lundi, mars 17, 2008

MUNICIPALES ET CANTONALES SECOND TOUR LA GAUCHE CONFIRME

MUNICIPALES ET CANTONALES SECOND TOUR LA GAUCHE CONFIRME

Au lendemain du premier tour des élections municipales, on pouvait se demander si le second tour allait confirmer ou infirmer la tendance favorable à la gauche.

Au vu des résultats définitifs, le doute n’est plus possible. La gauche confirme son succès. Elle totalise 49% des suffrages exprimes contre 47,5% pour la droite Elle conquiert 36 villes de plus de trente mille habitants, 9 villes de plus de 100.000 habitants. Elle est désormais majoritaire à Toulouse, Strasbourg, Rouen, Caen, Metz, Reims, Saint-Etienne. , Amiens, Blois, et Saint-Denis de La Réunion,

Le succès de la gauche est également notable aux cantonales. Neuf départements basculent à gauche : l'Ain, l'Allier, la Corrèze, la Côte d'Or, l'Indre-et-Loire, les Deux-Sèvres, le Lot-et-Garonne, la Somme et le Val d'Oise. La gauche est désormais à la tête de 60 des 101 départements français.

A l’exception notable de Marseille conservée de justesse et de cinq villes gagnées sur la gauche (Mont-de-Marsan, Calais, Agen, Châtellerault Longwy, Saumur et Villefranche-sur-Saône °, la droite connaît un reflux qui mérite interprétation.

A l’évidence son électorat ne s’est pas mobilisé : le fort taux d’abstention démontre le mécontentement des électeurs de Nicolas Sarkozy.

Les avis divergent sur les causes de cette désaffection. Les uns l’attribuent aux réformes qui ont été effectuées. Les autres estiment, au contraire, que c’est la lenteur de la mise en œuvre des réformes promises par Nicolas Sarkozy qui est à l’origine de la débâcle.

Les deux explications sont probablement convergentes. L’annonce désordonnée de nombreuses réformes, comme celles contenues dans le rapport Attali, a inquiété différentes catégories sociales. Quant aux réformes engagées, le temps était trop court pour que les électeurs en ressentent les effets favorables.

La dégradation de la situation économique mondiale et l’inquiétude qu’elle génère ont également pesé lourd dans la balance.

Dans cette conjoncture morose, et alors que les comptes publics sont dégradés, il était difficile de satisfaire les revendications relatives au pouvoir d’achat.

Assez paradoxalement, cet insuccès peut être, pour la droite, une occasion de se régénérer. Au lendemain de l’élection présidentielle, la gauche est apparue comme un champ de ruines. L’UMP et ses chefs ont été pris d’une sorte d’ivresse. Tout leur est apparu possible.

Pourtant, l’UMP aurait du tenir compte du relatif échec du second tour des élections législatives. Il démontrait que le parti présidentiel avait négligé le risque des dissidences centristes et la capacité de nuisance de nuisance de François Bayrou. Il prouvait aussi que la gauche, malgré ses divisions, malgré les conflits d’hégémonie au PS restait solidement ancrée dans l’électorat.

L’échec des municipales doit conduire la droite à une meilleure appréciation du terrain politique et l’UMP, plus particulièrement, à moins d’hégémonie.

Quant au Président de la République, il devra tenir compte du message fort que les électeurs lui ont adressé. Ils souhaitent une Présidence plus gaullienne et moins roturière, des réformes mieux expliquées et mieux mises en œuvre.

Une deuxième phase du quinquennat s’ouvre à présent, celle d’une Présidence de responsabilité.

Charles Debbasch

MORT DOUCE LEGISLATIVE OU RESPONSABILITE MEDICALE

MORT DOUCE LEGISLATIVE
OU RESPONSABILITE MEDICALE

Une femme atteinte d’une maladie incurable réclame par petits écrans interposés le droit à une mort assistée. Aussitôt rebondit le débat sur la possibilité juridique donnée aux malades en phase terminale de choisir leur mort.

Il s’agit d’un débat si controversé que l’on peut se demander s’il est tout à fait gratuit qu’il ait été soulevé dans cette dernière semaine de la campagne des municipales. Tout comme si l’on avait voulu tendre un piège au Chef de l’Etat pour le mettre en difficulté avec son électorat mais Nicolas Sarkozy s’est bien gardé d’y tomber.

La société française n’est pas mure pour traiter de front ce problème que d’autres pays européens ont su régler par des dispositions législatives.

Dans notre pays, la pratique est plus discrète. Elle repose non pas sur un texte mais sur la responsabilité médicale. Lorsque les souffrances du malade sont trop vives et, dés lors qu’il n’y a plus d’espoir de guérison, le médecin, en accord avec la famille, peut décider de ne plus manifester d’acharnement médical à maintenir le malade en vie.

Il ne s’agit pas à proprement parler de donner la mort mais plutôt de ne pas retenir la vie. La situation est dés lors adaptée aux consciences et aux responsabilités de chacun.

On n’en doute pas. Cette solution est quelque peu hypocrite car elle s’abstient de regarder la réalité en face. Elle est imparfaite parce qu’elle peut placer le médecin dans une situation redoutable lorsque les volontés du malade, celles de la famille ou celles de membres de la parentèle ne sont pas convergentes. Elle expose le médecin à une lourde responsabilité pénale tant la frontière entre le laisser mourir et le donner la mort est ténue.

Pourtant, pour avoir eu la douleur d’accompagner vers le départ l’être le plus cher, j’ai pu apprécier la haute conscience de l’équipe médicale.

Ce qui m’incite à préférer, pour l’instant, le cas par cas médical à la rigidité d’un texte de loi.

Charles Debbasch