mardi, septembre 29, 2009

OBAMA , LES FILLES ZAPATERO ET LE RESPECT DE LA VIE PRIVEE

OBAMA ,LES FILLES DE ZAPATERO ET LE DROIT AU RESPECT DE LA VIE PRIVEE
Dans un monde où fleurissent les cameras numériques et les téléphones-appareils photos, où de façon instantanée par internet les images peuvent être envoyées instantanément à l’autre bout de la planète, il est de plus en plus difficile de faire respecter le droit à l’image et au respect de la vie privée. Mais dans l’histoire que l’on va relater, il ne s'agit pas de photos volées mais d’images diffusées par le très officiel service du département d’Etat américain.
Voila quelques jours , Barack et Michelle Obama recevaient divers hôtes officiels au Metropolitan Museum of Art. Les photos prises à cette occasion furent aussitôt publiées sur le site photo du Département d’Etat. Parmi celles-ci figuraient des images du couple Obama avec le ménage Zapatero accompagné de ses deux filles Laura 16 ans et Alba 13 ans. Or les Zapatero avaient toujours soustrait leurs enfants à la curiosité publique. Les photos des adolescentes furent aussitôt ‘’floutées ‘’ sur le site à la demande du gouvernement espagnol et l’agence de presse espagnole EFE se vit interdire de les reproduire. Mais le mal était fait et ces photos circulent à présent sur Internet.
La rigidité de la loi espagnole et la controverse qui est née de cette publication est mal comprise aux Etats-Unis. Pour éviter les tentatives de piratage par les paparazzis, la politique américaine est, en effet, plus souple. La photo des enfants du couple Obama est considérée comme licite lorsque ceux-ci participent à des événements officiels avec le président ou avec la première dame. Elle est en revanche prohibée lorsque les enfants sont dans le cadre de la vie de famille. Distinction justifiée mais toujours délicate à respecter à la marge.
En France, cependant, le droit à l’image est beaucoup plus strict et il interdit la reproduction de photos de mineurs sans l’autorisation des parents. Quant aux majeurs seules les photos prises dans le cadre de la vie publique sont licites. Ce qui fait la fortune des paparazzi -ces ‘’voleurs d’images’’-, des avocats qui se spécialisent dans la protection des vedettes .Celles-ci, bien souvent, ont moins le souci de défendre leur droit à l’image que de l’exploiter financièrement en réservant la publication des photos ‘’volées ‘’aux cambrioleurs qui savent les payer.

Charles Debbasch

samedi, septembre 26, 2009

CONSOMMER PLUS,VIVRE MIEUX

CONSOMMER PLUS ET VIVRE MIEUX

L’INSEE qui ausculte la vie des Français vient de publier une importante analyse sur l’évolution de la consommation dans les quarante dernières années. Cette étude révèle que la consommation des Français a été multipliée par trois en 50 ans. Une forte hausse du niveau de vie a permis une hausse de 4,3% des dépenses des ménages jusqu’au choc pétrolier de 1973 qui a ralenti la croissance à 1,7% par an.
LES SECTEURS EN BAISSE
L'explosion des dépenses s'accompagne d'un changement majeur des comportements. La part de l'alimentation dans les dépenses des ménages s’est réduite elle est passée de 38% en 1960 à 25% en 2007, souligne l'Insee. L’écart dans ce domaine entre les riches et les moins riches s’est réduit. Mais les habitudes de consommation varient selon les couches sociales. Les plus aisés consomment plus de fruits, de légumes et de poissons, alors que les plus modestes ont recours à plus de graisses et plus de sucres. Les plus pauvres consomment plus de tabac alors que les plus riches consomment plus d'alcool.
Autre secteur en baisse l’habillement. Alors que la multiplication des boutiques de vêtements pourrait faire croire à une augmentation des dépenses la part des frais d'habillement est passée en cinquante ans de 14 % à 9 %.
LES SECTEURS EN AUGMENTATION
Le poste logement a fortement progressé, passant de 16% à 19% .il en va de même pour les dépenses de transports (de 11% à 18%), de communications et de loisirs (de 10% à 16%).
La part du budget des Français consacré au logement a évolué de manière notable. De 16 % dans les années 1960, elle est passée à 20 % en 1975, puis elle a légèrement fléchi pour atteindre 19 % en 2007. La proportion de ménages possédant leur appartement ou leur maison est passée de 45 % en 1973 à 54 % en 1988. Si l'on tient compte des montants consacrés par les propriétaires à l'achat de leur logement, le poids des dépenses passe alors de 20 % en 1960 à 30 % en 2007.
Les Français ont aujourd’hui des logements de meilleure qualité et en moyenne un peu plus grands que leurs parents. Le coût pour les locataires de leur appartement reste élevé et représente 25% de leur budget.
Les dépenses de santé ont augmenté, les ménages y consacrant 14% en 2007 contre 5% en 1960.
UNIFORMISATION DES COMPORTEMENTS EN EUROPE
De plus en plus les comportements des consommateurs ont tendance à se rejoindre en Europe Il reste quelques spécificités culturelles. Les Italiens achètent plus de chaussure. Les Britanniques dépensent plus dans les restaurants que pour se nourrir chez eux !
Les progrès technologiques conditionnent très profondément l’évolution de la consommation des ménages. Le congélateur et le micro onde ont transformé les habitudes alimentaires. La télévision, le téléphone portable et internet ont généré des dépenses nouvelles et ont transformé les conditions d’accès à la culture.
La consommation a ainsi tendance à se déplacer de la satisfaction des besoins primaires- se nourrir , se vêtir, se loger- à des secteurs plus intellectuels et ludiques.

Charles Debbasch

mercredi, septembre 23, 2009

LE CLAIR OBSCUR DE L'AFFAIRE CLEARSTREAM

LE CLAIR OBSCUR DE L’AFFAIRE CLEARSTREAM
Le tumulte assourdissant qui entoure l’affrontement de Dominique de Villepin et de Nicolas Sarkozy ne doit pas dissimuler la gravité des faits sur lesquels la justice va devoir se prononcer.

