus réduites, c’est dans l’affection de leurs chiens que les hauts responsables trouvent une part d’humanité.

Les chiens leur permettent aussi de lancer un clin d’œil à l’opinion en montrant qu’eux aussi -comme tout un chacun - sont sensibles à l’amour des « toutous ».

Charles Debbasch

mercredi, février 25, 2009

LES CONSEQUENCES POLITIQUES DE LA CRISE ECONOMIQUE

LES INCIDENCES POLITIQUES DE LA CRISE ECONOMIQUE

Lors des premiers frémissements de la crise économique, on avait pu penser qu’il s’agissait d’un coup de vent passager. C’était une vue trop optimiste. Aujourd’hui, on se rend compte que l’on est face à un bouleversement économique durable qui entraîne nécessairement des conséquences politiques.

En période d’abondance, les égoïsmes triomphent et le règne du chacun pour soi l’emporte. L’expansion économique avait dévalorisé le rôle de l’Etat et provoqué une déferlante libérale. La crise économique, elle, exige une action accrue de l’Etat. Elle revalorise l’interventionnisme. L’Etat apparaît comme le seul régulateur suprême de la vie économique face à un marché défaillant. Dans une société où les forts deviennent plus faibles, les faibles se transforment en exclus que l’Etat doit protéger. Régulation et assistance retrouvent leurs lettres de noblesse dans les fonctions étatiques.

Il s’en suit inévitablement une revalorisation du rôle de la fonction publique chargée d’exercer des missions revivifiées. Les sondages démontrent que l’image de la fonction publique s’améliore en période de crise. D’après un sondage de l’institut Obea-Infraforces pour 20 Minutes et France-Info, publié le 3 mars, les fonctionnaires ont une bonne image auprès de 72% de la population. 57,2% des personnes interrogées (un échantillon national représentatif de 1.057 personnes) ont une «assez bonne» image des fonctionnaires et 15,2% une «très bonne» image. 11,9% en ont une «assez mauvaise» image et 4,3% une «très mauvaise». 11,1% disent que l’image qu’ils s’en font «dépend des fonctionnaires, des métiers» et 0,4% ne se prononcent pas.

Très logiquement les administrés pensent qu’il y a trop de fonctionnaires dans les administrations classiques comme les impôts, les préfectures, les mairies mais ils pensent que: leur nombre doit être augmenté dans les hôpitaux (pour 92,5% des personnes), dans la recherche (72,4%), dans l’enseignement (68,2%) et dans les forces de l’ordre (49,6%).Dans un tel contexte, le gouvernement ne doit pas renoncer à son plan de modernisation de la fonction publique notamment par la récompense des mérites .Mais il doit agir avec prudence dans le domaine de la réduction du nombre de fonctionnaires en ne touchant pas aux secteurs jugés prioritaires par l’opinion publique.

La crise entraînant un développement de l’inquiétude face à l’avenir, le pouvoir doit rassurer et pour ce faire il doit encore mieux expliquer et convaincre .

Cela ne signifie pas qu’il faut renoncer aux réformes mais qu’il faut chaque fois mieux en faire comprendre l’intérêt. Il faut aussi éviter d’ouvrir trop de fronts qui ne peuvent que renforcer le trouble de l’opinion publique. En d’autres termes, il ne faut pas ajouter au désordre économique le désordre politique.

Personne ne conteste l’autorité du Président de la République sur les mécanismes institutionnels. Mais sa présence en première ligne sur trop de dossiers ne permet pas toujours aux autres organes de l’Etat comme le premier ministre ou les ministres de jouer le rôle d’amortisseur ou de conduite assistée qui est le leur. Or la crise économique tend les rapports politiques et exige donc un pilotage sans failles de l’appareil de l’Etat.

