mercredi, avril 25, 2012

PRESIDENTIELLES LE RETOUR DES EXTREMES


PRESIDENTIELLES LE RETOUR DES EXTREMES

La bipolarisation de la vie politique autour des deux principaux candidats (Hollande 28,63% ; Sarkozy 27,18%) générée par le système électoral ne doit pas occulter les transformations l’intérieur de chaque camp caractérisées par le retour des extrêmes.

JEAN-LUC MELENCHON ET LE FRONT DE GAUCHE

Le pari socialiste s’était progressivement cantonné dans un langage réformiste. Jean-Luc Mélenchon s’est fixé comme objectif, avec le Front de Gauche, de rassembler les laissés pour compte du système, d’être la voix des sans voix. Labourant tout à la fois les terres du parti communiste et celles des indignés, servi par des qualités de tribun impressionnantes, il a réussi à fixer sur son nom 11,10% des suffrages soit près de 4 millions d’électeurs. C’est un succès.

Selon Opinion Way, Mélenchon a d’abord attiré les jeunes avec 16% parmi les moins de 25 ans. Il a obtenu les suffrages de 15% des ouvriers et de 14% des « professions intermédiaires ». Le Front de Gauche a été particulièrement soutenu par les salariés du secteur public (14% contre 12% de ceux du privé)

La stratégie de Mélenchon pour l’avenir est claire. Il souhaite faire battre Sarkozy. Ce qui signifie qu’il appelle implicitement à voter pour Hollande dont il se garde bien  pourtant de citer le nom. Il entend en effet peser sur la gauche en contraignant le PS à épouser ses positions radicales. Sa gauche à l’évidence n’est pas celle de Hollande ou de Guy Mollet, c’est une gauche révolutionnaire préférant le combat au débat, la grève à la négociation, la lutte à la base plutôt que le compromis au sommet. Ce sera un partenaire difficile à gérer pour François Hollande ;

MARINE LE PEN ET LE FRONT NATIONAL

Avec 17,9% des voix Marine Le Pen remporte un indéniable succès. Par rapport à 2007, le Front national gagne 2,6 millions de voix. Par rapport à 2002, il est aussi en progrès puisqu’il obtient 6 421 802 voix là où Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret en totalisaient 5 478 739 le 21 avril 2002. Le Front National réalise des scores à deux chiffres pratiquement partout, à l’exception du centre de Paris et des grandes villes. Il rassemble des Français inquiets devant le changement qui recherchent la protection d’un Etat fort et la défense de la Nation.

Plutôt que de se rallier à la droite qui n’a pas été reconnaissante dans le passé, la stratégie de marine le Pen est plutôt de pousser Nicolas Sarkozy à l’échec. Elle peut alors imaginer que l’UMP implosera et que, sur ses décombres, naîtra une nouvelle droite qui sera obligée de composer avec le Front National.

Un Front national nouveau émergera alors un peu à la manière, hier, de Forza Italia en Italie. Un Front National civilisé et républicain mais fidèle aux valeurs de la droite deviendra alors une composante essentielle pour une reconquête du pouvoir par les forces hostiles à François Hollande.

Ainsi les deux partis dominants du système le PS et l’UMP sont-ils tous deux attaqués à l’occasion de ces présidentielles qui sont en voie de marquer un tournant important dans la recomposition de la vie politique nationale.

Charles Debbasch

lundi, avril 23, 2012

HOLLANDE EN POLE POSITION



Les résultats du premier tour des élections présidentielles n’apportent ni ratification ni bouleversements majeurs par rapport aux estimations des sondages.



LES RESULTATS

Seule surprise heureuse, le taux de participation dépasse ce qui a été prévu. Avec près de 80% de votants, le scrutin de 2012 rassemble moins d’électeurs qu’en 2007 mais plus qu’en 2002.La campagne s’est échauffée dans les derniers jours et l’égalité du temps de parole a mobilisé l’électorat des candidats se situant aux extrêmes de l’échiquier.