LA FALSIFICATION DE LISTINGS BANCAIRES
Pour mettre en cause Nicolas Sarkozy et diverses autres personnalités ,deux personnes, Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin, sont soupçonnées d’avoir falsifié des listings bancaires de la banque Clearstream en y ajoutant plusieurs noms dont celui de l’actuel Président de la République.
Bien que Gergorin nie être à l’origine de la falsification on remarquera l’addition dans les listings de personnalités auxquelles il s’est opposé au sein d'EADS ou du groupe Lagardère. Ont été également visées plusieurs personnalités politiques ayant exercé des responsabilités dans l'industrie, la défense ou au ministère de l'intérieur - Alain Madelin, Jean-Pierre Chevènement, Dominique Strauss-Kahn, Charles Pasqua .L’honneur de toutes ces personnes a été mis en cause et elles figurent aujourd’hui parmi les plaignants.
On est donc loin, comme on voudrait le faire croire, d’un procès entre l’actuel président de la République et un ancien Premier ministre . Il s’agit d’une tentative pour déstabiliser une partie de l’establishment de la République ce qui explique qu’il y ait 44 plaignants devant le tribunal.
UNE ZONE GRISE DE L’ETAT
Ce qui complique le problème c’est que l’affaire se situe dans une zone grise de l’Etat où se mêlent les services de renseignement, les financements politiques et les vrais et faux espions. Imad Lahoud a été un temps utilisé par ces services. Un haut responsable des services secrets le général Rondot a été chargé d’une enquête sur l’affaire et le patron Bertrand des renseignements généraux semble être intervenu à plusieurs reprises dans le dossier.

L’INTERFERENCE AVEC LE CHOIX DU CANDIDAT DE LA DROITE AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES
L’affaire nait et se développe à un moment où la lutte pour le choix du candidat de la droite bat son plein. Le camp Chirac tente de s’opposer à la candidature Sarkozy et Dominique de Villepin est à l’avant-poste pour tirer à vue sur ce candidat potentiel qui lui fait de l’ombre. On sait que, dans ces périodes, les diffamations se diffusent comme de la mauvaise herbe. Que l’on se souvienne des montages d’un clan, gaulliste contre Georges Pompidou pour tenter de ruiner sa candidature. Que l’on se remémore l’affaire de la feuille d’impôts de Jacques Chaban-Delmas pour détruire son image de présidentiable. Que l’on garde en mémoire le lancement d’une affaire contre Robert Boulin au moment où Giscard envisageait de le nommer premier ministre. La vie politique se montre là sous son plus mauvais jour : un univers louche où interférent barbouzes et services officiels, vrais espions et faux nez, révélations et déformations de la réalité
.
Dans l’affaire Clearstream on assiste selon le réquisitoire du procureur de Paris Jean-Claude Marin à une "manipulation complexe d'une ampleur exceptionnelle… l'intrication délibérée du vrai et du faux, l'association réfléchie de faits réels et de calomnie". Les acteurs de cette affaire entretiennent tous "un rapport altéré à la vérité ".

QUID DE LA RESPONSABILITE DE DOMINIQUE DE VILLEPIN DANS CETTE DENONCIATION CALOMNIEUSE ?
Tout est dit dans les notes du 30 juin 2004 du Général Rondot chargé par Dominique de Villepin d’enquêter sur cette affaire : "Je constate que cette affaire prend un tour politique qui risque de devenir dangereux … s'il venait à être établi que cette vaste affaire de corruption est réelle, les conséquences politiques, tant à droite qu'à gauche, seraient calamiteuses. Dans le cas contraire, le chef de l'Etat se trouverait mis en cause pour avoir laissé se développer, sinon encouragé à travers Dominique de Villepin, une campagne visant de possibles concurrents, à droite comme à gauche."
Aujourd’hui que la machination est dévoilée, la Justice aura la difficile tache d’établir si Dominique de Villepin a simplement souhaité faire établir la vérité des faits ou s’il a, au contraire, appuyé sur l’accélérateur pour mettre en cause Nicolas Sarkozy.
Charles Debbasch