Toute crise économique nuit au pouvoir en place qui devient un bouc émissaire pour toutes les misères qu’elle entraîne. Le pouvoir apparaît ainsi plus vulnérable et les mouvements de rue sont plus faciles à conduire. Il est probable que sans cette crise l’agitation dans les départements d’outre-mer n’auraient pas pris l’ampleur que l’on constate. De même , les forces révolutionnaires ou autonomes se réveillent. D’où un foisonnement à gauche de mouvements divers sur les décombres du parti communiste. Le parti socialiste malgré ses profondes déchirures n’est pas mal placé pour les consultations européennes et régionales à venir. L’UMP, le parti du Président est en voie de rénovation. Elle doit concilier sa fidélité au chef de l’Etat et sa compréhension des aspirations populaires.

En tout état de cause, la crise est économique .Le verdict le sera aussi. C’est de l’aptitude du pouvoir à apporter les réponses économiques adaptées que dépendra l’évolution politique.

Charles Debbasch

RECONCILIATION D'OPPORTUNITE AU PARTI SOCIALISTE

RECONCILIATION D’OPPORTUNITE
AU PARTI SOCIALISTE


Après la période de brouille et d’exclusion, le temps de la réconciliation est venu au Parti Socialiste. Une dizaine de proches de Ségolène Royal sont entrés à la direction du PS. Le secrétariat national du Parti socialiste est complété ainsi par sept secrétaires nationaux, dont six reviennent à des "royalistes".Le sénateur David Assouline devient secrétaire national (SN) auprès de la première secrétaire; Najat Belkacem, adjointe au maire de Lyon, devient SN chargée des questions de société; Philippe Doucet, maire d'Argenteuil (Val d'Oise), est chargé des droits des consommateurs; la députée Aurélie Fillipetti est chargée des questions énergétiques; le député Jean-Patrick Gilles est chargé de la Famille et le député Gaëtan Gorce prend en charge l'exclusion. Parmi les 20 secrétaires nationaux adjoints, figurent d'autres "royalistes", notamment Carlos Da Silva (rénovation) et Patrick Mennucci (animation et du développement des fédérations).Le député Jean-Louis Bianco devient co-président du Forum des territoires.

Ségolène Royal a elle-même précisé qu’elle est "disponible pour exercer des responsabilités" si on lui en propose.

Il était difficile pour le Ps de continuer à vivre une guerre interne. Certes, la rivalité reste très grande entre les deux têtes féminines du Parti, mais ce retour au bercail des royalistes est une solution d’apaisement qui va faire tomber la fièvre dans le parti.

Assez paradoxalement , ce sont les difficultés que rencontre à l’heure actuelle la politique du président Sarkozy qui ont favorisé le rapprochement. Le PS veut se tenir prêt dans le cas où un mouvement social d’ampleur soulèverait la France à prendre la relève du pouvoir. C’en est bien fini de l’union sacrée face à la crise. Les socialistes veulent exploiter le mécontentement populaire pour se rapprocher de la prise du pouvoir.

En d’autres termes le PS se réunifie pour se présenter en force de gouvernement crédible.

Charles Debbasch

vendredi, février 20, 2009

OUTREMER

OUTREMER

La vie des Etats ressemble à celle du corps humain. C’est aux extrémités que se manifestent en premier les maladies. La crise que traverse l’outremer français en est une excellente illustration.

Les défauts d’un appareil administratif centralisé sont encore plus évidents à 6000 ou 11000 kilomètres de la métropole. L’inadaptation de notre appareil de pouvoir à la situation de l’outremer apparaît de façon caricaturale.

Comment expliquer en effet qu’il ait fallu de graves émeutes pour que le pouvoir politique se rende compte de la cherté de la vie ou de l’étendue du chômage dans les Dom.

En l’espace de trente ans, l’économie dans les Dom s’est profondément transformée. L’agriculture sous le coup de la concurrence internationale a décliné. Les populations ont quitté les campagnes pour les villes sans y trouver des emplois en nombre suffisant. La concentration commerciale s’est accentuée de façon considérable avec une augmentation des prix déraisonnable. Les clivages socio-économiques se sont accentués.

Une nouvelle politique de l’outremer s’impose. Avec urgence.

