samedi, avril 30, 2011

CONSEILS AUX TOURISTES:RENDEZ-VOUS AU MAROC

Conseils aux voyageurs : rendez-vous au Maroc
L'attentat à la bombe de Marrakech, qui a fait seize morts n'a toujours pas été revendiqué mais la piste islamiste est principalement évoquée. Il s’agit comme l’a dit Nicolas Sarkozy d’un «acte odieux, cruel et lâche qui a fait de très nombreuses victimes parmi lesquelles des Français. »
Il faut s’incliner avec émotion devant la mémoire des victimes et partager la souffrance des blessés.
Il convient aussi de prendre toute la part de la douleur du peuple marocain et de comprendre la portée de l’évènement.
L’attentat s’est déroulé au premier étage d’un café-restaurant, sur la célèbre place Djemaa el Fna, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco fréquentée chaque jour par des milliers de touristes étrangers et de Marocains. Les auteurs de cet acte ignoble ont voulu tuer sciemment.
Ils ont aussi voulu porter un coup décisif au régime marocain.
Le Maroc au milieu d’un monde arabe troublé poursuit, sous la conduite éclairée du roi Mohamed VI ,une marche vers la modernisation et le développement dans la poursuite de la démocratisation. Il a échappé pour cette raison aux mouvements de contestation de masse de type tunisien ou libyen.
Les auteurs de l’attentat ont voulu déstabiliser le pays .Leurs souhaits sont sans doute multiples.
Provoquer une réaction autoritaire pour tenter de gonfler les forces d’opposition.
Porter un coup décisif au tourisme au Maroc en effrayant les voyageurs et par voie de conséquence déstabiliser toute l’économie marocaine.
La meilleure réponse à ce fascisme se situe donc sur ce terrain.
Toutes les démocraties sont menacées par ce même terrorisme .Chaque jour des attentats sont déjoués dans les Etats européens, comme ils l’ont été la plupart du temps au Maroc. Nul pays n’est à l’abri de ce cauchemar.
Les ministères des affaires étrangères ont l’habitude de suggérer à leurs nationaux de ne pas se rendre dans les pays où existent des risques pour la sécurité des personnes.
Je propose que ces conseils pour les voyageurs soient adaptés pour le cas marocain de la façon suivante :
« Il est conseillé aux touristes de se rendre au Maroc
-Pour appuyer la marche tranquille du Maroc vers le développement et la démocratie,
-Pour apprécier les merveilles de sa culture, la qualité d’accueil de sa population dans le respect des mœurs et de la haute civilisation du pays
et
-pour signifier aux démons terroristes que leur chantage ne passera pas
Charles Debbasch

mardi, avril 19, 2011

COMMENT FAIRE VOTER LES ENFANTS

Le nouveau gouvernement de droite hongrois a décidé d'adopter un projet de loi qui donne aux mères qui ont des enfants en bas âge des votes supplémentaires pour les élections. Il justifie ainsi sa proposition: « environ 20 p. 100 de la population sont des enfants, ainsi une part importante de la population n'a pas sa propre représentation et ses intérêts ne sont pas pris en compte »

Et le Parti conservateur Fidesz d’argumenter« Nous savons que cela peut sembler une idée inhabituelle, mais dans les années 1950, il était rare de faire voter les gens de couleur, il y a 100 ans, il était inhabituel de permettre aux femmes de voter. »

Ainsi on pourra donner la parole à une génération nouvelle avant même qu’elle accède à la conscience politique.Cette idée avait été proposée en 1986 par le démographe américain Paul Denemy.
Idée a priori révolutionnaire, elle a cependant à coup sûr un effet conservateur. Le conformisme des mères est toujours plus grand que celui des pères.Il est vrai que l’on peut perfectionner le système en accordant une demi-voix à la mère et une demi-voix au père.
A moins que l’on admette qu’en politique les électeurs se comportent comme des enfants et qu’on permette aux enfants de voter comme des adultes. La vérité ne sort elle pas toujours de la bouche des enfants !
Charles Debbasch

lundi, avril 18, 2011

PRESIDENTIELLE: SARKOZY DEJA BATTU ?