samedi, septembre 19, 2009

LA FRANCE A LA RECHERCHE DU BONHEUR

REFLEXIONS SUR UNE FRANCE A LA RECHERCHE DU BONHEUR
EN MARGE DES REFLEXIONS SUR LE RAPPORT STIGLITZ JE PUBLIE ICI QUELQUES EXTRAITS DE MON OUVRAGE MEMOIRES DU DOYEN D’AIX-EN-PROVENCE PARU EN 1996 (EDITIONS DU JAGUAR-ASSAS LIBRAIRIE 440 PAGES).
LA REDÉCOUVERTE DU BONHEUR
La France retient son souffle et attend la croissance. Passive, elle espère que le vent favorable se lèvera demain. Fataliste, elle pense que tout cela ne dépend pas d'elle mais des autres. Ce nouveau courant favorable est considéré comme la solution miracle à tous les problèmes. Nous attendons surtout de lui la reprise de l'emploi et le progrès du niveau de vie. Cette attitude passive est pourtant dangereuse. Un bon marin n'abandonne pas son embarcation au gré des vents, il les utilise pour la conduire. Nous sommes tentés, par ailleurs, d'oublier que le grand mal dont nous souffrons est de nature psychologique. Il ne se guérira pas avec une machine à laver ou une automobile de plus. Nous devons reprendre conscience que nous vivons dans une des plus heureuses nations du monde et qu'il dépend de nous de la maintenir à ce niveau et de la développer. L'économie est certes essentielle mais elle est seconde. C'est dans la mesure où nous reprendrons conscience de notre unité et de notre solidarité que nous retrouverons les chemins du bonheur. Notre système social en devenant trop compliqué nous a fait oublier que le bonheur se défie des équations et des théories complexes. Il suppose le respect d'un certain nombre de valeurs sociales. Le retour aux choses simples s'imposera dans les années à venir comme une évidence. Saisissons-la avant les autres.
Le dialogue
Les Français souffrent de leur isolement. Le dialogue avec les autres leur manque. L'être humain s'enrichit par ses contacts. Les Français qui courent découvrir le monde, peuvent-ils continuer à ignorer leurs concitoyens ?
La rupture du dialogue est la conséquence de l'urbanisation. Dans les villages et les campagnes d'autrefois, les Français se connaissaient et dialoguaient. En une trentaine d'années, ils sont plus de trente millions à avoir quitté les campagnes pour les villes. Les anciennes relations se sont distendues ou ont disparu. Les nouvelles ne se sont pas encore forgées. La télévision, l'automobile et les supermarchés ont accentué cet effet de distanciation. Nous pouvons dorénavant vivre sans contacts avec nos voisins. Les seules relations se situent dans le cadre des entreprises et là encore le dialogue a été trop souvent confisqué par les relations collectives et syndicales.
Certains pensent ce mouvement irréversible. Je suis convaincu qu'ils se trompent 11 suffirait pour les en convaincre de considérer le succès des communications électroniques du Minitel hier ou d'Internet aujourd’hui pour apprécier l'étendue du manque dont souffrent les Français. Rien ne remplace les relations individuelles et le dialogue social, s'il est nécessaire, ne remplit pas le vide de l'absence des relations directes.
Tout ceci peut paraître secondaire. Ce n'est pas du tout certain. En ces temps d'anniversaire de la Libération, les images me rappellent ce qu'elle fut dans mon enfance : non seulement une émotion collective mais aussi une occasion pour les Français de se parler, d'échanger leurs idées. Plus près de nous, mai 1968 fut une fête de la communication.
Dans la rue, dans les immeubles, dans les entreprises, les Français échangeaient leurs idées et débattaient. Faut-il attendre une nouvelle explosion, une nouvelle fièvre pour renouer les fils de la communication ?
N'est-il pas utopique de penser restaurer le dialogue autrement qu'autour des accidents de la circulation ou des incidents de la vie sociale ?
Je sais que l'on ne rétablit pas le dialogue par décret et que ni Lang ni Toubon ne pourront, par la loi, obliger les Français à se parler. Mais, je sais aussi qu'il suffirait de peu de chose pour que le dialogue se rétablisse. Imaginons déjà que nous échangions un sourire et un salut avec toutes les personnes qui se situent dans notre environnement, que nous amorcions, chaque fois que nous le pouvons, un dialogue et imaginons combien la vie sociale en serait transformée. Supposons encore que nous répondions avec gentillesse aux personnes qui nous demandent un renseignement, qu'au lieu d'échanger des quolibets nous partagions un sourire lorsqu'un incident bénin surgit dans la circulation automobile, que nous considérions l'autre, quel qu'il soit, comme un ami et non comme un ennemi, comme un allié et non comme un gêneur, la vie sociale en serait toute entière bouleversée. Il nous faudra vaincre un peu de timidité, beaucoup d'égoïsme mais en définitive nous retrouverons ce qui nous fait tant défaut, la conscience que nous ne partageons pas avec les autres une simple nationalité mais ce vouloir vivre collectif sans lequel une Nation n'est qu'un fétu de paille vulnérable et fragile.

