mercredi, janvier 05, 2011

SARKOZY:PRECHER L'OPTIMISME DANS UNE SOCIETE INQUIETE

SARKOZY :PRECHER L'OPTIMISME DANS UNE SOCIETE INQUIETE
Il n'était pas facile à Nicolas Sarkozy de prêcher l'optimisme pour 2011 . Les Français sont en effet troublés par la situation économique. Un sondage réalisé du 30 novembre au 1er décembre montre que les Français sont champions du monde du pessimisme quant à leur situation économique en 2011, éclipsant même les habitants de pays en guerre comme l'Irak ou l'Afghanistan, Ils sont 61% à déclarer que la nouvelle année sera synonyme de difficultés économiques, contre 28% en moyenne dans le monde, 22% en Allemagne, 41% en Italie, 48% en Espagne et 52% au Royaume-Uni. Le pessimisme des Français a augmenté de dix points par rapport à l'an dernier. Concernant leur situation personnelle, les Français disent craindre à 37% qu'elle se dégrade. 67% des personnes interrogées estiment que le chômage va augmenter.
UNE FRANCE MIEUX RESISTANTE AUX ALEAS ECONOMIQUES
Tout en reconnaissant cette réalité le Président de la République estime que grâce au travail des Français, à leur courage, à leur capacité d'adaptation, à la force de notre économie, aux avantages de notre modèle social, la récession fut moins sévère et d'une durée plus courte que ce que connurent nombre de nos partenaires.
Pour lui " l'année 2011 s'annonce comme porteuse d'espérance. La croissance revient. Les grandes réformes engagées commencent à porter leurs fruits. Nos universités enfin autonomes s'ouvrent et se modernisent comme jamais elles ne l'ont fait dans le passé… Nos entreprises utilisent à plein le crédit d'impôt recherche pour innover. … Notre système de retraite a été mis à l'abri de la faillite inéluctable qui le guettait si nous n'avions rien fait. Ce sont les pensions de nos aînés qui ont été sauvées et pour la première fois, la France a pu affronter une réforme capitale sans violence et sans blocage grâce au service minimum qui a bien fonctionné et à l'esprit de responsabilité des Français qui savaient bien que ce rendez-vous pour douloureux qu'il fut était inéluctable. Je veux rendre hommage à leur maturité et à leur intelligence collective.
UNE France QUI DOIT SAUVEGARDER L'EUROPE ET L’EURO
Nicolas Sarkozy désavoue les eurosceptiques. Pour lui ," l'Europe a tenu et l'Europe nous a protégés". Réaffirmant sa confiance dans l'Euro. , le Chef de l'Etat estime que". L'isolement de la France serait une folie. La fin de l'euro serait la fin de l'Europe. Je m'opposerai de toutes mes forces à ce retour en arrière qui ferait fi de 60 ans de construction européenne qui ont apporté la paix et la fraternité sur notre continent. Je le dis avec d'autant plus de fermeté que j'ai toujours milité pour la préférence communautaire, et que je me suis toujours battu pour la protection de notre industrie, la réciprocité et la fin de la naïveté dans les discussions commerciales avec nos principaux partenaires. L'Europe est essentielle à notre avenir, à notre identité et à nos valeurs."
UNE FRANCE AUX FINANCES SAINES
Pour le Président la France doit développer ses atouts: en étant plus compétitive, en formant mieux ses jeunes, en travaillant mieux, en réduisant ses dépenses publiques et ses déficits."Les pays qui ont voulu vivre au-dessus de leurs moyens sans penser aux lendemains ont été lourdement sanctionnés."
Il faut donc " protéger la France de cette perspective. La France tiendra donc ses engagements en équilibrant ses comptes. Je ne transigerai pas sur cet objectif. "
2012 OUI MAIS PAS EN SE RASANT
Le temps est fini où Nicolas Sarkozy pensait à la Présidence même en se rasant.Il est aujourd'hui chef de l'Etat et il ne souhaite pas ouvrir trop tôt la compétition électorale: "nous sommes en 2011, nous ne pouvons nous payer le luxe d'une année d'immobilisme pré-électoral alors que le monde avance à une vitesse stupéfiante. 2011 doit donc être une année utile pour les Français. La difficulté ne compte pas lorsque sont en jeu l'intérêt de la nation et le bien commun des Français. "
LE PROGRAMME POUR 2011
L'année 2011 doit donc marquer la poursuite des réformes. Pour protéger les Français de la dépendance car chacun a le droit à sa dignité face aux souffrances du grand âge. Pour les protéger des délocalisations en harmonisant notre fiscalité avec nos voisins Allemands. Pour les protéger de la violence chaque jour plus brutale de la part de délinquants multi-réitérant en ouvrant nos tribunaux correctionnels aux jurés populaires. "Ainsi c'est le peuple qui pourra donner son avis sur la sévérité de la réponse à apporter à des comportements qui provoquent l'exaspération du pays."
Ces réformes se feront en respectant scrupuleusement nos principes républicains les plus chers: la laïcité et le refus du communautarisme, le rappel à chacun qu'il ne peut exister de droit sans la contrepartie de devoir, le respect de la loi , le respect dû à la France par ceux que nous accueillons . ,l'égalité des chances et la justice qui ne sont ni l'égalitarisme ni l'assistanat et qui doivent nous conduire à considérer la revalorisation du travail comme une priorité absolument intangible.
FACE A LA NATION
Pour réaliser ces ambitions, le Président français a besoin de nombreux atouts. Il doit consolider sa majorité. Dans ces dernières semaines, des facteurs positifs et négatifs se sont combattus. Les conditions du remaniement ont paru exclure les adeptes de l'ouverture et rétrécir la majorité. En revanche, l'UMP s'est- dotée d'une nouvelle équipe de direction dynamique et offensive qui doit faire encore ses preuves sur le terrain.
Le Chef de l'Etat verra également sa situation dépendre de l'évolution de la conjoncture économique. Il lui faut échapper à la malédiction qui veut que les peuples font toujours payer aux sortants la note des crises .
2011 est ainsi une année décisive pour le grand choix de 2012, une sorte d'année purgatoire d'où sortira pour le Président sortant le meilleur ou le pire.

Charles Debbasch