A un an de la présidentielle que faut-il conclure de l’état de l’opinion à l’égard de Nicolas Sarkozy et des sondages désastreux pour le locataire de l’Elysée ? Deux données contradictoires sont exposées par les éditorialistes. Les uns rappellent que le favori à un an de la présidentielle n’a jamais été élu. Les autres insistent sur le fait que Nicolas Sarkozy est le plus mal placé des présidents dans les sondages
LE CANDIDAT FAVORI A UN AN DE LA PRESIDENTIELLE N’A JAMAIS ETE ELU

«On ne peut pas dire que le favori ne l'emporte jamais. Mais c'est quand même la règle, précise Bruno Jambart, directeur des études politiques d'Opinion Way. Et l'offre électorale n'est jamais fixée un an avant.»

En Mai 1994. Edouard Balladur bénéficie de 41% d'intentions de vote en sa faveur, contre 17% à Jacques Chirac, Les sondages prédisent que Édouard Balladur écrasera le candidat de gauche avec plus de 65%! Pourtant en 1995 Jacques Chirac élimine Édouard Balladur et devient président de la République.
Au printemps 1980, la cote de Valery Giscard d’Estaing est à un très haut niveau: 56% en avril 1980 et 53% en décembre. Lui-même précisera dans ses Mémoires : «Tous les sondages sans exception me donnent gagnant.» mais lors de l’élection Jacques Chirac candidat, réalisera 18% au premier tour et le fera battre au second. Mitterrand est élu.
En 1987, un an avant la présidentielle Chirac, premier ministre, est le candidat virtuel. Pourtant les sondages font émerger un troisième homme : Raymond Barre, qui dépasse largement Jacques Chirac .Pourtant en un an, Chirac (19,9%) va refaire son handicap sur Barre (16,5%) avant d'échouer, (56-44) face à François Mitterrand.
Pour l’élection de 2002. Lionel Jospin, premier ministre depuis 1997, est le favori. Tout au long de l'année 2001, les sondages donnent Jospin vainqueur au second tour face à Chirac (avec Le Pen à 7% au premier tour...) Ces sondages seront brutalement démentis par la vérité des urnes. 19,9% pour Chirac, 16,9% pour Le Pen, 16,2% pour Jospin. Et Jacques Chirac sera réélu avec 82%.
En avril 2006, Ségolène Royal bat Nicolas Sarkozy dans la plupart des sondages et pourtant Sarkozy sera élu

On est dés lors tenté de conclure que les sondages actuels ne valent pas condamnation inéluctable de l’actuel président.Il faut cependant nuancer cette conclusion car Nicolas Sarkozy est le président sortant le plus mal placé.
SARKOZY, EST CEPENDANT LE PRESIDENT SORTANT LE PLUS MAL PLACE
Directeur du département Opinion de l’IFOP, Frédéric Dabi a dressé un tableau de la popularité des Présidents de la République douze mois avant l’élection présidentielle.
Pour lui l’examen de la popularité des Présidents de la République, douze mois avant l’élection présidentielle est susceptible de donner des éléments d'anticipation de la prochaine élection présidentielle.
Sarkozy est deux fois moins populaire que Mitterrand et Chirac à la même époque. La popularité de Nicolas Sarkozy, un an avant la fin de son mandat est de loin la plus faible (28% de satisfaits - 72% de mécontents), comparée à ses prédécesseurs s’apprêtant à solliciter de nouveau les suffrages des Français. Un an avant leur réélection, François Mitterrand et Jacques Chirac obtenaient dans le baromètre IFOP /JDD un score de 56% de satisfaits. universel.
La comparaison avec Valéry Giscard d’Estaing, seul Président sortant non réélu, est significative. La cote de satisfaction de Nicolas Sarkozy mesurée en avril 2011 est en deçà de 17 points sur les opinions positives et surtout de 30 points sur les jugements négatifs avec celle de Valéry Giscard d’Estaing, unique Président de la Vème République n’étant pas parvenu à obtenir sa réélection à l’issue de son mandat.
On peut conclure de l’ensemble de ces données que Nicolas Sarkozy n’est pas inéluctablement condamné par la mesure actuelle des sondages mais qu’il lui sera, en revanche, difficile de surmonter le handicap de son actuelle impopularité.
Charles Debbasch