L'altruisme
Le dialogue n'est pas une fin en soi. Si nous nous obstinons à voir dans chaque être humain un concurrent voire un gêneur, nous n'aurons aucun plaisir à dialoguer. Si, en revanche, nous voyons dans les autres citoyens les partenaires d'une même équipée alors nous percevrons combien le contact est positif et combien nous y recevons au moins autant que ce que nous y apportons.
Les deux utopies du vingtième siècle ont abouti à ruiner l'altruisme et à encourager des conduites destructrices des rapports sociaux.
Le collectivisme a développé la conception d'un État assureur tous risques des aléas de la vie collective. Il a développé chez les citoyens une mentalité d'assistés qui exigent tout de la collectivité et qui se rebellent devant toutes les obligations sociales.
L'individualisme, assimilé par abus de langage au libéralisme, a encouragé le règne du chacun pour soi, le déferlement des égoïsmes, le culte des forts, l'abandon des faibles.
Entre les individus s'est glissé un tiers, l'État impersonnel froid et distant. Il a accaparé toutes les relations sociales, s'est mis dans l'idée de régir par la règle de droit tous les rapports sociaux. Ainsi, s'est développée l'idée que l'autre étant protégé par l'État n'a pas besoin d'une autre assistance. Cette erreur collective a accentué la tendance à l'égoïsme qui existe dans chacun d'entre nous. Nous n'avons pas échappé à ce travers et nous en souffrons.
Nul être humain ne peut s'accomplir par lui-même. Il recherche toujours confusément à se mettre au service des autres : ses enfants, sa famille, son groupe social, ses concitoyens. Pour l'avoir oublié, notre société laisse les individus enfermés dans leur égoïsme.
Les Français commencent à sentir ce besoin de se mettre au service des autres. Toutes les grandes causes les mobilisent. S'ils sont réticents à payer de nouveaux impôts, on fait, en revanche, toujours avec succès appel à eux pour secourir les détresses des maladies, de la misère, des conflits. Certains escrocs médiatiques de la charité l'ont hélas, trop vite compris. Ne laissons pas aux spécialistes le monopole de l'altruisme. Les misères sont à notre porte. N'attendons pas que les autres soient dans la détresse pour nous porter à leur secours et surtout n'oublions pas qu'il n'est pas de misères que matérielles : aider quelqu'un à trouver un emploi, un autre à découvrir sa voie scolaire ou universitaire, tel autre à se sortir d'un mauvais cap sentimental ou d'une autre détresse affective, voilà des missions qui nous attendent chaque jour et qui nous feront redécouvrir que nous nous pensions à tort malheureux et que nous portons en nous des trésors de bonheur dont nous pouvons faire profiter les autres.
L'ouverture à la jeunesse
Une Nation sans jeunesse est condamnée. Une Nation qui n'offre pas à ses jeunes les moyens de s'insérer dans la société, manque à ses devoirs fondamentaux. Ce qui est vrai à l'échelle d'un pays est encore plus essentiel pour chacun d'entre nous. C'est par ses enfants que chacun de nous se projette dans l'avenir, développe sa générosité et se maintient plus longtemps à l'éveil de la société. Pourtant, comme tous les autres peuples nantis, nous avons de moins en moins d'enfants. Pire, notre société ne leur garantit pas un réel avenir professionnel et elle paraît avoir peur de leur dynamisme.
Je sais la masse des obstacles, des contraintes, des mauvaises raisons qui prétendent justifier cette attitude.
Le travail des femmes a fait beaucoup plus que la pilule pour la limitation des naissances. Les femmes veulent, comme les hommes, s'accomplir dans leur vie professionnelle et les enfants leur apparaissent trop souvent comme des empêcheurs d'avancer. Les politiques sont bien obligés de tenir compte du poids dans l'électorat des personnes âgées et du fait que tout effort pour changer la formation des jeunes génère des explosions. Tout ceci est dérisoire par rapport à l'enjeu. Il ne s'agit pas de trouver de bonnes raisons d'exclure la jeunesse, mais au contraire de se convaincre des mille et une raisons de s'ouvrir à elle.
Il n'y aura jamais aucun argument rationnel pour nous convaincre de procréer. C'est la loi de l'espèce, la transmission de la vie dans le désintéressement et la générosité. L'oublier, c'est se fermer la plus grande joie de l'existence et faire triompher les forces négatives sur celles qui poussent à la construction. Il fallait sans doute libéraliser la loi répressive sur l'avortement. Mais, c'est une honte pour notre société d'avoir banalisé un acte grave qui doit rester exceptionnel. On ne porte jamais impunément atteinte à la vie. Combien de femmes pleurent dans leurs quarante ans, les avortements de leurs vingt ans. Le choix de la vie est toujours positif. Ne l'oublions jamais.
Mais il ne suffit pas de procréer, nous devons avoir un comportement responsable à l'égard des jeunes. Il n'existe pas d'éducation sans transmission de valeurs, pas d'être adulte si ne lui ont pas été enseignées les contraintes de la vie. La société a prétendu faire ce travail à notre place et nous le lui avons volontiers abandonné. Nous exigeons tout des maîtres de nos enfants. Comme s'ils pouvaient se transformer en autant de parents. Nous nous plaignons de la dégradation de l'école alors qu'elle est en grande partie due à nos démissions. Nous écoutons le discours sur le chômage des jeunes et nous ne faisons rien pour y remédier. Alors qu'il ne s'agit pas que d'une affaire économique. C'est le choix d'une société qui renonce à une de ses responsabilités essentielles, aider tous les jeunes à trouver leur place.
Ne sommes-nous pas conscients que le problème est facile à résoudre dès lors que l'on accepte de surmonter les égoïsmes catégoriels et syndicaux ? Si, demain, chacun
d'entre nous décide de prendre en charge un jeune qui sort de l'école, l'aide à compléter sa formation dans l'entreprise et que cette incitation au travail remplace les aides stériles au chômage, imaginons combien, non seulement, le problème du chômage des jeunes s'en trouverait atténué mais combien aussi nous retrouverions notre crédit auprès des jeunes tout en permettant à notre pays de bénéficier de leur dynamisme.
L'ouverture à la jeunesse devrait être le premier commandement de notre reconquête du bonheur.
Le goût du travail
Qui aurait pu imaginer en 1935 que les Français de 1995 disposeraient de cinq semaines de congés payés ?
Qui peut, aujourd'hui, affirmer avec certitude de combien de jours de vacances les Français disposeront dans trente ou soixante ans ?
C'est dire que tous les propos passéistes qui souhaitent le retour aux contraintes du travail de jadis sont hors de saison. Les Français sont-ils plus heureux pour autant ?
La réponse est loin d'être évidente.
L'augmentation des temps de loisirs crée de nouveaux besoins financiers et donc de nouvelles frustrations. Elle ouvre donc le champ à de nouvelles inégalités : ceux qui partent et ceux qui ne partent pas, ceux qui vont loin et ceux qui bivouaquent à la porte de chez eux, ceux qui peuvent dépenser et ceux qui regardent les autres le faire.
Le développement des temps de loisirs génère d'autres illusions. Ceux qui rêvent à une société sans travail. Ceux qui imaginent que la réduction du temps de travail créera des emplois nouveaux. Ceux qui oublient que la plus grande partie de l'humanité accepte de travailler à des conditions où les Français ne veulent plus le faire. Plus grave, la valeur du travail est méconnue. Quantité d'emplois ne trouvent plus preneurs parce qu'ils ne sont pas considérés comme assez nobles. La qualité même du travail s'en ressent. Nous le constatons chaque jour. Nous rencontrons quantité de gens qui font mal leur travail, qui considèrent leur salaire comme un dû et leur travail comme une obligation secondaire.
