lundi, mars 31, 2008

PS ET UMP DEUX ARMEES MEXICAINES?

LES DEUX ARMEES MEXICAINES DE LA MAJORITE ET DE L’OPPOSITION


Le parti socialiste n’a pas plus tôt digéré son succès aux élections locales que
déjà les courants, contre-courants et courants d’air menacent de faire voler le mouvement en éclats. L’ancien secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer Christian Estrosi, qui vient d’être élu maire de Nice, il voit, quant à lui, dans l’UMP "une armée mexicaine, sans véritable chef». Les raisons de ces deux situations sont pourtant très différentes.

Le Parti socialiste, depuis qu’il a perdu la présidentielle, est lancé dans une double recherche. Il doit à l’évidence tenté de renouveler doctrine et programmes frappés de désuétude. Dans cette recherche, il lui faut concilier deux tendances : une favorable au maintien de la marxisation et de l’alliance à gauche et une autre ouverte aux sirènes centristes. Cette hésitation se double d’une lutte pour le leadership. L’échec de Ségolène Royal laisse le débat ouvert. Faut-il laisser la Présidente de Poitou -Charente en pole position ? Elle le pense maxi tous ne sont pas de cet avis à commencer par son ancien compagnon, François Hollande qui se verrait bien dans l’habit présidentiel tandis que Bertrand Delanoë, fort de son succès parisienn laisse pour l’instant les sondages favorables parler pour lui.

La situation de l’UMP est plus complexe. Un parti qui détient la Présidence de la République est dans une situation ambiguë. Son chef naturel est à l’Elysée. Il ne peut donc avoir à sa tète un leader puissant qui pourrait concurrencer le Chef de l’Etat. Mais, d’un autre coté, il a besoin d’une existence autonome. Pour permettre cette conciliation Nicolas Sarkozy a fait en sorte de diluer le pouvoir à l’intérieur de l’UMP mais dés lors, comme le souligne Christian Estrosi, il existe un grand désordre au sein du parti majoritaire.

En d’autres termes, le PS est une armée mexicaine qui se cherche un Chef. L’UMP, quant à elle est une armée mexicaine parce que son chef est à l’Elysée et qu’elle est, de ce fait, quelque peu orpheline.


Charles Debbasch(

vendredi, mars 28, 2008

SARKOZY QUEL CHANGEMENT DE STYLE?

SARKOZY : QUEL CHANGEMENT DE STYLE ?

Dans un entretien accordé à la BBC, Nicolas Sarkozy, en visite à Londres, assure qu'il a tenu compte des critiques qui lui ont été adressées sur son style.
«Moi, je ne suis pas le genre d’homme à écouter les compliments et à mépriser les critiques. Je tiens compte des deux», a-t-il affirmé. Encore faut-il s’entendre sur le contenu des reproches de style faits au président français.

Certains portent sur le comportement jugé peu présidentiel du Chef de l’Etat, sa trop grande familiarité voire sa verdeur, le caractère ostentatoire de sa vie privée. On cite pèle mêle les quelques incartades qui lui ont été reprochées :sa croisière sur un yacht à Malte peu après son élection, sa sortie avec sa nouvelle conquête à Eurodisney, ses vacances en Egypte avec Carla Bruni, sa sortie triviale au Salon de l’agriculture. Les Français attendent du Président plus de hauteur et Nicolas Sarkozy, sauf rechute, a entendu leur message. Une majorité de Français (58%) estime que Nicolas Sarkozy a changé plutôt en bien depuis quelques semaines sa manière d'exercer la fonction de président de la République, selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI.

Mais, à notre avis, la critique la plus forte adressée au Président est ailleurs.

Les Français reprochent au Président de ne pas se comporter comme le serviteur des institutions de la Cinquième République mais comme le Chef d’une nouvelle République imprécise.

Dans sa volonté de présidentialiser le régime, Nicolas Sarkozy a porté atteinte à un équilibre institutionnel auquel les citoyens sont attachés. En d’autres termes, ils reprochent à Nicolas Sarkozy d’avoir mis en lumière ses conseillers plus que ses ministres, d’avoir rogné les prérogatives du Premier ministre, d’avoir placé la présidence dans les miasmes du quotidien plus que dans les hauteurs de l’Olympe. Les Français souhaitent que le Président exerce la fonction traditionnelle du Chef de l’Etat de la Cinquième République et non celle, non encore définie, de Président d’un futur système présidentiel.

C’est ce changement de style qui reste encore à venir.