samedi, avril 16, 2011

LA LIBERTE ET LES MENOTTES

Dans une avancée démocratique incontestable, la Cour de Cassation vient de décider que la présence de l'avocat pendant la durée de la garde à vue était d'application immédiate.
La Cour de cassation estime : que “les Etats adhérents à la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales sont tenus de respecter les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme, sans attendre d’être attaqués devant elle ni d’avoir modifié leur législation», Elle a, en conséquence décidé que les nouvelles règles de la garde à vue, prévoyant notamment la présence des avocats lors de tous les interrogatoires, devaient s'appliquer "immédiatement".
Il s’agit d’une évolution remarquable de notre droit pénal qui renforce les libertés des citoyens d’une façon que certains jugeront peut être excessive. Car ,pendant que le législateur et le juge cherchent à augmenter les libertés, certains individus cherchent à créer de nouvelles contraintes.
A Carcassonne, une retraitée de 63 ans, tenait dans la rue un Roumain de 40 ans, la braguette ouverte, une chaînette fixée à ses testicules après un défi lancé par celui-ci. Interpellés et placés en garde à vue «pour attentat à la pudeur», les prévenus ont été condamnés à dix euros d'amende avec sursis .Lors de l'audience, le procureur de la République leur a conseillé de «réserver leurs jeux à l'intimité de leur domicile», ajoutant que «réaliser un fantasme diminue la libido».
A Montauban, un citoyen bien sous tous rapports est venu au commissariat pour tenter de se faire enlever une menotte trop serrée qu’il avait fixée lors d’un jeu sexuel à son poignet gauche et dont il n’arrivait plus à se défaire
Voilà les dangers d’une société libertaire.
Libérés de toute contrainte, les citoyens cherchent à s’inventer de nouvelles chaines et à s’enfermer dans des prisons imaginaires !
Charles Debbasch

mercredi, avril 13, 2011

LE NOUVEAU PARTI DU BONHEUR

Le Premier ministre britannique David Cameron a promis de faire de la Grande-Bretagne une société plus heureuse et a demandé à des statisticiens de mesurer le bien-être national. Un professeur de la London School of Economics l’a pris au mot et a créé un nouveau mouvement, Action pour le Bonheur, "mouvement massif pour une société plus heureuse".
Le credo de cette nouvelle association est que l’augmentation du niveau de vie dans nos sociétés développées n’accroit pas notre bonheur. Celui-ci dépend des gestes individuels de gentillesse.
On savait déjà que l’argent ne fait pas le bonheur. Mais nos hommes politiques s’étaient enfermés dans des crédos productivistes et financiers. Les citoyens ne se laissent pas enfermer dans des règles à calcul. Un sourire et une poignée demain valent mieux que la quête effrénée de l’argent. Apporter du bonheur dans la monde qui nous entoure génèrera une société plus épanouie et plus sereine.
Au moment où les plus grands économistes sont incapables de nous guérir de la crise, le moment est sans doute venu de nous donner la main pour refonder notre société.
Charles Debbasch