Pour le reste, François Hollande se situe comme prévu en tête. Comme dans toutes les autres démocraties européennes, la crise bénéficie à l’opposition. Avec plus de 28% des voix, il devance son adversaire le président sortant. La ponction de 11% de Jean Luc Mélenchon sur son électorat naturel n’a pas été suffisante pour le ravaler au second rang.



Quant à Nicolas Sarkozy son score de 27% démontre que sa campagne électorale ne lui a pas permis de corriger l’image négative que les sondages reflètent depuis quelques mois. Il paye le manque de majesté présidentielle de la première moitié de son quinquennat. Il subit, surtout, le contrecoup de la déliquescence économique et du chômage.



Avec 18,1% des voix, Marine le Pen ne renouvelle pas le coup politique de son père qui avait réussi à éliminer le candidat socialiste. Mais elle obtient plus de voix que son prédécesseur et concentre un électorat solide et déterminé sans lequel la droite aura désormais du mal à l’emporter.



François Bayrou se rapproche des 10% et connait un tassement de son électorat traditionnel. Dans une situation de polarisation des électeurs, sa position entre deux chaises, pourtant raisonnable et censée, n’a pas convaincu.



Quant aux écologistes, ils souffrent de l’échec personnel d’Eva Joly. Avec moins de 3% des voix elle signe un mauvais score qui réduit la force de négociation de son parti.





MISE EN RELIEF



L’enseignement des précédentes élections ne permet pas de conclure de façon définitive.



Sans doute, Nicolas Sarkozy est-il le premier Président sortant qui n’arrive pas en tête du premier tour. Même Valery Giscard d’Estaing,- battu au second tour en 1981 par François Mitterrand-, était arrivé en tête au premier tour.



En revanche, Lionel Jospin qui, en 1995, était arrivé en tête au premier tour fut battu au second tour par Jacques Chirac.



Plus importante est la question des reports et des alliances. Il existe un rassemblement de gauche composé du Front de gauche, des écologistes et des socialistes alors que, pour l’instant, ni le Front national ni le Modem n’appellent à voter pour le Président sortant.





L’enjeu du second tour dans le débat binaire qui s’instaure à présent tiendra dans la force de conviction des deux finalistes pour porter leurs programmes respectifs.



Charles Debbasch

jeudi, avril 19, 2012

PRESIDENTIELLES QUEL REPORT DES VOIX ?

TEMPS DE CAMPAGNE
IV-LE POIDS DES FUTURS ELIMINES DU PREMIER TOUR

Sauf surprise du type Jospin, les finalistes du second tour seront Hollande et Sarkozy .L’élection dépendra donc du choix des abstentionnistes du premier tour et du report des voix des électeurs qui auront voté le 22 avril pour l’un ou l’autre des candidats éliminés.

Concentrons-nous un instant sur ces derniers.

Les candidatures de Mélenchon, Joly, Bayrou et le Pen sont des fixateurs de voix. Le report de celles-ci décidera de l’issue du scrutin. Or, on sait à l'avance que ces reports bénéficieront davantage à la gauche qu'à la droite.

Mélenchon et Joly ont déjà fait connaître que leurs préférences iront vers une préconisation du vote Hollande. On peut penser que leurs électeurs suivront même si l'on peut imaginer un bras de fer entre les écologistes en perte de vitesse et les frontistes de gauche gonflés par les qualités de tribun de leur chef.



A droite les choses sont plus ambiguës. Marine le Pen n’a aucun intérêt à la réélection de Nicolas Sarkozy. Elle peut espérer- en cas d’échec du président sortant - une recomposition de la droite qui briserait l’ostracisme qui frappe le Front National. On peut donc imaginer que la présidente du Front ne donnera aucune consigne en faveur d’un vote Sarkozy.