Nous avons sans doute quelque excuse à nous comporter ainsi. En une génération, les Français ont quitté en majorité les professions indépendantes pour devenir des salariés. Les mentalités ne se sont pas adaptées et les nouvelles méthodes de commandement et de motivation ne se sont pas encore développées. Si le travail est noble, ceux qui l'accomplissent le sont aussi. Ils ne sont pas des produits jetables après usage. Ils ne sont pas davantage des robots que l'on commande sans discernement. Le libéralisme échevelé est un non-sens. Le libéralisme trouve son fondement dans le respect de l'être humain. Il ne peut être la résurgence de la société sauvage.
Or, le discours économique dominant est formé d'un singulier mélange entre les thèmes du marxisme et une sorte d'hédonisme béat. La dévalorisation du travail ruine progressivement l'économie.
Le choix entre le travail et le farniente résulte de motivations diverses où la psychologie et les réactions individuelles prennent une grande part, mais où les réflexes collectifs ne sont pas indifférents.
Chacun d'entre nous effectue consciemment ou non, à chaque moment, une évaluation de ce que lui rapporte un surcroît de travail par rapport à l'effort qu'il lui demande. Tout développement des mécanismes d'assistance sociale accroît la masse des assistés. Toute augmentation du revenu minimum garanti ou des prestations sociales pouvant être obtenues sans travail augmente le nombre de ceux qui auront intérêt à délaisser le travail pour devenir des assistés. Toute augmentation des impôts sur les "hauts revenus", entraîne une réduction de la quantité de travail dans cette catégorie sociale : moins de travail pour gagner moins d'argent, plafonner ses revenus pour limiter la progressivité de l'impôt. Le développement inconsidéré de la protection médicale aboutit également à réduire le travail : tout être humain est un malade qui s'ignore, la maladie peut, dans certains cas, devenir une alternative au travail. En détruisant la valeur sociale du travail, on introduit un virus dangereux dans notre économie. La mise au pilori du travail porte le germe de l'autarcie, du nationalisme économique.
L'augmentation incontrôlée du coût de l'heure de travail serait à la rigueur possible si nous vivions dans une économie fermée. Elle entraînerait d'ailleurs, même dans ce cas, à bref terme, une régression de notre niveau de vie. Dans la société économique internationale ouverte d'aujourd'hui, nos productions sont concurrencées par celles d'États qui exaltent les vertus du travail et de la discipline dans les entreprises. Un pays comme le nôtre condamne son économie au déclin en augmentant la charge financière du travail. La tentation est alors forte pour les gouvernants, afin de différer la mise en évidence de leurs échecs, de fermer les frontières et de défendre le nationalisme économique. Le slogan "consommez français" signifie tout simplement que par une politique de Gribouille, nous cherchons à continuer à pratiquer la démagogie dans les entreprises sans en payer la not.
En matière de travail, le choix pour la France est simple. Il est entre un nationalisme d'assistance et de régression et un internationalisme de compétition et de progrès.
Notre société n'a de chances de retrouver la croissance que par une revalorisation du travail, du sens de l'effort et de la compétitivité.
Cette politique doit porter en premier sur l'éducation, c'est là que doit se faire l'apprentissage de l'excellence et de la compétition. Les socialistes ont confondu démocratisation et nivellement par le bas. Il faut à notre pays une génération de gagneurs capables de le tirer vers le haut et non une niasse de spectateurs geignant devant leur propre inaptitude. Il nous faut également redécouvrir la fonction sociale du travail à tous les échelons. Il est l'un des moteurs essentiels du progrès. Les socialistes ont bercé les Français d'illusions en les invitant à se comporter comme des cigales. Le résultat ne s'est pas fait attendre. Après avoir réduit le temps de travail et généralisé la cinquième semaine de vacances, le gouvernement avait dû ponctionner les revenus et contingenter les devises. Ceux qui ont invité les Français à se comporter en cigales les ont trompés. Il faut que nous retrouvions le goût du travail bien fait à tous les échelons, que nous redécouvrions qu'il nous apporte une de nos plus grandes satisfactions : savoir que nous occupons bien notre rôle dans la société et que nous sommes capables de nous élever et de mieux nous valoriser nous-mêmes par notre travail. Peut-être, alors, redeviendrons-nous capables de siffler en travaillant.
Le respect de la collectivité
Nous avons la chance d'appartenir à une communauté, à une Nation paisible, ordonnée et dans l'ensemble bien gouvernée.
En avons-nous conscience ?
Je n'en suis pas certain car on ne nous l'a peut-être jamais appris. L'éducation et les vertus civiques paraissent démodées et on n'ose même plus nous en parler.
Il y a, je sais, tout ce qui ne va pas dans notre société et qui peut servir d'alibi facile à tous les errements. Un peu comme le délinquant qui trouve une excuse dans ses méfaits parce qu'il a été sevré trop tôt ou l'enfant gâté qui ne voit que ce qui lui manque et ne sait plus apprécier ce qu'il a.
Respecter la collectivité, c'est respecter tout ce qu'elle nous apporte. Le respect des biens publics et des hommes qui les défendent est essentiel. L'écologie n'est pas seulement un discours de meeting. C'est une pratique quotidienne. L’avez-vous remarquée cette femme gâtée au volant d'une voiture de luxe qui, à un feu rouge, jette par la fenêtre toutes les saletés accumulées dans son véhicule ? Les avez-vous vus tous ces hommes qui, dans la rue, courbés en deux, ramassent toutes les déjections de ces Français qui ne pensent qu'à eux ?
Que dites-vous quand un malotru lacère les sièges du métro, détruit une corbeille à papier ou défonce une cabine téléphonique ?
Croyons-nous, vraiment, que la société est une vache à lait à laquelle nous ne devons rien et qui nous doit tout ?
Nous sommes nombreux à nous plaindre du retard de l'équipement scolaire, universitaire, sportif, et nous avons raison. Mais, que faisons-nous en retour pour faire respecter ces équipements construits à grands frais ?
Nous exigeons que l'État respecte nos droits et nous avons raison. Mais, ces droits comportent une contrepartie trop souvent oubliée, les devoirs civiques. Nous devons apprendre à les redécouvrir ensemble faute de quoi notre société deviendra une jungle où l'autorité de l'État sera rem-placée par un nouveau féodalisme, celui des gangs et des autres puissances privées.
Pouvons-nous continuer à nous plaindre du trop grand dynamisme des savants, des romanciers, des architectes, de tous les créateurs étrangers et nous endormir sur nos lauriers fanés ?
Ne pouvons-nous pas nous redonner une ambition créatrice au lieu de nous vautrer dans nos prétendus malheurs ? Je ne crois pas que la maladie de la classe politique soit à l'origine de nos maux. Je crois davantage qu'ils ne sont que le décalque de nos renoncements et qu'il ne tient qu'à nous de savoir redonner de l'ambition à toute notre société.
Chacun d'entre nous porte en lui deux forces opposées. L'une le pousse vers la création et ce qui est positif. Une autre, morbide, l'entraîne vers l'enfoncement, la destruction. Les sociétés obéissent à la même règle. Le début des renoncements est délicieux. Chacun fait ce qui lui plaît et profite avec volupté du laxisme ambiant. Puis, vient le temps des doutes. Chacun ressent que le désordre et l'avachissement ne peuvent plus durer et ressent un grand trouble. Nous en sommes là. A nous de décider si nous voulons vivre dans une société qui sombre dans la décadence ou si nous préférons aller de nouveau vers les sommets.
Notre avenir dépendra de la puissance d'initiative, de l'audace créatrice que nous développerons.

