vendredi, juillet 16, 2010

LES ORAGES DE LA SARKOZYE

LES ORAGES DE LA SARKOZYE

L’intervention présidentielle du 13 juillet se situe à un instant politique où Nicolas Sarkozy traverse une période de grandes turbulences.
Son équipe ministérielle se disloque. Alors que le Président pouvait penser attendre le mois d’octobre pour remanier, la démission minute de Alain Joyandet l’a obligé à sortir Christian Blanc du gouvernement pour donner l’impression de maitriser le mouvement. Eric Woerth est affaibli par les révélations en cascade dans l’affaire Bettencourt et il est déjà contraint de démissionner sous la pression de sa charge de trésorier de l’UMP .Malgré le soutien appuyé du Président, son avenir politique est incertain. En effet, l’opposition s’est saisie de l’affaire Bettencourt pour ouvrir prématurément la campagne présidentielle et il est à prévoir que la pression se maintiendra et peut-être s’amplifiera.
Le terrain est à vrai dire favorable . Nicolas Sarkozy doit affronter crises après crises : les subprimes, les banques et aujourd’hui l’euro. L’insatisfaction de la population est vive dans tous les pays européens : l’opinion publique considère que le gouvernement en place doit porter le chapeau de la crise,
Dans le même temps, le Président français s’attaque au dossier social le plus complexe : la réforme des retraites indispensable apparaît comme une médication nécessaire mais dure à avaler.
Dans ces conditions ténébreuses pour le pouvoir, le succès de Nicolas Sarkozy est déjà d’avoir réussi à capter une large audience : plus de 6,5 millions de téléspectateurs. D’après le CSA 45% des personnes ayant vu l'intervention de Nicolas Sarkozy à la télévision l'ont trouvé convaincant, contre 52% qui ne l'ont pas trouvé convaincant. Si seulement 11% des sympathisants de gauche ont trouvé le Président convaincant, il a conquis 82% des sympathisants de droite. Et ce qui est extrêmement important, sur les retraites, une majorité de téléspectateurs (à 52%) a trouvé Nicolas Sarkozy convaincant,
Loin des familiarités qui lui ont coûté une partie de sa popularité, le Président de la République a parlé sur un vrai registre présidentiel calme et pondéré. Même s’il n’y avait pas d’annonces spectaculaires sur le fond, le Président a su démontrer le risque que font courir les déficits sur l’économie française .L’opposition a beau tempêter, il n‘y a pas d’autre alternative possible.
Il reste quelques mois encore au président de la République pour convaincre les Français qu'une ère nouvelle s’est ouverte où il n’est plus possible de tirer des chèques en blanc sur l’avenir.
Il faudra sans doute de la sueur et des larmes, de la justice et de la solidarité pour construire la nouvelle économie française.
Charles Debbasch