mardi, avril 12, 2011

LA CHUTE DE LAURENT GBAGBO

L’arrestation de Laurent Gbagbo par l’action conjuguée de l’ONUCI et des forces républicaines ivoiriennes avec le soutien des forces françaises après quatre mois de crise sera accueillie avec soulagement y compris par ses propres partisans.
La coexistence guerrière de deux pouvoirs était de plus en plus insupportable.
Pour tous les Ivoiriens qui se voyaient enfermés contre leur gré dans un conflit régionaliste et ethnique.
Pour tous les étrangers vivant dans le pays menacés et apeurés par une situation d’anarchie.
Pour tous les Africains qui voyaient leur continent déstabilisé par cette guerre fratricide.
Pour la communauté internationale qui avait reconnu Ouattara comme Président légitime et qui avait investi de lourds moyens dans le but d’installer un nouveau président au pouvoir.
Pour tous les Togolais aussi.
La prolongation du conflit en Côte d’ivoire avait de nombreuses répercussions sur les autres pays africains et notamment sur le Togo.
Un véritable pont aérien avait du être organisé entre Abidjan et Lomé pour évacuer vers la capitale togolaise tous les étrangers qui souhaitent échapper à l’enfer ivoirien. Plus de 2000 réfugiés ont été ainsi accueillis grâce à la coordination nationale d’assistance aux réfugiés et l’aide de nombreuses familles togolaises. Le port de Lomé était également lourdement surchargé à la suite de la fermeture des ports ivoiriens. Il fallait, en effet, accueillir les navires détournés et acheminer autant que faire se pouvait les marchandises vers la Côte d’Ivoire.
Le blocage de l’économie ivoirienne perturbait toute l’Afrique de l’Ouest et provoquait un renchérissement des marchandises alors que chacun s’interrogeait sur le maintien de la parité du CFA.
On ne saurait surtout oublier la contribution apportée par l’armée togolaise aux Forces des Nations Unies. Les soldats togolais unanimement loués pour leur sang froid , leur professionnalisme et leur impartialité s’étaient intégrés avec succés dans les forces de l’ONUCI commandées par un général togolais.
Le Togo , grâce à la position sage et mesurée de son Chef d’Etat , s’est bien gardé de jeter de l’huile sur le feu dans ce conflit. Il a su aider à la recherche d’une solution conforme à la morale internationale.
Il va falloir, à présent, rétablir l’autorité de l’Etat en Côte d’Ivoire, veiller à la réconciliation nationale, reconstruire l’économie et exercer la justice avec sérénité. C’est une lourde tâche qui attend le nouveau Président et son gouvernement.
La prolongation de la crise ivoirienne et les désastres humains et matériels qu’elle a occasionnés doivent être l‘occasion d’une réflexion collective sur les enseignements à tirer de cette situation.
Il faut tout d’abord en finir avec l’absolutisme de la loi de la majorité qui n’est pas acceptée en Afrique. Il faut mettre en place une démocratie innovante qui multiplie les plages de consensus et qui ne concentre pas tous les pouvoirs dans la majorité arithmétique.
Il convient ensuite de favoriser les successions tranquilles en assurant aux anciens chefs d’Etat une immunité et un statut financier qui n’incitent pas les gouvernants à s’accrocher au pouvoir.
Il faut enfin bien définir les règles d’une intervention internationale si le besoin s’en fait sentir. En Côte d’Ivoire, elle est intervenue trop tard après dix ans de tolérance des excès de Laurent Gbagbo. Elle ne s’est pas assez appuyée sur les institutions régionales africaines. Elle a donné l’impression de favoriser un des camps en conflit.
Et comme prévenir vaut mieux que guérir, il faut mettre en place des institutions de médiation de haut niveau qui pourraient être les meilleurs remparts contre les guerres et les désordres.
Charles Debbasch

dimanche, avril 10, 2011

LE SOMMEIL DE L'AVOCAT ET LA CONCENTRATION DU JUGE

Le 6 avril dernier au tribunal de Nancy, un avocat s'est endormi en pleine audience alors qu'il avait été commis pour défendre un jeune accusé de vol.
Tandis que le président de la juridiction exposait les faits reprochés au prévenu, les yeux de l’avocat se sont refermés et sa tête a fléchi. Réveillé en sursaut par le juge qui l’apostrophait en grondant, le défenseur a nié s’être endormi et a répliqué : "Non, je me concentre".
Le procureur a demandé un changement d'avocat, tandis que le président du tribunal a interpellé l'accusé : "Qu'est- ce que vous en pensez ? Vous voulez un avocat qui ne roupille pas ?". Le jeune délinquant n’ayant pas répondu, le tribunal s’est retiré le temps qu’un autre avocat soit désigné.
Au final, la peine a été aussi lourde que le sommeil de l’avocat. Reconnu coupable d'avoir fracturé des voitures alors qu'il était en liberté conditionnelle, le jeune prévenu a écopé de deux ans de prison dont 14 mois avec sursis.
L’histoire ne dit pourtant pas quelle est la réalité de la situation lorsque dans les audiences d’après-midi sous la lourde chaleur méridionale des magistrats ferment les yeux.
Se concentrent-ils ou rêvent-ils au craquant de la choucroute et au fumet des saucisses qu’ils ont savourés lors du déjeuner ?
Charles Debbasch