Charles Debbasch

lundi, février 16, 2009

UNIVERSITES:UNE BONNE LOI PERVERTIE PAR UN MAUVAIS DECRET

UNIVERSITES:UNE BONNE LOI PERVERTIE PAR UN MAUVAIS DECRET

La loi no 2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités (dite loi LRU ou loi Pécresse), a développé l'autonomie des universités. Elle prévoit principalement que, dans un délai de cinq ans, toutes les universités peuvent demander à accéder à l’autonomie dans les domaines budgétaire et de gestion de leurs ressources humaines et devenir propriétaires de leurs biens immobiliers. L'objectif est sain. Il s'agit de rendre les universités adultes et de leur permettre d'avoir la maîtrise de leur gestion et de leur fonctionnement. Bien entendu, cet objectif ne pourra être atteint que progressivement.

L'esprit bureaucratique s'est déjà infiltré dans l'application de la loi puisque le gouvernement a encouragé le regroupement des Universités pensant que de grands ensembles permettent de meilleures économies de moyens. C'est oublier que la révolte étudiante de 1968 avait conduit à la construction d'établissements de taille humaine et que le gigantisme pourra poser demain de délicats problèmes de gestion et d'ordre public. Décidément, nos bureaucrates ont la mémoire courte ( sur la réforme de 1968 voir Charles Debbasch, L'Université désorientée,PUF 1971).

Mais, c'est sur la question du statut des enseignants chercheurs qu'est intervenu un malencontreux décret qui a mis inutilement le feu aux poudres.

LE STATUT ACTUEL DES PERSONNELS

Le nombre d’heures de cours d’un enseignant-chercheur est jusqu’à présent défini par la loi : 192 heures de travaux dirigés (un cours magistral « valant » 1h30 de TD, le service se situait donc entre 128 et 192 heures). Les activités d’enseignement (les 192 heures en présence des étudiants, auxquelles s’ajoutent préparation des cours, définition des programmes, contrôle des connaissances, surveillance des examens, etc)représentent la moitié du temps de travail total, l’autre moitié étant consacrée à la recherche.
L'appréciation de la qualité de la recherche est remise à des instances nationales. Constituées par disciplines, elles sont en majorité élues.

L'HOSTILITE DE LA HAUTE FONCTION PUBLIQUE AU STATUT DES UNIVERSITAIRES
Il y a dans les couloirs des ministères des fantômes qui rodent : des textes préparés par la bureaucratie et que celle-ci tente d'imposer à un nouveau ministre. Le texte sur le statut des enseignants est de ceux là.
La haute fonction publique n'a jamais accepté le statut libéral des universitaires et elle a toujours cherché à bureaucratiser la condition des professeurs de l'enseignement supérieur en les soumettant aux horaires de droit commun de la fonction publique. Le décret Pécresse sur le statut des enseignants n'est que la reprise de cette classique divagation. Pour la première fois, il les astreint, comme l'ensemble de la fonction publique, à 1.607 heures d'activités : 800 heures liées à l'enseignement, (128 heures de cours, plus la préparation, le tutorat) et 800 autres liées à des activités de recherche « soutenues et reconnues ». C'est la disposition essentielle du décret. La spécificité du statut des universitaires est brutalement remise en cause.
De plus , les instances nationales représentatives des enseignants chargées d'apprécier la qualité de la recherche voient leurs attributions remises en cause. C'est désormais le président de l'Université qui tranchera en dernier ressort et qui pourra décider de doubler le service d'un enseignant s'il estime que la qualité de sa recherche est insuffisante. Disposition saugrenue:verra-t-on un mathématicien décider de la qualité de la recherche d'un juriste ou un philosophe apprécier les travaux d'un sinisant?
L'émotion de la communauté universitaire à l'égard du projet Pécresse est justifiée.

