Le
vote de confiance d’un nouveau gouvernement issu des élections législatives dessine
les contours de la nouvelle majorité, de ses forces et de ses faiblesses .Il
es également révélateur de l’état de l’opposition, de sa solidité ou de ses tares.
Sur les 544 votants (527
exprimés) de l'Assemblée Nationale. 302 députés ont voté la confiance à Jean Marc Ayrault, contre
225 députés qui l’ont refusée.
Les
députés PS, les écologistes d'EELV
et les radicaux de gauche ont
accordé leurs voix tandis que ceux du Front
de gauche se sont abstenus. Les députés UMP et UDI
(Union des démocrates et indépendants) ont voté contre.
LES
CONTOURS DE LA NOUVELLE MAJORITE
Le soutien du PS. La savate alchimie entre les divers courants du PS
qui a présidé à la formation de l’équipe ministérielle a permis de surmonter les
heurts et les rancœurs. La part belle faite aux amis de Ségolène royal et aux
partisans de martine Aubry a consolé les blessés de l’élection présidentielle
modem si la présidente de Poitou charentais est toujours marquée par son échec
Electrostal et un tween blessant t même i la maire de Lille se prépare pour
plusieurs voix d’avenir ; Les radicaux de gauche gâtés dans l’équation
ministérielle n’ont pas boudé leurs votes .
L’hésitation
des écologistes
La fidélité des écologistes a été plus
rude à obtenir .Certains était prêts refuser leurs votes. Ainsi Noël Mamère a considéré que le projet de
réacteur à neutrons Astrid était un nouvel accroc à l'accord signé entre son
parti et le PS sur le nucléaire : "Je demande à mon parti de
s'interroger sur les conditions qui nous sont faites avec ce non respect des
accords", a-t-il estimé."Voilà un quinquennat qui commence mal, pour
les écologistes en tout cas", juge M. Mamère qui craint "fort que les
questions environnementales ne soient sacrifiées sur l'autel de la lutte contre
la crise". Mais la majorité des verts n’a pas suivi cette défiance et le
groupe a voté la confiance. Il reste que le mouvement aura à choisir entre les
partisans des prébendes et les idéalistes .
Le Front de gauche ;
,s’il a proclamé qu’il ne voterait jamais
la censure, a refusé la confiance pour rester fidèle à sa dynamique
présidentielle et au choix qu’il a fait de rester hors du gouvernement ;
Pour se renforcer, il compte sur l’usure du pouvoir que provoquera le
nécessaire effort d’austérité budgétaire.
LE DESARROI DE LA NOUVELLE OPPOSITION
Comme il fallait s’y attendre, l’échec de Nicolas
Sarkozy et son retrait annoncé de la vie politique aiguisent les appétits à
droite ;
La guerre des chefs
est déclarée ; Fillon et Copé se disputent l’UMP tandis que Juppé qui nie toute prétention se tient en
embuscade.
François Fillon a
dégainé le premier. Pour lui,” Depuis le départ de Nicolas Sarkozy, il n'y a
plus, à l'UMP, de leader naturel. Donc, il y aura une compétition."
Quant à Jean-François
Copé, il refuse, en apparence, de mettre en avant sa candidature à la
présidence du parti ; mais, si on le titille , il rappelle qu'il
est "quand même le chef du premier parti d'opposition.
L’ancien ministre des
Affaires étrangères, Alain Juppé, a jugé avec raison que la lutte entre les deux leaders pour le leadership de l'UMP en vue de la présidentielle de
2017 était "inutile et dangereuse .
Et il est vrai que
cette lutte de personnes augure mal de l’aptitude du parti de droite à analyser
les causes de sa défaite et les moyens de son renouveau .
Pour l’instant, le seul
ennemi du premier ministre c’est le désastre économique qui est beaucoup plus
redoutable que l’opposition de droite
Charles Debbasch