PATRICK , LE CHIEN MIRACULE

Son aventure tragique a ému l’Amérique et elle se diffuse dans le monde entier.C’est l’histoire d’un pitbull sauvé de la mort par miracle.Il a été jeté enfermé dans un sac plastique du seizième étage d’un immeuble dans le conduit d ‘évacuation des ordures.Le gardien d’un immeuble de Newark dans le New Jersey était en train de collecter les ordures et de les charger dans un camion quand, dans un des petits sac,s il percut un mouvement.Quelle ne fut pas sa, surprise d’y découvrir un jeune chien à l’article de la mort.Transféré d’urgencxe dans un centre de secours pouranimaux, il fut transfusé et soumis à des traitements de choc.Les vétérinaires découvrirent que le chiot n’avait jamais été nourri convenablement .Sa santé s’améliora considérablement en vingt quatre heures. Sa propriétaire fut identifiée et dénoncée à la police.Elle encourt une condamnation à dix-huit mois de prison pour maltraitance et torture d’un aqnimal.
Mais, entretemps, le pitbull est devenu célèbre .Baptisé Patrick en raison de son pelage roux et de sa découverte la veille de la Saint Patrick, il a sa page FACEBOOK avec 90.000 fans (http://www.facebook.com/#!/pages/The-Patrick-Miracle-Dog-Virtual-Pet-Parade/201089466588118). Il a recu des centaines d’emails , de cadeaux et de lettres. Les donations en sa faqveur affluent tellement que les autorités cherchent à les arrêter.A Newark un chenil en construction portera son nom.
Le chien miraculé est devenu le symbole de la lutte contre la cruauté envers les animaux et de l’immense amour que les humains portent à la race canine qui le leur rend au centuple
Charles Debbasch

samedi, avril 09, 2011

BORLOO, LE DEPITE DE MATIGNON

Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, a annoncé jeudi 7 avril sa décision de quitter l'UMP.
L'ancien ministre de l'écologie a justifié sa décision par la dérive droitière du parti présidentiel. Il se propose d’organiser «l’aile sociale, l'aile humaniste de la majorité…Ce sera une alternative au PS et une alternative à l'UMP". Jean-Louis Borloo a notamment critiqué la politique de l'UMP sur l'immigration et l'insécurité.
On peut imaginer que sa décision s’inspire d’une stratégie présidentielle qui reste pour l’instant ambigüe.
S’agit-il d’épauler Nicolas Sarkozy en racolant au premier tour des voix du centre pour favoriser la victoire du président sortant au second tour ?
S’agit-il tout au contraire de provoquer l’élimination au premier tour du président sortant en lui enlevant les voix indispensables pour distancer Marine Le Pen ce qui serait pour le moins paradoxal pour un radical ?
S’agit-il d’une volonté de se rendre incontournable dans le jeu politique en soupesant ses voix ?
A l’évidence, une grande blessure a été infligée à Jean-Louis Borloo. Présenté- y compris par Nicolas Sarkozy- comme un premier ministrable, il s’était imaginé dans cet habit qui n’était que virtuel. Ecarté au dernier moment, il en a conçu de l’amertume et a refusé tout autre poste.
Il lui faut, aujourd’hui, exister autrement qu’en étant un dépité de Matignon.
Charles Debbasch

vendredi, avril 08, 2011

LE PARTI SOCIALISTE: UN PROGRAMME SANS CANDIDAT

Faute d’avoir encore désigné un candidat, le Parti socialiste vient de publier son programme. Cette publication correspond à un double objectif.
Il s’agit tout d’abord d’occuper le terrain médiatique et de calmer les impatiences qu’engendre le retard forcé pour cause de statut international de Dominique Strauss-Kahn à se présenter.
Il s’agit d’autre part d’enfermer le futur candidat du PS dans un programme socialo-socialiste. Au moment où les sondages font apparaître l’économiste du FMI comme le candidat favori du centre droit, c’est une façon de lui rappeler que, si le PS l’investit, il sera tenu de se conformer aux dogmes socialistes.
Le projet s'articule autour de trois idées forces.
D'abord, le redressement de la France fondé sur l'innovation technologique et sociale, une société créative, une politique industrielle active, une agriculture de proximité et de qualité.
Ensuite, la promotion d'une société de justice et de respect, fondée sur l'égalité réelle, avec des droits adaptés à chacun, mais aussi des devoirs.
Et enfin, de nouvelles pratiques démocratiques pour que les citoyens contribuent réellement aux décisions et à la transformation de la société.
L‘accent est mis sur l’emploi des jeunes. le Parti socialiste a adopté un "plan pour l'emploi des jeunes". Le parti propose de créer 300 000 "emplois d'avenir" financés à 75 % par l'Etat. C’est la reprise des emplois jeunes des années 1997.
Ce projet socialiste est assez précis pour encadrer le candidat du parti et il est assez vague pour permettre au futur héraut du mouvement de le transposer à son image. Il reste dans une logique de gauche en misant sur les recrutements publics et l’augmentation des impôts.
Dans la situation de crise que connait la France, les remèdes sont difficiles à trouver. Ce qui laisse pressentir que la présidentielle se jouera sur les personnalités plus que sur les programmes.
Charles Debbasch