LES VOIES D'UN REGLEMENT
Conscient de la bévue commise, le Président de la République a souhaité que le texte du décret soit remis en chantier. Bien entendu il faut refuser catégoriquement la bureaucratisation du statut des universitaires. Mais quelques pistes d'évolution doivent rester ouvertes.
Au lieu de diminuer le poids des instances nationales élues qui apprécient la qualité de la recherche des enseignants,il faut les renforcer. L'idée d'une évaluation périodique ne peut être remise en cause.
Il manque à notre système, une évaluation de la qualité des enseignements dispensés. Celle-ci ne peut être effectuée qu'au niveau des Universités. Il faut que les responsables des Universités disposent des moyens d'incitation suffisants pour pouvoir récompenser les meilleurs;
Progressivement, il faudra que les universités disposent de chaires locales dont elles fixeront les règles de recrutement et les conditions de travail. Laissons aux universités le temps de mûrir leur autonomie et progressivement le nombre de chaires locales se développera.
L'Université française qui avec des moyens très limités exerce une fonction essentielle dans la société ne doit pas être bureaucratisée Elle doit être émancipée.
Charles Debbasch
Président honoraire de l'Université de Droit , d' Economie et des Sciences d'Aix-Marseille
Président honoraire de la Conférence Nationale des Doyens des Facultés de Droit
Ancien Président du comité Consultatif des universités et du Conseil supérieur des Corps Universitaires (Droit Public )

dimanche, février 08, 2009

SARKOZY A LA TELEVISION :APAISER LES INQUIETUDES AIDER LES PLUS FAIBLES

SARKOZY A LA TELEVISION :
APAISER LES INQUIETUDES ET AIDER LES PLUS FAIBLES
L’intervention du Chef de l »Etat à la télévision répondait à une profonde attente des Français. De ceux qui sont déjà touchés dans leur situation par la crise. De ceux aussi qui craignent d’en être les victimes ; Tous attendent du président qu’il leur trace les lignes de force d’un avenir plus rieur. Voilà pourquoi l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy sur la crise a réuni jeudi soir 15,1 millions de téléspectateurs sur TF1, France 2 et M6, selon les chiffres de Médiamétrie. «Nous traversons une crise comme on n'en a pas connue depuis un siècle» a, déclaré le président de la République. «Que les Français soient inquiets, c’est normal».
L’exercice était particulièrement périlleux pour Nicolas Sarkozy. La crise repose , en majeure partie,sur des causes extérieures à la France. Elle n’a pas fini de déployer ses effets. Ce qui rend toute prévision périlleuse et toute action nécessairement mouvante. D’un ton calme et mesuré, le docteur Sarkozy a rassuré, expliqué, proposé. Et il a semble-t-il été entendu puisque 53% des téléspectateurs l’ont jugé convaincant.

Au lendemain des grandes manifestations de rues, il ne s’agissait pas cependant de décréter mais il fallait plutôt lancer un dialogue avec les partenaires sociaux. Même si l’opposition de gauche de façon désordonnée cherche à tirer profit de la crise, le pouvoir ne doit pas s’enfermer dans sa vérité. Il doit rester à l’écoute des vœux des Français et ne refuser aucune suggestion. La proposition de Nicolas Sarkozy d’un dialogue social élargi doit donc être considérée avec faveur. Le président a annoncé qu'il recevra les partenaires sociaux le 18 février, pour discuter notamment d'une amélioration de l'indemnisation du chômage partiel.
Le souci majeur du Chef de l’Etat est d’aider les plus faibles à surmonter les difficultés du moment. Pragmatique, le Président s’est contenté de tracer quelques pistes de réflexion. Nicolas Sarkozy a affirmé que l'Etat était "prêt à faire un effort" pour "mieux protéger" les jeunes chômeurs. Il a ensuite évoqué «plusieurs pistes» pour aider le «bas des classes moyennes». «Faut-il supprimer la première tranche de l’impôt sur le revenu ? ça concerne environ 2 millions de contribuables». Le Président évoque aussi «la possibilité de supprimer le deuxième tiers de l’impôt sur le revenu.» «Ou alors, faut-il augmenter les allocations familiales ?»
Mais, avec raison, Nicolas Sarkozy a maintenu le cap sur les réformes. «Nous allons continuer à réformer le pays». Les réformes restent «d'actualité», elles seront conduites «au même rythme». La réforme du lycée «se fera».
L’argumentaire du président est convaincant."Est-ce que les réformes que la France doit mettre en œuvre, pour avoir le plein emploi lorsque nous serons sortis de la crise, est-ce que ces réformes restent d'actualité? La réponse est oui". "Si on doit arrêter, comme cela s'est si souvent fait dans le passé, chaque réforme quand il y a une manifestation, alors mieux vaut ne faire aucune réforme. Et comme cela on est tranquille". La rupture, "c'est la rupture avec cette habitude".
Cette grande intervention du président de la République se situe à une sorte de mi-temps. Il s’agit d’éviter, dans cette période, à la fois les gesticulations et l’inaction tout en répondant aux urgences les plus douloureuses.