Charles Debbasch

jeudi, mars 27, 2008

L'ETAT DE GRACE CET ENNEMI

L’ETAT DE GRACE CET ENNEMI

Comme il est dangereux cet état de grâce qui suit une élection réussie. L’opposition est sonnée par le KO qu’elle vient de subir et est incapable de réagir ; Le vainqueur est envahi par ses courtisans, émerveillé par les ralliements. Tout lui parait possible. L’ivresse l’envahit. La drogue dure du pouvoir luî donne l’impression que tout le peuple est à ses pieds et qu’il n’y a plus de limites. Il en oublie que toute victoire est fragile et que l’opinion est volatile :

Rappelons-nous le Mitterrand de 1981. Avec son Premier ministre, Pierre Mauroy, il croit que la France est devenue socialiste. Il nationalise à tour de lois, accorde la cinquième semaine de payés, les 39 heures et la retraite à Soixante ans, recrute un million et demi de fonctionnaires, établit l’impôt sur la fortune rembourse l’IVG. Mais l’inflation se développe et la France dépasse le million et demi de chômeurs. Une grave crise monétaire couve. Une politique de rigueur devient nécessaire mise en œuvre par Jacques Delors. En juillet 1984, François Mitterrand remplace Pierre Mauroy par Laurent Fabius.

N’oublions pas le Jacques Chirac de 1995 ; Elu parce qu’il veut réduire la fracture sociale, il pratique avec son Premier ministre Alain Juppé une politique sociale dure. Le 15 novembre le « plan Juppé » sur les retraites et la Sécurité sociale prévoit un allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités pour les salariés de la fonction publique. , le plafonnement de la progression des dépenses maladies, le blocage et l'imposition des allocations familiales versées aux familles avec enfants les plus démunies et l'augmentation des cotisations maladie pour les retraités et les chômeurs. Des millions de personnes sortent dans la rue pour exiger le retrait des propositions gouvernementales. Le gouvernement est contraint de faire marche arrière. Il retire notamment sa réforme sur les retraites, la fonction publique et les régimes spéciaux. Un « sommet social » se tient à Matignon pour esquisser les lignes de force d’un compromis.

Il ne faut donc pas s’étonner de la réaction de l’opinion aux réformes des premiers mois de l’équipe Sarkozy-Fillon. L’état de grâce est trompeur. Toute la France n’est pas devenue sarkozyste avec l’élection du Président de l’UMP .

La nouvelle étape du quinquennat, avec une opposition revigorée, doit permettre au Chef de l’Etat de prendre la juste mesure de ce qui est possible et de ce qui doit être différé dans la France telle qu’elle est.

Charles Debbasch

jeudi, mars 20, 2008

FANTAISIE SUR UNE MOUCHE IMMERGEE

PRENDRE LA MOUCHE

Un ressortissant canadien a comparu cette semaine devant la Cour Suprême du Canada saisie du procès qu’il a formé contre une société productrice d’eau minérale. Cet homme dit avoir perdu tout appétit sexuel après avoir trouvé une mouche morte dans une bouteille d'eau scellée.

On comprend la difficulté de la tâche de son avocat pour établir un lien entre la mouche et la perte de libido.

Imaginons donc son argumentation.

« Monsieur le Président de la Cour,

Pour comprendre le choc psychologique de mon client à la vue de cette mouche morte il faut connaître sa mentalité superstitieuse.

Une mouche morte c’est une mouche qui ne volera plus.

Comment la victime que je représente ici pourra-t-elle donc avoir encore des élans amoureux et prendre son envol ?

Comment mon client pourra-t-il encore regarder le visage de sa femme parsemé de grains de beauté. ? Toutes ces mouches qui lui apparaissaient comme des joyaux vont désormais lui rappeler la mouche immergée.

Et puis cette mouche n’a-t-elle pas été introduite par l’ancien amant de sa femme pour lui rappeler l’infidélité de son épouse ? A l’évidence, cette mouche était comme un mouchard qui a fait mouche… »

Peu convaincu par cette explication fumeuse, le Président de la Cour a interrompu l’avocat

-« Mais, Maître, quel rapport y a-t-il entre les faits et l’impuissance de votre client ? »

Nullement démonté, l’avocat a répondu :

-« C’est bien le problème, il n’y a plus de rapports. Mon client a pris la mouche.»