Charles Debbasch

LE PNB ET LE BONHEUR

LE PRODUIT NATIONAL BRUT NE FAIT PAS LE BONHEUR
Trois grands économistes Joe Stiglitz, prix Nobel d’économie. Amartya Sen, autre prix Nobel, et Jean-Paul Fitoussi, économiste renommé viennent nous rappeler une évidence : l’argent ou plus exactement le PNB ne fait pas le bonheur. Un Etat peut avoir un haut taux de croissance et une régression sociale car ce qui est fondamental c’est la juste répartition des fruits de la croissance.
Comme l’exprime justement Jean-Paul Fitoussi (in Libération) : « On peut avoir des taux de croissance très élevés en même temps qu'une détérioration importante de la situation de la part la plus pauvre de la population. Et quand je dis cela, je parle de 60 % de la population. Par exemple : de 2000 à 2008, le PIB américain par tête a augmenté en moyenne de 9 %. Or une enquête dont les résultats ont été livrés la semaine dernière aux Etats-Unis a montré que pendant la même période, 50 % de la population a vu son revenu baisser de 4 %. C'est typiquement une croissance qui s'accompagne d'une régression sociale. »C’est bien la preuve que des indicateurs marchands globaux donnent une vue déformée de la réalité.
Il faut dés lors intégrer des données qualitatives pour apprécier la situation d’un pays. Il ne suffit pas de compter le nombre d’écoles ou d’hôpitaux mais la qualité de la satisfaction qu’ils apportent aux usagers.De même la notion d’un revenu moyen par habitant a moins de sens que l’appréciation de l’état des inégalités et la façon dont elles sont ressenties.
Le rapport Stiglitz propose aussi d’intégrer à l’appréciation de la situation d’une société une série d’éléments qualitatifs comme bien sûr les revenus, et la richesse mais aussi le niveau d'éducation, le niveau de santé ou encore le degré de confiance qu'ont les habitants dans leur système judiciaire. Jean Paul Fitoussi fait ici une remarque fondamentale sur la justice ! « La conséquence d'une défiance généralisée dans la population, c'est évidemment la multiplication du nombre de procès, de recours aux tribunaux. Ce seul fait va accroître le PIB, car il va y avoir davantage d'avocats, de juges, etc. Mais cette augmentation de la défiance signale une réduction du bien-être. »
Le rapport propose également d’intégrer dans toute appréciation globale la mesure de ce qu’une société lègue aux générations futures. A quoi servirait une augmentation du PNB qui livrerait aux prochaines générations des terres dévastées ou un climat dégradé ?
On l’aura compris : la difficulté de la nouvelle approche est que le qualitatif se laisse moins enfermer dans des critères objectifs que le quantitatif. Il oblige à faire passer les maths après la philosophie. Ceci n’est pas critiquable. A la condition de ne pas oublier que si les progrès du PNB peuvent apparaitre secondaires dans des sociétés postindustrielles riches, ils sont essentiels dans des sociétés sous-développées qui manquent de presque tout. Car , si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue quand même quelque peu.

Charles Debbasch

jeudi, septembre 17, 2009

QUESTION DE VETEMENTS:JUPES,PANTALONS OU BURQA

QUESTION DE VETEMENTS
Toute société est construite à partir de diversités. Tout le problème est de savoir jusqu’où la diversité peut être acceptée sans mettre en péril l’ordre social.

FEMMES TROP DEVETUES
Au lycée public Geoffroy-Saint-Hilaire d'Etampes, dans l'Essonne, depuis l'arrivée du nouveau proviseur, les élèves sont priés d’éviter les jupes au dessus du genou, les bermudas ou jeans trop originaux. « Les surveillants] ont pris la carte de lycéenne d'une amie, parce que sa jupe était courte. Moi, ils m'ont menacé d'appeler mes parents si je remettais mon jean qui a deux pauvres trous». dit une élève. Une autre précise dans le Parisien «Seules les filles ont été réprimandées. Et pourtant personne ne met de minijupe moulante !» Selon le quotidien, pas moins d'une cinquantaine de cartes de lycéen ont été confisquées. Pour défier la direction, une lycéenne a organisé une journée du short. 200 des 1.200 élèves de l'établissement ont joué le jeu. «C'était une manière de revendiquer de façon festive. Il ne s'agit pas non plus de faire la révolution».Une mesure d'exclusion temporaire de trois jours a été décidée à l'encontre de l’organisatrice.
Il est vrai qu’il n’existe pas de règle nationale concernant l’habillement des élèves et qu’il appartient au règlement intérieur de chaque établissement de fixer la limite entre ce qui est tolérable et ce qui est interdit. Xavier Darcos, alors ministre délégué à l'Enseignement scolaire, n’avait-il pas exprimé, avec beaucoup d’élégance qu'il était «normal que l'on demande à des jeunes filles, lorsqu'elles commencent à être désirables, de faire en sorte qu'elles ne provoquent personne».


