vendredi, octobre 28, 2011

SARKOZY SUR LE FRONT DE L'EURO



SARKOZY SUR LE FRONT DE L’EURO

Le président français ne paraît jamais aussi à l’aise que dans les situations de crise. En expliquant à la télévision avec pédagogie aux Français les tenants et les aboutissants de la crise de l’Euro, il donnait l’image d’un preux chevalier revenant victorieux de la croisade pour défendre l’Euro. Et il est vrai que l’on est passé prés de la catastrophe, un défaut de la Grèce provoquant des crises successives de l’Italie ou de l’Espagne.

Sous la tutelle du directoire franco-allemand, les dix-sept chefs d’état  ont décidé d’effacer la moitié de la dette grecque ce qui coûtera 100 milliards d’euros aux banques. Par ailleurs la force de frappe du fonds d’intervention européen passera de 440 milliards d’euros à 1000 milliards d’euros. Enfin la recapitalisation des banques est  décidée. Elles vont devoir renforcer leurs fonds propres de 106 milliards d’euros pour atteindre un ratio de fonds propres de 9% d’ici à fin juin 2012.
Toutes ces mesures doivent permettre de sauver provisoirement  l’Euro. Elles ne sont pas cependant des assurances tous risques de stabilité du système.
Il existe en effet une contradiction entre l'existence d’une monnaie unique et la libre détermination par chaque Etat de sa politique budgétaire. Dans ce système les Etats sérieux payent pour les cigales dépensières.
Par ailleurs, la règle de l’unanimité paralyse des interventions nécessaires. Si le directoire franco-allemand s’est imposé, c’est parce qu’il permet d’échapper au désordre des voix dispersées. Il faut à présent renforcer la gouvernance économique de l’Europe.
Dernier constat : la situation actuelle laisse peu de marges aux changements politiques. La Grèce socialiste de Papandréou ou l’Espagne socialiste de Zapatero doivent se soumettre aux mêmes contraintes que l’Italie libérale de Berlusconi ou que la France libérale de Sarkozy.
Il sera difficile à François Hollande de faire rêver les Français à un arrosage de crédits massif. C’est ce qui ressortait en majeur de l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy : Français maintenez à la barre le capitaine Sarkozy qui a empêché le navire Euro de couler.

Charles Debbasch