Charles Debbasch

mercredi, mars 19, 2008

LE CALECON POUR MAIGRIR

Finis les régimes contraignants, les privations inutiles, désormais, vous pourrez vivre agréablement et manger sans grossir. Une firme japonaise vient, en effet, de lancer- quelques mois après avoir introduit un produit équivalent pour femmes- le caleçon amincissant pour hommes .Par une pression régulière qui se manifestera notamment lors de la marche,le caleçon serait supposé dissoudre les graisses et éviter les ventres rebondis. Grâce à ce caleçon miracle, les bedons disgracieux vont disparaître.

On peut cependant nourrir quelque inquiétude quant au résultat du port de ce sous-vêtement. Ce dernier sera-t-il suffisamment intelligent pour faire le partage entre les zones à maintenir en l’état et celles à amincir.

Je doute que les expertises nécessaires aient été conduites. Imaginons la catastrophe nationale qui se produirait si l’effet réducteur de ce caleçon miracle s’exerçait sans discernement et produisait des individus transgenres.

Je propose donc, au nom du principe de précaution, que l’on applique à ce caleçon la même mesure d’interdiction que celle prise à l’égard du mais transgénique.


Charles Debbasch

lundi, mars 17, 2008

MUNICIPALES ET CANTONALES SECOND TOUR LA GAUCHE CONFIRME

MUNICIPALES ET CANTONALES SECOND TOUR LA GAUCHE CONFIRME

Au lendemain du premier tour des élections municipales, on pouvait se demander si le second tour allait confirmer ou infirmer la tendance favorable à la gauche.

Au vu des résultats définitifs, le doute n’est plus possible. La gauche confirme son succès. Elle totalise 49% des suffrages exprimes contre 47,5% pour la droite Elle conquiert 36 villes de plus de trente mille habitants, 9 villes de plus de 100.000 habitants. Elle est désormais majoritaire à Toulouse, Strasbourg, Rouen, Caen, Metz, Reims, Saint-Etienne. , Amiens, Blois, et Saint-Denis de La Réunion,

Le succès de la gauche est également notable aux cantonales. Neuf départements basculent à gauche : l'Ain, l'Allier, la Corrèze, la Côte d'Or, l'Indre-et-Loire, les Deux-Sèvres, le Lot-et-Garonne, la Somme et le Val d'Oise. La gauche est désormais à la tête de 60 des 101 départements français.

A l’exception notable de Marseille conservée de justesse et de cinq villes gagnées sur la gauche (Mont-de-Marsan, Calais, Agen, Châtellerault Longwy, Saumur et Villefranche-sur-Saône °, la droite connaît un reflux qui mérite interprétation.

A l’évidence son électorat ne s’est pas mobilisé : le fort taux d’abstention démontre le mécontentement des électeurs de Nicolas Sarkozy.

Les avis divergent sur les causes de cette désaffection. Les uns l’attribuent aux réformes qui ont été effectuées. Les autres estiment, au contraire, que c’est la lenteur de la mise en œuvre des réformes promises par Nicolas Sarkozy qui est à l’origine de la débâcle.

Les deux explications sont probablement convergentes. L’annonce désordonnée de nombreuses réformes, comme celles contenues dans le rapport Attali, a inquiété différentes catégories sociales. Quant aux réformes engagées, le temps était trop court pour que les électeurs en ressentent les effets favorables.

La dégradation de la situation économique mondiale et l’inquiétude qu’elle génère ont également pesé lourd dans la balance.

Dans cette conjoncture morose, et alors que les comptes publics sont dégradés, il était difficile de satisfaire les revendications relatives au pouvoir d’achat.

Assez paradoxalement, cet insuccès peut être, pour la droite, une occasion de se régénérer. Au lendemain de l’élection présidentielle, la gauche est apparue comme un champ de ruines. L’UMP et ses chefs ont été pris d’une sorte d’ivresse. Tout leur est apparu possible.

Pourtant, l’UMP aurait du tenir compte du relatif échec du second tour des élections législatives. Il démontrait que le parti présidentiel avait négligé le risque des dissidences centristes et la capacité de nuisance de nuisance de François Bayrou. Il prouvait aussi que la gauche, malgré ses divisions, malgré les conflits d’hégémonie au PS restait solidement ancrée dans l’électorat.

L’échec des municipales doit conduire la droite à une meilleure appréciation du terrain politique et l’UMP, plus particulièrement, à moins d’hégémonie.

Quant au Président de la République, il devra tenir compte du message fort que les électeurs lui ont adressé. Ils souhaitent une Présidence plus gaullienne et moins roturière, des réformes mieux expliquées et mieux mises en œuvre.