Quant à François Bayrou, il va se trouver dans un cas de figure très complexe. II ne pourra pas, comme en 2007, refuser de choisir puisqu’il a cette fois promis de se prononcer clairement. On peut supposer que ses électeurs le porteraient plutôt à choisir le président sortant. Mais ce serait un choix sacrificiel si la réélection de Sarkozy s’avérait définitivement compromise. Avoir si longtemps attendu pour choisir en définitive l’échec serait synonyme d’une mort politique.

Tout ceci amène à penser que, sauf coup de théâtre, le bénéficiaire principal des reports de voix des éliminés du premier tour sera François Hollande.

Charles Debbasch

lundi, avril 16, 2012

PRESIDENTIELLES LES PROGRAMMES AU SECOND PLAN

TEMPS DE CAMPAGNE

III-L’EFFACEMENT DES PROGRAMMES

Sans nul doute, les Français manifesteront lors du prochain vote un choix de personnalités plus qu’une adhésion à un programme.

La voie programmatique est en effet étroite ; la France est plombée par son endettement et la sagesse commanderait de réduire les dépenses publiques plutôt que d’augmenter les impôts. C’est pourtant cette dernière voie qu’empruntent Sarkozy et Hollande. Il est certes dans les propositions de Hollande une dose d’interventionnisme supplémentaire et une pression fiscale plus importante. Mais nous sommes ici dans les détails plus que dans les principes.

Sur les aires adjacentes des ténors, deux leaders se tiennent en embuscade: le tribun Mélenchon qui aura mis du piment dans la campagne en parlant directement au peuple. Son discours tonitruant revisite les mânes du communisme et donne un nouvel espoir aux exclus. A l’autre extrême, Marine Le Pen a civilisé le discours du Front National et défend la préférence’ nationale.

Quant à François Bayrou, le plus raisonnable des candidats, il tient un austère langage de vérité qui ne fait pas vibrer son électorat.

Reste que dans ce désert programmatique quelques thèmes émergent.

La peur d’une Europe incontrôlée qui ne permet plus à la France de décider de son destin. De Montebourg en passant par Sarkozy , Bayrou ou Le Pen chacun réclame à sa manière une certaine émancipation par rapport à l’Europe. Les plus audacieux attaquent la mondialisation et espèrent trouver le remède dans le slogan « achetez français ». Hollande refuse pour sa part la règle d’or et se propose de renégocier le dernier traité européen tandis que le président sortant souhaite renégocier Schengen.

Cette rétractation nationaliste irradie l’ensemble du discours politique. Hollande souhaite mieux intégrer les immigrés à la nation française et Nicolas Sarkozy réaffirme leurs devoirs.

La revendication d’une France plus égale se retrouve , certes avec des intensités différentes, aussi bien chez le candidat socialiste que chez Melanchon ou Sarkozy. La lutte contre la spéculation financière fait recette chez tous les candidats.

Reste un thème fondamental celui de l’économie et de l’emploi sur lequel les candidats divergent .A gauche on insiste sur le rôle de l’Etat tandis qu’à droite on fait davantage confiance aux entreprises.

A l’évidence, il est plus facile d’agir sur les recettes que sur les dépenses alors que c’est là que se situe le problème : un Etat et des collectivités territoriales trop dépensiers et qui ruinent la compétitivité du pays.

L’après demain électoral ne sera pas radieux : il faudra remettre sur le tapis les réalités occultées le temps d’une campagne.




