mercredi, août 19, 2009

LE TOUR DE CHAUFFE DES PARTIS POLITIQUES

LE TOUR DE CHAUFFE DES PARTIS POLITIQUES



Les Universités d'été des partis politiques ressemblent aux tours de chauffe des courses de Formule 1. Avant la rentrée, les partis politiques rodent leurs expressions et leurs comportements avec un zeste d'audace et d'expérimentation supplémentaires par rapport aux normes habituelles.

La rentrée au sein de la majorité est marquée par plusieurs traits. Le premier est la position quasi-inexpugnable de Nicolas Sarkozy. Ayant trouvé le style présidentiel adéquat, il plane au dessus de la mêlée avec autorité au point de commencer à envisager les conditions d'une réélection en 2012.Mais, auparavant, il lui faut gagner les prochaines élections régionales alors que la plupart des régions sont aux mains de la gauche,que les élections intermédiaires sont souvent défavorables aux majorités en place et que la crise économique continue à sévir. C'est dans cette perspective que se situent les rapprochements de l'UMP avec Philippe de Villiers du Mouvement pour la France et de Frédéric Nihous Chasse, Pêche, Nature, Traditions.Il s'agit d'éviter les déperditions de voix de droite qui pourraient faire basculer plusieurs régions.Quelques réactions défavorables ont suivi ces rapprochements.

Christine Boutin, présidente du Parti chrétien démocrate, formation associée à l'UMP, a dénoncé une volonté de "mélanger l'eau et le feu". "A force de tendre la corde, elle finira par rompre", a averti l'ex-ministre du Logement, déplorant ne pas trouver "chez ces nouveaux-venus" la "dimension sociale, qui est très forte chez nous".
L'ex-socialiste Jean-Marie Bockel, président de la Gauche moderne, alliée de l'UMP, n' pas non plus apprécié cette ouverture à droite. "Qu'on ne perde pas l'aile gauche de la majorité", a mis en garde le secrétaire d'Etat.

Pourtant, avec raison, le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand a mis en exergue l'objectif de l'ouverture: "constituer le rassemblement le plus large possible" sans que "personne ne renonce à ses valeurs et à ses convictions".Quant ministre de l'Immigration Eric Besson, président des Progressistes il ne voit aucun inconvénient à l'opération. Selon lui, l'arrivée des villieristes ne fera "pas basculer le centre de gravité" de la majorité ni bouger "d'un iota la politique migratoire" du gouvernement.

La sérénité ne rêgne pas, en revanche, au parti socialiste.Aprés un congrès de Reims déchiré par les courants, après l'échec des élections européennes, les socialistes sont à la recherche du renouvellement et du rassemblement. Mais, pour l'instant, chacun fait bande à part.Vincent Peillon qui ne s'entend plus avec Ségolène Royal organise des ateliers de travail à Marseille. Arnaud Montebourg tente de ranimer la rose à Frangy. Quant à la Présidente de Poitou-Charentes, elle a prévu d'organiser en septembre sa Fête de la fraternité à Montpellier. C'est dire qu'il faudra beaucoup d'énergie à Martine Aubry,lors de l'Université d'été de la Rochelle pour recoller les pièces brisées du Parti socialiste .

La Scuderia socialiste donne du fil à retordre à ses managers tandis que le Team UMP maîtrise la tête de la course.

Charles Debbasch