Une deuxième phase du quinquennat s’ouvre à présent, celle d’une Présidence de responsabilité.

Charles Debbasch

MORT DOUCE LEGISLATIVE OU RESPONSABILITE MEDICALE

MORT DOUCE LEGISLATIVE
OU RESPONSABILITE MEDICALE

Une femme atteinte d’une maladie incurable réclame par petits écrans interposés le droit à une mort assistée. Aussitôt rebondit le débat sur la possibilité juridique donnée aux malades en phase terminale de choisir leur mort.

Il s’agit d’un débat si controversé que l’on peut se demander s’il est tout à fait gratuit qu’il ait été soulevé dans cette dernière semaine de la campagne des municipales. Tout comme si l’on avait voulu tendre un piège au Chef de l’Etat pour le mettre en difficulté avec son électorat mais Nicolas Sarkozy s’est bien gardé d’y tomber.

La société française n’est pas mure pour traiter de front ce problème que d’autres pays européens ont su régler par des dispositions législatives.

Dans notre pays, la pratique est plus discrète. Elle repose non pas sur un texte mais sur la responsabilité médicale. Lorsque les souffrances du malade sont trop vives et, dés lors qu’il n’y a plus d’espoir de guérison, le médecin, en accord avec la famille, peut décider de ne plus manifester d’acharnement médical à maintenir le malade en vie.

Il ne s’agit pas à proprement parler de donner la mort mais plutôt de ne pas retenir la vie. La situation est dés lors adaptée aux consciences et aux responsabilités de chacun.

On n’en doute pas. Cette solution est quelque peu hypocrite car elle s’abstient de regarder la réalité en face. Elle est imparfaite parce qu’elle peut placer le médecin dans une situation redoutable lorsque les volontés du malade, celles de la famille ou celles de membres de la parentèle ne sont pas convergentes. Elle expose le médecin à une lourde responsabilité pénale tant la frontière entre le laisser mourir et le donner la mort est ténue.

Pourtant, pour avoir eu la douleur d’accompagner vers le départ l’être le plus cher, j’ai pu apprécier la haute conscience de l’équipe médicale.

Ce qui m’incite à préférer, pour l’instant, le cas par cas médical à la rigidité d’un texte de loi.

Charles Debbasch

mercredi, mars 12, 2008

MODEM MOD'EMPLOI

MODEM MOD’EMPLOI
François Bayrou a tenté de régénérer le centrisme en créant le Modem. Avec un talent incontestable, une volonté de fer, il s’efforce d’échapper à la bipolarisation. Mais, il retrouve un problème classique. Trop faible pour emporter des résultats décisifs, il a un pouvoir de nuisance incontestable mais un poids électora l léger qui lui impose de rechercher des alliances. Celles-ci l’entraînent ainsi nécessairement dans l’un des grands blocs.
Et c’est là que l’intérêt personnel de François Bayrou et celui du Modem se dissocient.
Le Modem a besoin pour progresser d’une stratégie claire. Le rôle d’un parti c’est d’avoir des élus qui pratiquent une politique commune. L’intérêt de François Bayrou est de continuer son combat contre les deus grands blocs en espérant que l’opinion publique le rejoindra.
Il y a donc un conflit entre l’ambition présidentielle de François Bayrou et l’aspiration des membres de son parti. Ceux-ci ont intérêt à se liguer avec un des grands blocs. François Bayrou, en revanche, perdrait toute crédibilité et même sa raison d’être, en s’alignant sur un des grands partis.
C’est ce qui explique que le leader du Modem n’ait pas choisi de stratégie d’alliance claire entre les deux tours des municipales.
A Marseille, à Lille, à Asnières-sur-Seine, à Chartres à Melun ou à Poissy le Modem a fait alliance à gauche avec le PS. En revanche, dans d’autres communes, le Modem s’est allié avec la droite. C’est le cas notamment à Metz, Colombes ou Toulouse.
Dans d’autres villes, le Modem se maintient purement et simplement. C’est le cas à Pau où François Bayrou est en situation difficile ,à Saint-Étienne, Belfort , Aix-en-Provence ou à Paris où, malgré les appels du pied, de Marielle de Sarnez ,Bertrand Delanoë a refusé toute alliance avec le Modem.
Une seule alliance a été récusée par François Bayrou, c’est celle avec le PC qu’a pratiquée à Aubagne la liste Modem.
Les alliances en patchwork du Modem démontrent malgré tout que la bipolarisation a encore de beaux jours devant elle.