Charles Debbasch

vendredi, avril 13, 2012

LE PRESIDENT ET L'OUTSIDER


TEMPS DE CAMPAGNE
II-LE PRESIDENT ET L’OUTSIDER
La bipolarisation de la vie publique joue à plein .Il existe deux types de candidats : ceux susceptibles de figurer au second tour et ceux dont le destin présidentiel s ‘arrêtera au soir du premier tour. Pour l’instant, deux candidats paraissent capables de franchir le cap du premier tour : le président sortant et le candidat du parti Socialiste, le maître des lieux et l’outsider.
Nicolas Sarkozy ne manque pas de titres pour emporter la réélection  Il a montré son aptitude à gouverner en période de crise .A l’international comme à l’interne il s’est toujours bien sorti des difficultés et de l’imprévu. Il a apporté des réformes décisives comme celle des retraites et traité avec autorité les problèmes de sécurité
Il souffre pourtant de trois handicaps qui pourraient ruiner ses chances d’être réélu.
 Le premier est le mode de scrutin à deux tours ; le second tour est souvent périlleux pour les sortants qui voient se liguer tours leurs concurrents contre eux ; Giscard d’Estaing en a fait l ‘amère expérience
En  1981 Giscard arrive en tête au premier tour  avec 28,32%des suffrages contre 25,85% pour Mitterrand. Mais .il est battu au second tour. Le leader socialiste obtient 51,76 % contre 48,24 pour le président sortant
En 2002 , Chirac ne doit sa réélection qu’à une divine surprise. Jospin donné vainqueur par les sondages au second tour est éliminé au premier. Il  ne totalise que 16,68 des suffrages contre 16,86 % pour Jean-Marie le Pen. Au second tour, Chirac obtient 82,21% des suffrages . Il ne suffit d’ailleurs pas d’arriver en tête au premier tour pour garantir l’élection au second. En 1995  Lionel Jospin arrive en tête au premier tour,  il est cependant battu au second par Jacques Chirac.
L’union contre le sortant Sarkozy est renforcée par un second facteur .La crise économique qui sévit en Europe a toujours été jusqu’ici défavorable aux sortants Au Royaume Uni, en Espagne, au Portugal et en Grèce les électeurs ont chassé les gouvernants au pouvoir.

Mécontents de leur situation les citoyens sont tentés d ‘en attribuer la faute à Nicolas Sarkozy qui ,il est vrai, dans les premières années de la Sarkozye  a voulu montrer qu’il tenait seul la barre .C’est donc souvent des reproches ad hominem violents et souvent injustes qui lui sont adressés . On s’en prend à l’homme pour se venger du marasme ambiant.
Giscard avait du supporter la même chasse à l’homme lorsque la première crise pétrolière était venue stopper son ascension politique.
Tous ces facteurs négatifs pèsent sur la balance du sarkozysme et favorisent la candidature de François Hollande.
Il ne sert à rien d’invoquer son manque d’expérience ; les Français sont tentés de penser qu’il ne fera pas plus mal que les compétents qui nous gouvernent.
 Il est inutile de blâmer son programme économique puis qu’il promet des lendemains qui chantent.  
Il ne sert à rien d’agiter le drapeau de la pression fiscale aggravée puisque le Président sortant s’est aussi laisser entrainer dans l’augmentation des impôts.
Rien ne paraît pouvoir contrecarrer le vent du changement qui souffle. Alors et surtout que, dans le sillage du candidat socialiste, se profilent de nouveaux visages tandis que le sarkozysme est déjà engagé dans une lutte d’après défaite entre le camp Copé et le camp Fillon .
Il reste encore quelques jours pour changer la direction du vent dominant mais il est peut être déjà trop tard.
Charles Debbasch

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mercredi, avril 11, 2012



11/04/2012 11:21PRESIDENTIELLES EGALITE DANS LES MEDIAS  0 commentaire
TEMPS DE CAMPAGNE

◦      I-L’EGALITE DANS LES MEDIAS

◦      Depuis le 1er janvier 2012, et jusqu’au jour de l’élection présidentielle (22 avril et 6 mai 2012), les chaînes de télévision et les stations de radio doivent se soumettre à des règles concernant les temps de parole (interventions) et d’antenne (interventions, reportages, analyses) des candidats à l’élection.

◦      Ce principe d’égalité stricte a été critiqué. il convient de l’analyser avant de débattre de son opportunité.