mercredi, avril 06, 2011

LA DROITE A SAUTE MOUTON SUR 2012

LA DROITE A SAUTE-MOUTON SUR 2012

Malgré leur caractère si faiblement prévisionnel à quinze mois des présidentielles, les sondages calamiteux pour Nicolas Sarkozy ont un effet sur sa majorité qui se divise face à l’échec annoncé.
La lutte se circonscrit pour l’instant à deux personnages clés : le premier ministre François Fillon et le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, qui ont déterré la hache de guerre.
Le débat a porté tout d’abord sur la consigne de vote pour le second tour des cantonales. Tandis que Copé s’en tenait à la stricte position du Président de la république »ni Front républicain, ni vote pour le front National », Fillon paraissait s’en démarquer et choisir plutôt pour un front républicain.
Il s’est situé ensuite sur le terrain idéologique. Tandis que Copé ouvrait un débat sur la place de la laïcité et de l’Islam, Fillon paraissait peu désireux de s’engager sur ce terrain. Il n’en fallait pas plus pour que le secrétaire général de l’UMP laisse éclater sa colère et reproche au locataire de Matignon de jouer ‘’perso ‘’ et de manquer de loyauté à l’égard du Président de la République. Cet incident n’était pas encore clos que, dès le 3 avril, Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP et ancien premier ministre, mettait en doute la "loyauté" de François Fillon vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Tandis que le 4 avril le député UMP Claude Goasguen estimait que le premier ministre commettait "une grave erreur" en essayant de "se démarquer de Nicolas Sarkozy".
Derrière cette guerre se profilent deux débats importants
Le premier concerne le recentrage politique de la majorité. Le courant Fillon estime que ce serait une erreur de droitiser la majorité pour combattre le Front National. Pour la tendance Copé- Sarkozy, ce n’est pas parce qu’un thème est évoqué par le FN qu’il faut pourtant négliger les préoccupations des électeurs qu’il recèle.
Le second est d’ordre institutionnel, c’est le respect de la hiérarchie entre le Chef de l’Etat et le premier ministre. Ce n’est pas parce que sa cote de popularité dans les sondages dépasse celle du chef de l’Etat que François Fillon doit méconnaître les principes fondamentaux de la cinquième République.
Et Jean-Pierre Raffarin d’enfoncer le clou.
Déçu du choix présidentiel de l'automne 2010 de conserver François Fillon comme premier ministre, Jean-Pierre Raffarin estime qu’à 14 mois de la présidentielle, il ne serait pas trop tard pour remplacer M. Fillon en effectuant "un saut de génération» en nommant soit François Baroin, le ministre du budget, soit Bruno Le Maire, le ministre de l'agriculture. L‘ancien premier ministre lance un avertissement à François Fillon. «On ne peut pas avoir, dans la Ve République, sur une question aussi fondamentale, un sujet aussi fort, une divergence entre le président et le premier ministre, Il y a eu trouble. Il y a eu divergence entre le président de la République et le premier ministre.» «François Fillon le sait aussi bien que moi, le principe de loyauté est le principe de Matignon. Ce n'est pas le principe de précaution qui compte, à Matignon.» Et Jean-Pierre Raffarin menace : «Je suis sûr que François Fillon aura à cœur dans les jours qui viennent d'afficher clairement cette loyauté. Elle est fondamentale.»
Le débat est cependant encore plus profond.On peut se demander si les deux personnages clés que sont Fillon et Copé ne sont pas en train de jouer une partie qui dépasse 2012.
Convaincus que l’élection présidentielle prochaine est perdue pour la droite, ils ont entamé une lutte pour le leadership en 2017. Pour eux, ce serait saute-mouton sur 2012.
A moins qu’ils ne soient plus pressés et que les sirènes qui imaginent Sarkozy hors-jeu pour 2012 ne troublent leurs pensées…
Charles Debbasch