Charles Debbasch

mardi, mars 11, 2008

MUNICIPALES ENTRE LOCAL ET NATIONAL

LE LOCAL ET LE NATIONAL : A PROPOS DES MUNICIPALES


Les élections municipales illustrent à merveille l’interpénétration du local et du national.

A priori, les municipales sont des élections strictement locales : prés de 67% des électeurs en sont convaincus. Les citoyens recherchent des édiles proches d’eux honnêtes et compétents, capables d’améliorer leur cadre de vie quotidien. Cette prédominance de la localisation est cependant nuancée par la politisation de l’élection : la plupart des candidats se rattachent à des partis politiques nationaux et cette affiliation nationalise nécessairement le scrutin. Plus la commune est peuplée et plus le national prend l’ascendant sur le local. Et puis, si une élection est locale, l’addition des résultats de 37000 communes est forcément nationale et se prête à une interprétation de globalisation politique.



Il existe certes des freins à cette empreinte nationale. L’enracinement local exigé des élus est une condition de leur stabilité. Les citoyens manifestent des espérances contradictoires. D’un coté, ils sont fiers de voir des personnalités nationales revendiquer leurs suffrages ou leur élu honoré d’un maroquin ministériel. Mais, par ailleurs, ils désavouent facilement celui qui est plus souvent à Paris qu’à Romorantin. Une tendance lourde se fait jour dans les grandes villes consistant à exiger des maires à plein temps plutôt que des édiles du week-end.



Le cas Juppé illustre l’ambiguïté du sentiment des électeurs. A l’évidence sa décision de se consacrer exclusivement à Bordeaux a pesé lourd dans sa remarquable élection au premier tour. Mais, on peut également penser que les électeurs n’ont pas été peu fiers de retenir prisonnier à Bordeaux une personnalité d’envergure nationale.



On verra sans doute dans l’avenir des carrières politiques en alternance avec des périodes exclusivement locales et des temps consacrés à la nation. Les règles relatives à l’incompatibilité seront plus rigides et le statut des grandes villes interdira tout cumul d’une fonction nationale et d’un mandat local.



Ces affrontements du local et du national dans les élections municipales sont le résultat de vœux contradictoires des citoyens.



Les Français attachés à l’égalité n’acceptent pas les différences. Ils souhaitent un maillage identique de tout le territoire national. Les services publics doivent fournir des prestations équivalentes dans toute la France. Pour les personnels de la fonction publique, il ne peut exister qu’un statut national. Les écoles et les Universités doivent délivrer le même diplôme sur l’ensemble du territoire.



Mais les électeurs souhaitent dans le même temps que la spécificité locale soit reconnue et accentuée. En d’autres termes, ils veulent l’égalité plus la différence, l’unité sans l’uniformité. C’est un équilibre difficile à tenir .Les élections municipales en sont la traduction concrète.

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Charles Debbasch

lundi, mars 10, 2008

MUNICIPALES:LA GAUCHE PAR DEFAUT

MUNICIPALES : LA GAUCHE PAR DEFAUT

A la veille de ces élections municipales, le pire avait été prédit pour la droite. Les résultats de ce premier tour de scrutin démontrent que la déroute annoncée n'est pas au rendez-vous.

La droite obtient environ 45% des suffrages contre 47% pour les listes de gauche et des Verts .Les membres du gouvernement en lice s'en sortent plutôt bien. Sur 23 ministres candidats quatre seulement seront confrontés à un second tour difficile. Christine Lagarde et Christine Albanel sont distancées à Paris, Xavier Darcos maire sortant de Périgueux, devra se battre face au PS Michel Moyrand et Rama Yade est dans une situation difficile à Colombes.

Mais, il reste que la gauche progresse. A Paris, Bertrand Delanoe augmente son score de prés de dix points. Le candidat socialiste Guerini est en situation d'inquiéter Jean-Claude Gaudin à Marseille

Rouen, Laval, Alençon, Bourg-en-Bresse, Annonay et Rodez ont viré à gauche, .Le PS conserve dès le 1er tour ses bastions de Dijon, Le Mans, Poitiers, Cherbourg, La Rochelle, Tourcoing, Auxerre .Il est aussi très bien placé à Lille, Caen, Strasbourg, Rennes, Brest, Hénin-Beaumont , Quimper et Narbonne, Blois et Mende. Toulouse pourrait virer à gauche.

