samedi, juillet 18, 2009

OBAMA UN PROGRAMME POUR L'AFRIQUE

OBAMA : UN PROGRAMME POUR L’AFRIQUE

Il est deux formes d’esclavages : celle qui est imposée par les autres et celle que l’on s’inflige à soi-même. Le président Obama lors de son séjour à Accra le 11 juillet 2009 a dénoncé ces deux aliénations. La première est d’ordre historique : l’oppression dont ont été victimes les êtres humains de race noire, traités comme du bétail et exilés contre leur gré.
La seconde est contemporaine. Elle consiste pour les Africains à croire qu’ils ne sont pas maîtres de leur destinée et qu’ils dépendent des autres. Barack Obama a appelé tous les Africains à se délivrer de cette oppression qu’ils s’infligent à eux-mêmes et à prendre leur destin en mains. « L’Occident et les Etats-Unis ne sont pas responsables de la situation de l’économie du Zimbabwe depuis 15 ou 20 ans. « Je ne crois pas aux excuses » a-t-il martelé avec force et il a invité justement les Etats africains au sens de la responsabilité et de la bonne gouvernance. Il faut partir du principe qu'il revient aux Africains de décider de l'avenir de l'Afrique.


Le programme du Président américain pour l’Afrique porte sur quatre points.
Premièrement, il convient de soutenir les démocraties puissantes et durables : « chaque nation façonne la démocratie à sa manière, conformément à ses traditions. Mais l'histoire prononce un verdict clair : les gouvernements qui respectent la volonté de leur peuple, qui gouvernent par le consentement et non par la coercition, sont plus prospères, plus stables et plus florissants que ceux qui ne le font pas. »

Il ne s'agit pas seulement d'organiser des élections - il faut aussi examiner ce qui se passe entre les scrutins. « Aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l'économie pour s'enrichir personnellement, ou si des policiers peuvent être achetés par des trafiquants de drogue. » «En ce XXIe siècle, des institutions capables, fiables et transparentes sont la clé du succès - des parlements puissants et des forces de police honnêtes ; des juges et des journalistes indépendants ; un secteur privé et une société civile florissants, ainsi qu'une presse indépendante. Tels sont les éléments qui donnent vie à la démocratie, parce que c'est ce qui compte dans la vie quotidienne des gens. »
Le second domaine essentiel de la politique africaine d’Obama c’est le soutien à un développement qui offre des débouchés aux gens. « De la Corée du Sud à Singapour, l'histoire montre que les pays réussissent lorsqu'ils investissent dans la société et dans leur infrastructure ; lorsqu'ils multiplient les industries d'exportation, se dotent d'une main-d'œuvre qualifiée et font de la place aux petites et moyennes entreprises créatrices d'emplois. Alors que les Africains se rapprochent de cette promesse, l'Amérique va leur tendre la main de façon plus responsable. En réduisant les sommes qui vont aux consultants occidentaux et au gouvernement, nous voulons mettre plus de ressources entre les mains de ceux qui en ont besoin, tout en apprenant aux gens à faire plus pour eux-mêmes. »
La troisqième ligne force d’Obama pour l’Afrique est , l'amélioration de la santé publique : « trop d'Africains périssent toujours de maladies qui ne devraient pas les tuer. Lorsque des enfants meurent d'une piqûre de moustique et que des mères succombent lors d'un accouchement, nous savons qu'il reste des progrès à faire. Les États-Unis appuieront ces efforts dans le cadre d'une stratégie de santé exhaustive et mondiale. Car au XXIe siècle, nous sommes appelés à agir selon notre conscience mais aussi dans notre intérêt commun. Lorsqu'un enfant meurt à Accra d'une maladie évitable, cela nous diminue partout. Lorsque dans un coin quelconque du monde on néglige de s'attaquer à une maladie, nous savons qu'elle peut se propager à travers les océans et d'un continent à l'autre. »
Le dernier domaine abordé par Barack Obama se rapporte aux conflits.
« Nous devons nous élever contre l'inhumanité parmi nous. Il n'est jamais justifiable - jamais justifiable - de cibler des innocents au nom d'une idéologie. C'est un arrêt de mort, pour toute société, que de forcer des enfants à tuer dans une guerre. C'est une marque suprême de criminalité et de lâcheté que de condamner des femmes à l'ignominie continuelle et systémique du viol. Nous devons rendre témoignage de la valeur de chaque enfant au Darfour et de la dignité de chaque femme au Congo. Aucune religion, aucune culture ne doit excuser les atrocités qui leur sont infligées. Nous devons tous rechercher la paix et la sécurité nécessaires au progrès. »
Il faut admettre la nécessité d'un système international où les droits universels des êtres humains soient respectés et où les violations de ces droits soient combattues. Ceci doit inclure un engagement à soutenir ceux qui règlent les conflits pacifiquement, à sanctionner et à arrêter ceux qui ne le font pas, et à aider ceux qui ont souffert.
Et le président américain a terminé sa brillante intervention en martelant à nouveau que « le progrès ne viendra de nulle part ailleurs, il doit découler des décisions que vous prendrez, des actions que vous engagerez et de l'espoir que vous porterez dans votre cœur. »

Un appel important pour la renaissance d’une Afrique libre et maîtresse de son destin.