◦      LE PRINCIPE D’EGALITE

Le Conseil constitutionnel a consacré le pluralisme politique comme un principe à valeur constitutionnelle. Sur cette base le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA)  a fixé les règles du traitement de la campagne électorale par les stations de radio et les chaînes de télévision (nationales et locales). Ces règles concernent les temps de parole (interventions) et les temps d’antenne (interventions, reportages, analyse, etc.) des candidats déclarés (personnes ayant publiquement manifesté sa volonté de concourir à l’élection) ou présumés (personnes ayant reçu des soutiens publics en faveur de leur candidature) et de leurs soutiens (toute personne appelant à voter en faveur d’un candidat).
  -Du 1er janvier jusqu’à la veille du jour de la publication de la liste des candidats officiels (courant mars), les médias radiotélévisuels doivent respecter un principe d’équité entre les temps consacrés aux candidats déclarés et présumés (personnes ayant reçu des soutiens publics en faveur de leur candidature). L’équité se fonde notamment sur la représentativité du candidat, elle-même établie à partir des récents résultats électoraux et sondages d’opinion.
  -Du jour de la publication de la liste officielle des candidats (courant mars) jusqu’au 8 avril 2012, un principe d’égalité des temps de parole et d’équité des temps d’antenne doit être appliqué.
-Du 9 avril au 4 mai 2012 minuit (campagne officielle), les  dix candidats doivent bénéficier des mêmes temps de parole et temps d’antenne. L'égalité   doit être parfaite, c'est-à-dire que les télévisions et les radios sont désormais obligées de donner aux dix candidats des conditions de programmation comparables. «Un JT de 20 heures n'est pas égal à une émission à 4 heures du matin», affirme le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
LA CRIRITIQUE DU PRINCIPE D’EGALITE
Deux critiques ont été formulées contre le principe de l’égalité absolue .
La première se fonde sur la limitation de la liberté des journalistes ; ils perdent leur pouvoir d’appréciation sur la qualité  et la pertinence des interventions des candidats . En étant contraints de respecter une égalité absolue des temps d’intervention, les medias audiovisuels perdent une partie de leur audience en étant obligés de fdonner à l’insignifiant, le même poids qu’ l’important
La seconde critique se base sur la démocratie. Est- il légitime de réserver le même temps d’antenne à un Hollande ou à un Sarkozy  et à un Cheminade qui ne représente pas grande chose dans l’opinion ?

LA JUSTIFICATION DU PRINCIPE D’EGALITE
Le scrutin présidentiel est dans les institutions de la CinquièmebRépublique un vote fondateur, le pilier des institutions. Il est donc normal qu’à cette occasion les pendules soient remises à zéro et que tous les candidats soient placés en situation d’égalité.
Dés lors qu’un  candidat a pu réunir les conditions d'accès à la candidature et notamment les 500 signatures d’élus, il est normal qu’il dispose dans les  medias audiovisuels du même temps d’antenne que ses concurrents.
En réalité , ceux qui s’en prennent au principe d’égalité  voudraient que les conditions de la candidature à la présidence soient alourdies.
Mais ceci est un autre débat   .
Remarquons cependant que le principe d’égalité est loin d’être absolu puisqu’il ne s'applique ni aux journaux, ni à Internet.
Ce qui en réduit singulièrement la portée.
Charles Debbasch

mercredi, avril 04, 2012

lundi, avril 02, 2012

ALTERNANCE AU SENEGAL



Avec l’élection de Macky Sall le Sénégal connait son troisième président depuis l’indépendance.

Le premier, Léopold Sedar Senghor, restera au pouvoir vingt ans de. 1960 à 1980 .Il est réélu cinq fois au poste suprême. Il quitte volontairement ses fonctions en 1980 et laisse la place à Abdou Diouf qui est intronisé le 1 janvier 1981.

