dimanche, juin 03, 2012

UNE MONARCHIE RESPECTEE



Les Britanniques viennent de célébrer avec faste et recueillement le jubilé de diamant de leur reine. A 86 ans, Elisabeth 2 a reçu l’hommage unanime de son peuple. Cette image de la continuité du pouvoir royal interpelle les Français qui, après avoir guillotiné leur Roi, ont connu de longues périodes d’instabilité et sont toujours avides de changements.

Les Anglais ont un grand respect pour les traditions. L’insularité les a tenus longtemps à l’écart des  grands remous du monde. Certes, le tunnel sous la Manche et internet sont venus bouleverser les habitudes Mais les Britanniques restent attachés à cette cohabitation pacifique avec la famille royale,

Il est vrai que le régime anglais concilie harmonieusement les tropismes du changement et les racines de la continuité. Le changement réside dans un gouvernement issu d’une majorité parlementaire et qui détient la plus grande partie du pouvoir exécutif. La continuité est portée par la monarchie héréditaire qui concentre la quintessence des vertus britanniques de  tolérance et de dignité.

 Certes la monarchie de l’a a réduit son train de vie .Elle s’est rapprochée du peuple et de ses émotions notamment lors de la tragique mort de la princesse Diana.

Certes les moeurs ont changé plus que dans beaucoup d’Etats européens .La rigidité de l’époque victorienne a laissé la place à la minijupe de Mary Quant. Les Beatles ont révolutionné la musique et Elton John, à l’immense talent,  a ému le monde entier en célébrant la mémoire de cette «Candel in the Wind » » qu’était l’épouse du prince Charles.
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Certes l’Empire britannique n’est plus ce qu’il était mais le Commonwealth a mieux résisté à l’épreuve du temps que la francafrique.

Le Royaume uni moderne a son lot de problèmes et notamment une économie vacillante qui hésite toujours entre la participation à l’Europe et son lien paternel avec les Etats unis. Membres de l’Europe de Bruxelles, les Anglais sont resté fidèles à la Livre et ils sont demeurés à l’écart des accords de Schengen.

Mais le pays est lancé dans une transformation de fond et le monde entier va découvrir une nouvelle Angleterre à l’occasion de la prochaine olympiade.

Elisabeth 2 règne sur un pays en profond changement mais qui , grâce à son autorité , a su maintenir l’essentiel de ce qui fait une Nation : le respect des citoyens pour leur système politique et pour ceux qui l’incarnent et notamment pour leur Reine.


Charles Debbasch

VARIATIONS AUTOUR DE LA COHABITATION




Dans cet interlude entre les présidentielles et les législatives, la sempiternelle question de la cohabitation se pose.
Rappelons, tout d’abord, que l’on entend par cohabitation la situation dans laquelle le Chef de l’Etat n’ayant pas  la majorité à l’assemblée nationale ne peut disposer d’un gouvernement à sa guise. Il est contraint de choisir un premier ministre dans la majorité de l’assemblée. Dés lors, une grande part du pouvoir exécutif lui échappe. De plus, le partage du pouvoir exécutif entre président et premier ministre génère des frictions constantes qui nuisent au bon fonctionnement de l’Etat.

I-LE FAUX REMEDE DU QUINQUENNAT
Les partisans du quinquennat avaient soutenu  qu’en ramenant le mandat du président à cinq ans- c’est à dire au même terme que celui de l’Assemblée -, on éviterait la cohabitation, les électeurs ayant tendance à confirmer aux législatives le choix politique effectué pour les présidentielles,
Ce postulat est loin d’être évident, La présidentielle repose sur un choix national. Les législatives se décident au niveau local dans les circonscriptions et rien ne garantit que ces deux modes de scrutins si différents conduisent obligatoirement à une concordance des majorités présidentielle et législative.

II-LA QUESTION DE LA COHABITATION VUE DU COTE SOCIALISTE
On comprend dés lors que le Président de la république et le parti socialiste cherchent à obtenir la majorité des sièges à l’Assemblée.
Le choix du Roi pour François Hollande serait une majorité socialo-socialiste qui lui laisserait une liberté de manœuvre très large.
Toutes les autres solutions diminueraient la liberté de décision de l’élu présidentiel ;
Avoir besoin des écologistes serait sans doute un moindre mal mais influerait sur les décisions relatives à l’environnement ou au nucléaire.
Devoir recourir au Front de gauche serait faire peser une épée de Damoclès sociale sur le gouvernement.
Et si la nécessité se faisait sentir de débaucher quelles voix centristes, on en viendrait à une grande fragilité de l’exécutif.
Je ne parle ici que des cas où l’appoint des voix extérieures serait nécessaire pour former une majorité de gouvernement et non du recours volontaire à des partenaires extérieurs au PS qui prendrait les couleurs de l’ouverture sans mettre en péril la stabilité gouvernementale.

III-LA COHABITATION DU COTE DE LA DROITE

L’UMP espère prendre aux législatives sa revanche sur le PS et conquérir la majorité des sièges. Ce sera difficile.
L’UMP n’a plus de leader naturel et elles déjà lancée dans la guerre des chefs. Elle n’aligne pas de sous-chefs appréciés par l’opinion alors que celle-ci place  au sommet la nouvelle génération socialiste.
Reste que la situation économique ne s’améliore guère et que le PS commence à subir lui aussi la critique des électeurs. Mais la présence d’un fort Front national déstabilise la droite. L’intérêt des partisans de Marine Le Pen est de précipiter la dislocation de l’UMP pour devenir irremplaçables dans un nouveau paysage politique.
En conclusion, même si le scrutions sera parfois serré, le nouveau président de la République disposera d’une majorité à l’Assemblée la seule incertitude résidant dans la cohérence de celle-ci.
Mais, si la situation économique se détériorait, le besoin d’un gouvernement de coalition pourrait s’imposer et, alors, la cohabitation chassée par la porte reviendrait par la fenêtre.
Charles Debbasch