Le parti communiste garde ses villes phares comme Martigues et ;alors que sa déroute était annoncée, il conquiert de nouvelles cités comme Dieppe et Vierzon.

L'interprétation de ces succès fait naturellement l'objet de controverses.

Rappelons qu'il est de tradition que les élections locales infléchissent les résultats des élections nationales comme si les électeurs ne voulaient pas mettre tous les oeufs dans le même panier.

La situation économique plutôt morose explique également cet avertissement adressé par les électeurs au pouvoir.

Il s'agit d'un vote à gauche par défaut plus qu'un vote d'adhésion.

Chacun sait en effet que le PS est en crise et qu'il doit tout à la fois chercher ses nouveaux leaders et moderniser sa doctrine.

Le succès relatif du Modem démontre que les électeurs sont à la recherche d'une troisième voie. Avec prés de 4% des voix le mouvement de François Bayrou est en situation d'imposer des triangulaires ou d'être le maître du second tour dans un certain nombre de grandes villes.

Ce premier tour des élections municipales est comme une fusée de détresse adressée par des électeurs à Nicolas Sarkozy.

Il reste à savoir si le second tour démontrera qu'il s'agissait d'un avertissement sans frais ou si, au contraire, les électeurs de dimanche prochain souhaiteront sanctionner le pouvoir.


Charles Debbasch

mercredi, mars 05, 2008

DES MUNICIPALES DANS LA CONFUSION POLITIQUE

MUNICIPALES ET CONFUSION POLITIQUE

La campagne pour les élections municipales s’achève dans une grande confusion politique.

Cette situation s’explique en partie par le fait que les enjeux locaux l’emportent souvent sur les considérations nationales. C’est bien normal dans un scrutin destiné à choisir des gestionnaires compétents et proches des gens.

Mais, les résultats du vote seront largement tributaires de considérations nationales et celles-ci influenceront les résultats globaux. Et c’est là que règne un grand désordre.

La droite est érodée par deux facteurs .L’érosion de l’image du Président de la République plombe quelque peu les listes de l’UMP. Mais c’est surtout la situation économique morose qui peut donner aux électeurs l’idée de donner une leçon à la majorité sans trop de frais.

Le Parti Socialiste devrait être le principal bénéficiaire de cette érosion. Mais ses progrès éventuels ne peuvent dissimuler le désordre qui s’est installé dans le grand parti de gauche. La lutte des courants s’accentue tandis que se profile un choc frontal entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë .es alliances classiques avec ce qui restez de la gauche non socialiste sont souvent remplacées par des conjonctions moins orthodoxes ;

Le Modem est parfois le bénéficiaire de cette évolution mais il pratique des alliances conjoncturelles en ordre dispersé.


A l’évidence, la société française est à la veille de grandes recompositions politiques. C’est pour l’heure le temps de la confusion

Charles Debbasch

samedi, mars 01, 2008

FANTAISIE SUR UNE POULE OFFERTE AU PREMIER MINISTRE

LE POULAILLER FRANÇAIS
FANTAISIE SUR UNE POULE OFFERTE AU PREMIEER MINISTRE


La vie politique française est devenue trop sérieuse et elle recèle trop d’agressivité. Aussi, il est bon que l’humour vienne tempérer la tendance de nos hommes politiques au catastrophisme. Il faut donc se féliciter de l’initiative des producteurs de volailles qui ont offert au premier ministre François Fillon lors de sa visite au Salon de l’Agriculture une poule rousse prénommée Carla.

On pourrait trouver l’allusion trop irrévérencieuse à l’égard de la première dame si l’on ne se souvenait qu’en ces temps de restriction du pouvoir d’achat, les aviculteurs ont voulu simplement signifier qu’ils souhaitaient que chaque Français -à l’image du Président Sarkozy- puisse avoir une poule au pot.

N’est-il pas bon aussi, que plutôt que d’échanger des noms d’oiseaux, les parlementaires se considèrent tous comme des poussins de la République et évitent les prises de bec.

On suppose également que nos politiques préféreront la basse cour à la Haute Cour : il y a beaucoup plus de grain à moudre

En ces temps de recherche de l’identité nationale , on est convaincu qu’ils n’oublieront pas de se comporter comme des bons coqs gaulois pour la grande satisfaction de toutes les poules.

Et puisque nous avons deux très brillants personnages au sommet de l’Etat -deux vraies têtes d’œufs,deux pontes -, demandons leur, toutes affaires cessantes, de travailler en pool.

Charles Debbasch