Réélu en 1988 et 1993.Diouf restera au pouvoir 19 ans jusqu’en 2000 .Il sera battu par l'opposant Abdoulaye Wade, chef de file du Parti démocratique sénégalais lors de l'élection présidentielle du 19 mars 2000,.Wade l’emporte avec 58,5% des suffrages au second tour, devant le président sortant Abdou Diouf. Abdoulaye Wade sera réélu sans difficultés lors de l’élection présidentielle de 2007.Il reste au pouvoir 12 ans avant d’être battu par son ancien premier ministre Macky Sall.

Malgré les controverses constitutionnelles et les tensions politiques, l’élection présidentielle de 2012 s’est passée dans des conditions démocratiques. Ses résultats ont été acceptés sans réticences par le président sortant battu. C’est un profond encouragement pour la consolidation de la démocratie en Afrique au moment où celle-ci est mise en cause au Mali par un coup d’état militaire.

Restent de nombreux défis pour le président élu.

Il devra traiter à nouveau le délicat problème de la revendication d’autonomie de la Casamance.

Il, lui faudra s’attaquer à la relance de la production agricole alors que le pays connait une pénurie alimentaire grave.

Enfin, sur le plan politique, il devra arriver à faire cohabiter la coalition hétéroclite qui l’a porté au pouvoir. Unis pour déraciner Wade les coalisés devront démonter leur aptitude à gouverner ensemble.

Charles Debbasch

dimanche, avril 01, 2012

LA FRANCE DU DENI



Les observateurs extérieurs sont nos meilleurs juges. De leur hauteur, ils sont capables d’apprécier nos chances et nos faiblesses. Pour l'hebdomadaire britannique The Economist, la France refuse de voir en face sa situation. Elle est "dans le déni" face aux réalités. Selon le journal, ni François Hollande - dont l'accès au pouvoir pourrait avoir "des conséquences dramatiques"-, ni Nicolas Sarkozy - dont la réélection présente "des risques" - ne pourront empêcher le retour à "la dure réalité".

L'hebdomadaire met en garde sur la situation économique de l'Hexagone jugée "particulièrement sombre".  Pour lui la "France léthargique et non réformée…pourrait bien se retrouver au centre de la prochaine crise de l'euro". Son immobilisme contraste avec l'Italie, l'Espagne ou la Grèce qui réforment avec ardeur. Et le journal tacle les candidats à la présidentielle qui sont à côté de la plaque et ne traitent pas les vrais sujets.

L’élection éventuelle de François Hollande, pourrait avoir des "conséquences dramatiques", Le socialiste, "pourrait s'apercevoir après quelques semaines, et pas des années, que les investisseurs fuient le marché obligataire" français et constater que la France se trouve à court de liquidités. Le projet de taxer à, 75% les revenus supérieurs au million d’euros est stupide. Les plus fortunés et les jeunes Français pourraient même fuir le pays et rejoindre la Grande-Bretagne où le taux maximum de l'impôt sur le revenu est de 45%.

Quant à Nicolas Sarkozy il est insuffisamment audacieux pour  le magazine britannique. Le président sortant "n'envisage ni les réformes radicales ni la réduction structurelle des dépenses ‘’

Or, les fondamentaux de l’économie  sont bien sombres. La France n'a pas équilibré ses  comptes depuis 1974. La dette publique s'élève à 90 % du PIB et la dépense publique, à 56 % du PIB. Elle engloutit une part plus importante  de la production que dans tout autre pays de la zone euro — plus encore qu'en Suède. Les banques sont sous-capitalisées. Le chômage s’aggrave  depuis la fin des années 1990 et n'est pas tombé au-dessous de 7 % depuis près de 30 ans. Il existe désormais un chômage chronique dans les banlieues ravagées par le crime. Les exportations stagnent alors qu’elles connaissent une expansion fulgurante en Allemagne. La France a désormais le plus grand déficit de balance courante de la zone euro en termes nominaux.

Pour le magazine anglais, quel  que soit l’élu, la France connaitra au lendemain des élections une situation difficile.

Peut-être nous trouvons nous là au cœur de la désaffection des citoyens à l’égard de la prochaine présidentielle ?

Charles Debbasch