Charles Debbasch

lundi, février 02, 2009

L'UMP FORCES ET FAIBLESSES

L’UMP FORCES ET FAIBLESSES

UMP on l’aurait presque oublié signifie Union pour un Mouvement Populaire. En prenant les commandes du parti, le nouveau secrétaire général, Xavier Bertrand, a rappelé cette donnée fondamentale. « Aujourd’hui, il est temps d’engager la rupture pour faire de l’UMP le grand mouvement populaire que les Français attendent.
On entend trop souvent dire « un parti politique, ça ne sert à rien ». Nous allons faire la preuve du contraire. Notre mouvement populaire doit être à 100 % utile à tous les Français. »

La première force de l’UMP, c’est son aptitude au rassemblement. Alors que le PS s’est déchiré lors de la constitution de son équipe dirigeante, l’état major du mouvement sarkozyen est formé d’un habile mélange de tendances des radicaux en passant par les centristes et les gaullistes, des sarkozystes purs et durs sans oublier les gaullistes, chiraquiens ou même villepinistes. L’UMP est gouvernée par l’esprit de synthèse et l’habileté tacticienne du nouveau secrétaire général épaulé par le soutien inconditionnel du Président de la République a fait merveille. Certains ont parlé par dérision du parti unique de la droite. On peut se demander si ce n’est par envie tant la difficulté est grande de constituer le parti unique de la gauche.

Le second atout majeur de l’UMP c’est naturellement d’être le parti majoritaire et de pouvoir placer ses hommes dans tous les rouages de l’Etat. L’UMP a la possibilité de traduire ses paroles en actes. Elle dispose d’un protecteur naturel, le Président de la République issu de ses rangs. « Être utile, c’est aussi soutenir et expliquer avec pédagogie l’action de réforme du président de la République et de son gouvernement. Notre rôle est d’être à la fois aux côtés du gouvernement mais, le plus souvent, notre rôle, c’est d’être devant le gouvernement » a affirmé avec force Xavier Bertrand.

Il reste qu’il n’est jamais facile d’être le parti du président de la République. Si on est trop proche de lui on vous qualifie de godillot et si on fait preuve d’originalité, on crie à la dissidence. Cette difficulté est d’autant plus grande avec un Président interventionniste comme l’est le Président Sarkozy. L’espace libre pour l’action et l’initiative du parti est dés lors très limitée.

L’UMP peut également être fragilisée par la crise économique. Les électeurs sont toujours tentés de faire payer au parti au pouvoir les inquiétudes ou les insatisfactions qui résultent des fermetures d’entreprises, de la chute de la bourse ou de l’augmentation du chômage. Par ailleurs, les bases idéologiques du mouvement sont également secouées. Parti de droite, adepte du libéralisme économique, l’UMP doit se résoudre à l’interventionnisme étatique et à des plans d’augmentation des dépenses publiques.

Tout l’espace politique de droite et de gauche est secoué par la nouvelle donne économique et financière et l’UMP n’échappe pas à cette nécessaire adaptation à un univers totalement remodelé.

Charles Debbasch