lundi, mars 28, 2011

CANTONALES: DES ELECTIONS DE REJET

Quand plus de la moitié des électeurs boudent les urnes, c’est un signal fort de rejet du système politique qui est envoyé. Manifestement, les électeurs estiment que les forces politiques traditionnelles ne répondent pas à leurs aspirations et ne sont pas capables de répondre aux problèmes qui se posent à la société française .Le taux de chômage reste élevé. Les prix augmentent et le pouvoir d’achat diminue, les suppressions d’effectifs dans la fonction publique ne sont pas comprises .Les délocalisations se poursuivent. Le pessimisme s’est installé dans l’opinion publique. Le parti des abstentionnistes est devenu avec ces cantonales le premier parti de France.
Les succès et les échecs des différents partis doivent être interprétés à la lumière de ce rejet global.
Le parti socialiste bat l’UMP à plate couture et poursuit son implantation territoriale. Mais son avenir est problématique. Il est concurrencé par le Front de gauche et les Verts.Il est divisé face à la compétition présidentielle. Il n’a pas de solution miracle pour relancer l’économie ou augmenter le pouvoir d’achat. S’il gagne l’élection présidentielle, il ne disposera que d’une marge de manœuvre très étroite en raison de la situation financière difficile de la France.

L’UMP connait un grave échec. Celui-ci est du à la situation économique mondiale. Dans tous les pays européens, la crise économique plombe la situation du parti au pouvoir.la France n’échappe pas à cette constante.Par ailleurs , la dégradation de la confiance dans le président Sarkozy rejaillit naturellement sur son parti. D’autant que, malgré un virage droitier, l’UMP ne réussit pas à endiguer la marée montante du Front national. Avec sa nouvelle présidente, Marine le Pen, le FN s’installe dans le paysage politique et est considéré comme un parti comme les autres par une majorité de Français. Des sondages prédisent même que Nicolas Sarkozy serait distancé par la présidente du Front national lors du premier tour de la prochaine élection présidentielle.

Exercice de science fiction , bien sûr, à quinze mois de l‘élection présidentielle. Mais, la simulation en vote réel qu’ont constitué les élections cantonales démontre que des bouleversements considérables de notre paysage politique sont prévisibles.

Charles Debbasch
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