FEMMES TROP VETUES
A l’autre extrême, voici que nos députés se préoccupent du port de la burqa ce voile intégral qui est devenu symbole d’intégrisme religieux.
Quelque 2 000 femmes porteraient la burqa en France selon un rapport confidentiel du ministère de l'Intérieur sur l'islam. Cette pratique a conduit à la constitution d’une mission parlementaire sur la burqa. Nicolas Sarkozy avait estimé lors de son discours devant le Congrès à Versailles, que «la burqa n'était pas la bienvenue en France».
Fadela Amara, réclame, pour sa part une loi qui interdirait la burqa dans les services publics : écoles, hôpitaux, mairies… mais aussi dans les transports. Des contrôles d'identité seraient également effectués dans les lieux sensibles comme les gares et les aéroports.
COUPS DE FOUET POUR LE PORT DU PANTALON
Au Soudan, Loubna Ahmed al-Hussein qui risquait 40 coups de fouet pour avoir porté un pantalon jugé "indécent" a été emprisonnée après avoir refusé de payer l'amende de 200 dollars à laquelle elle avait été condamnée. Elle n’a été libérée qu’après le paiement de l’amende par l’Union des journalistes.
EN FRANCE NAGUERE
En 2003 le député UMP de l’Indre Jean-Yves Hugon a envoyé une lettre à la ministre déléguée à la Parité et l’Egalité professionnelle, Nicole Ameline pour lui rappeler que :
La loi du 26 Brumaire an IX de la République dispose que toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l’autorisation, et celle ci ne peut être donnée qu’au vu d’un certificat d’un officier de santé.
Deux circulaires de 1892 et 1909 autorisent le port féminin du pantalon à vélo puis à cheval, précisait le parlementaire.
A l’occasion du bicentenaire en 2004 de l’écrivain George Sand, qui avait dû se soumettre à cette autorisation pour porter le pantalon auprès de la Préfecture de l’Indre, le député suggère de mettre en conformité notre Droit avec une pratique incontestée et incontestable des femmes.
Nicole Ameline avait répondu à M. Hugon qu’il ne lui paraissait pas opportun de prendre l’initiative d’une telle mesure dont la portée serait purement symbolique. Pour adapter le droit à l’évolution des mœurs, la désuétude est parfois plus efficace que l’intervention, soulignait la ministre.
Juste réflexion à la condition que les extrémistes n’utilisent pas le vêtement à des fins politiques.

Charles Debbasch

vendredi, septembre 11, 2009

LA MAIN GAUCHE DE FRANCOIS BAYROU

LA MAIN GAUCHE DE FRANCOIS BAYROU
François Bayrou a choisi : il tend la main gauche à l’univers politique. Le temps de l’équilibre entre la droite et la gauche est bien fini, du moins pour l’instant. Les obstacles sont pourtant nombreux sur la route de ce décentrage du parti centriste.
LES RETICENCES DE LA GAUCHE
Pour s’allier avec la gauche encore faut-il être accepté en son sein. Rien n’est moins sûr. Le Parti communiste rejette le Modem à droite.et le PS est bien divisé sur cette question de l’alliance .Si Ségolène Royal la recherche Martine AUBRY parait la fuir même si elle gouverne à Lille avec l’appui du Modem. Vincent Peillon appuie la démarche du leader centriste« Je trouve cela très courageux, assure -t-il. On assiste au décrochage du centre vis-à-vis de la droite. Ils ont tenté le “ ni droite ni gauche ”, mais cette attitude n'a pas résisté au système majoritaire. » Manuel Valls, député-maire d'Evry, estime qu'il faut « bâtir un contrat de quinquennat, un contrat présidentiel » avec le Modem. En revanche Pierre Moscovici,-et avec lui la direction actuelle du PS-, rappelle que « l'avenir de la gauche, c'est d'abord sa propre union ». Le porte-parole du parti, Benoît Hamon pense que le Modem reste « à bien des égards un objet politique difficilement identifiable ». Jean-Christophe Cambadélis va dans le même sens. Pour lui, François Bayrou veut combattre Sarkozy, ce qui est bien, tout en restant à droite, ce qui l'est moins », et de poursuivre de poursuivre : « François Bayrou veut rester l'antisarko de l'autre rive, subordonnant sa tactique à l'objectif stratégique. »

LES APPETITS DE LA DROITE

Si l’appel du pied de François Bayrou à la gauche n’est guère reçu, il déchaine des appétits à droite. Les élus du Modem savent bien qu’ils ont le plus souvent besoin pour l’emporter des voix de droite. Et l’UMP ne manque pas à chaque occasion de le rappeler. Comme le souligne Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. « S’il y a des électeurs, des élus, des grandes figures du Modem qui considèrent que cette politique d’alliance avec la gauche ne correspond pas à leurs convictions et que ce n’est pas cela qu’ils recherchaient, nous pouvons parler ensemble de projets, pour les régionales »Le virage du Modem lui fera immanquablement perdre des voix à droite.

VIRAGE A GAUCHE OU STRATEGIE PRESIDENTIELLE
Au point que l’on peut se demander si la stratégie de François Bayrou n’est pas tout simplement une tentative pour mordre à droite et à gauche lors du premier tour des élections présidentielles pour tenter de distancer le PS et de créer la surprise On comprend alors mieux la méfiance du PS. Comme le souligne justement Henri Emmanuelli « François Bayrou essaie de maintenir l’ambiguïté parce qu’il veut être le troisième homme au moment de l’élection présidentielle et qu’il lui faut prendre des voix à droite et si possible à gauche…la vocation du PS est d’être au second tour et ce que souhaite M. Bayrou, c’est être à la place du Parti socialiste ».
Cette stratégie de second tour suppose, en attendant, que François Bayrou sacrifie tous ses élus qui ont besoin des voix de droite. On peut douter que le Modem suive avec unité ce virage d’opportunité.

