dimanche, novembre 05, 2006

BANLIEUES ET ORDRE PUBLIC

BANLIEUES EN FOLIE

Puisque les médias avaient décidé de célébrer avec fracas le premier anniversaire des émeutes urbaines de l’an dernier, il fallait bien que quelques excités fêtent à leur manière cet évènement. Mais, le tragique s’est installé et l’incendie du bus de Marseille a marqué d’une pierre rouge cette lugubre commémoration.

On ne trouvera pas une seule excuse à ces actes de violence. Une société républicaine ne doit tolérer aucune violence d’où qu’elle vienne. La paix civile protège les faibles contre les forts, les honnêtes gens contre les truands. Aucune atteinte contre les personnes ou contre les biens même la plus minime ne doit être tolérée. La passivité et la démission sont les deux mamelles du désordre.

On a sans doute trop tardé à sévir contre cette délinquance soit disant banale qui commence par les graffiti, qui s’enfle des destructions des ascenseurs, des incendies de voiture, qui se déploie dans le racket, qui se nourrit des agressions. On a sans doute trop longtemps accepté l’intolérance au nom de la tolérance. Aucune excuse ne peut justifier l’inexcusable.

Il va falloir du temps pour remonter la pente car les mauvaises habitudes ont été prises et la sauvagerie ne se civilise pas par un coup de baguette magique. Mais il faut sans concession rétablir l’ordre sur chaque pouce du territoire.

Alors -j’entends bien- il faut aussi résoudre le problème du chômage, lutter contre les discriminations, défendre un habitat plus humain. Mais rien ne sera possible si avant tout l’ordre public républicain n’est pas imposé à tous avec une rigueur implacable.


Charles Debbasch

CHINE AFRIQUE

LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA CHINE


L’importance du Sommet Afrique Chine qui vient de se tenir à Pékin n’échappera à personne.

Remarquons tout d’abord qu’il n’est pas anormal que la grande puissance asiatique marque son intérêt pour le continent africain, pour ses dirigeants et pour ses peuples. Dans la société actuelle, il n’existe plus de chasse gardée ou d’exclusion. La mondialisation n’est pas à sens unique. Les rapports internationaux sont devenus multipolaires et l’Afrique est un continent ouvert qui doit tirer le meilleur parti des relations internationales La controverse ne peut donc porter sur la volonté légitime et partagée des partenaires chinois et africains de dialoguer et d’échanger dans un esprit constructif.

Le débat s’est élevé ; en revanche, sur les conditions de la nouvelle assistance apportée par la Chine à l’Afrique. Le monde occidental a construit un système d’aide fait de conditionnalités, de surplus démocratique, de qualité de gouvernance, de gestion financière, de contrôle des dépenses. Aucune de ces exigences prise isolément n’est anormale mais lorsqu’elles sont, comme c’est souvent le cas, additionnées, on aboutit à une mise sous tutelle du pays bénéficiaire de l’aide. Or ; voici que surgit un nouveau partenaire, la Chine, pour lequel le développement est la conditionnalité suprême qui transcende toutes les autres conditionnalités et chacun de s’émouvoir cette nouvelle politique ne va-t-elle pas compromettre les efforts de rigueur prêchés par l’Occident ? Cette critique nous parait vaine. Il n’est pas mauvais qu’un peu de poil à gratter vienne secouer le cocotier des idées reçues. L’Afrique a besoin d’être aidée et non d’être enfermée.

L’intérêt de la coopération de l’Afrique avec la Chine est indéniable. La Chine offre des prestations moins chères, des produits plus adaptés et plus à la portée des économies africaines.
Cette coopération n’est pourtant pas un pur bénévolat. La Chine dans un livre blanc précise : « La Chine œuvre à établir un nouveau type de partenariat stratégique marqué par l’égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération dans un esprit gagnant-gagnant sur le plan économique. »

Charles Debbasch

LES LEADERS DE LA COURSE PRESIDENTIELLE EN COMPETITION

MENACES SUR LES LEADERS DE LA COURSE PRESIDENTIELLE

Les élections présidentielles sont encore lointaines. A ce stade de la compétition rien n’est figé et tout est encore possible. C’est pourquoi les deux leaders des sondages Ségolène Royal à gauche, Nicolas Sarkozy à droite voient se dresser face à eux des candidats potentiels qui cherchent à renverser le diagnostic des sondages. Il existe cependant entre les deux compétiteurs de profondes différences de situations.

La candidature de Ségolène Royal a été imposée au Parti socialiste de l’extérieur par une sorte de vox populi qui a reconnu en elle une fraicheur étrangère au milieu politique traditionnel. Portée par cette vague populaire, la compagne du premier secrétaire du PS s’est progressivement affirmée. Mais, bien qu’elle ait reçu des soutiens de certaines fédérations du PS, elle n’a pas à ce jour été choisie par son parti. Ce qui explique que d’autres éminences du PS briguent le soutien du parti. Après le retrait de Lionel Jospin, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn s’opposent au grand jour à Ségolène Royal. Pour ses adversaires, le meilleur moyen de brider la candidature Royal est d’enfermer la présidente de Poitou Charente dans le cadre du parti. Alors qu’elle cherche une approche centriste, il faut l’obliger à faire sa bible du programme du PS. Alors qu’elle s’appuie directement sur l’opinion, il faut lui rappeler que seuls les adhérents du PS désigneront le candidat du Parti.

Tout autre est la situation du candidat Sarkozy. Il est lui le maître de l’UMP dont il contrôle strictement l’appareil. Sa désignation par le parti ne parait pas douteuse. Mais ses faiblesses sont ailleurs. Pour élargir sa base électorale, il doit marquer sa différence par rapport à Jacques Chirac. Mais, plus il le fait plus il mécontente le camp des chiraquiens qui inévitablement en viennent alors à songer à d’autres candidatures. Et, si Dominique de Villepin est pour l’heure quelque peu plombé par ses échecs, d’autres candidats potentiels existent comme Michèle Alliot-Marie ou Alain Juppé qui vient de reconquérir une virginité politique à Bordeaux. Sans oublier le suspense Chirac qui ne sera pas dénoué avant le début de l’année prochaine.

Ainsi, avec des situations fort différentes, chaque candidat potentiel doit s’imposer dans son propre camp. La compétition présidentielle est un moteur à deux temps : il faut d’abord s’imposer parmi les siens puis décompresser pour élargir sa base électorale.
Charles Debbasch