Charles Debbasch

BOURRAGE PRIMAIRE

BOURRAGE PRIMAIRE

Martine Aubry élue avec 102 voix d’avance à la tête du Parti socialiste a sans doute volé sa victoire à Ségolène Royal. C’est ce que soutient documents à l’appui un livre Hold-ups, arnaques et trahisons d'Antonin André et Karim Rissouli.
Selon ce livre les résultats de la fédération du nord ont été manipulés pour donner dans tous les cas la victoire à la maire de Lille.
«Claude Bartolone, Christophe Borgel, François Lamy et Jean-Christophe Cambadélis, les quatre mousquetaires de Martine Aubry, sont installés dans des bureaux de l’Assemblée nationale. Leur consigne est claire: ne pas lâcher les résultats du Nord tant que ceux de toute la France ne sont pas remontés. A mesure que les chiffres tombent, ils sont rentrés dans un logiciel qui calcule automatiquement l’écart entre Royal et Aubry et fait varier les résultats "virtuels" du Nord afin qu’ils assurent la victoire à Martine Aubry. Claude Bartolone, plusieurs semaines après, reconnaîtra d’ailleurs avoir bloqué les résultats du Nord "dans le but de s’assurer que, même si la Guadeloupe et la Martinique votaient à 100% pour Royal, l’avance de Martine ne permettait pas qu’on la rattrape". En clair: les résultats du Nord sont gelés pour pouvoir être "ajustés" jusqu’au dernier moment afin d’assurer une avance suffisante à Martine Aubry. »

Ces révélations relancent la guerre à l’intérieur du PS et redonnent des ailes à Ségolène Royal.
Elles démontrent que les partis français et notamment le PS ont encore beaucoup à apprendre des partis américains dans l’organisation et le fonctionnement démocratique. Chacun connait les cartes d’adhérents fictives et les cotisations «bidon ».
Elles viennent également détruire l’idée de primaires à gauche lancée par le PS.
Quelle crédibilité pourra-t-on en effet accorder à des primaires élargies à toute la gauche alors que le PS n’est même pas capable d’organiser des élections internes convenables ?
L’autodestruction dans laquelle est lancée le PS n’est pas prés de s’achever.

Charles Debbasch

samedi, septembre 05, 2009

LA PERILLEUSE TAXE CARBONE

UNE PERILLEUSE TAXE CARBONE
Dans une société idéale, l’état définit ses fonctions essentielles puis détermine la masse des ressources qu’il devra collecter pour les financer et il répartit ces sommes nécessaires entre les divers impôts obligatoires.
Il y a belle lurette que l’Etat moderne a une politique fiscale plus complexe. De plus en plus d’impôts visent à orienter les comportements des citoyens en favorisant ou en pénalisant leurs comportements . Les taxes sur l’alcool ou le tabac sont depuis longtemps dissociées de leur rendement fiscal .Leur objectif de santé publique est essentiel par rapport à leur contribution aux finances publiques. C’est dans le cadre de cette fiscalité comportementaliste que se situe la taxe carbone. Pour protéger l’environnement, et notamment pour lutter contre le réchauffement climatique, elle vise à limiter l’utilisation des énergies fossile productrices de dioxyde de carbone.
Cette taxe carbone figure au premier plan des revendications des écologistes et, en faisant son nouveau cheval de bataille, Nicolas Sarkozy n’entend pas seulement sauver la planète mais il souhaite aussi s’attirer la sympathie des écologistes qui , forts de leur succès aux élections européennes, sont en situation de peser sur les très prochaines régionales.
Le pari est difficile parce que l’institution d’un nouvel impôt est toujours problématique. D’ores et déjà , les deux tiers des français rejettent le principe de la taxe carbone ; L’opposition socialiste tente de surfer sur cette vague hostile en oubliant que TOUS les candidats aux présidentielles ont signé le pacte de Nicolas Hulot qui en prévoyait l’instauration.
C’est dire qu’il faudra beaucoup de pédagogie à l’Etat pour faire accepter ce nouvel impôt.
Il faudra, tout d’abord, démontrer que ce nouvel impôt n’accroit pas la pression fiscale et donc prévoir les allègements de la fiscalité dans d’autres secteurs.
Il faudra, ensuite, organiser sa collecte sans accroître l’injustice sociale. Par exemple, l’augmentation du prix de l’essence défavorise les couches sociales qui vivent loin du centre ville :comment compenser cette situation ?
Il conviendra, également, de s’assurer que la taxe carbone ne défavorisera pas l’industrie française face aux usines de pays moins regardants sur les questions d’environnement.
Il faudra, enfin, que le pouvoir politique démontre à sa majorité que les dégâts électoraux qu’engendre tout nouvel impôt seront compensés et au-delà par la sympathie des écologistes.
La partie est difficile mais l’enjeu pour la planète est si important qu’il mérite tous les sacrifices … sauf peut être le harakiri pour la majorité.
Charles Debbasch

vendredi, septembre 04, 2009

INVENTER LA DEMOCRATIE AFRICAINE

INVENTER LA DEMOCRATIE AFRICAINE
A l’évidence, un demi-siècle après les indépendances, la démocratie africaine reste à inventer.
Au lendemain de la décolonisation, le système politique reposait sur des leaders charismatiques s’appuyant sur un parti unique qui constituait le creuset de la Nation. Puis, se sont imposés progressivement la démocratie pluraliste et le principe majoritaire. Cette transposition de la démocratie occidentale a été la source de conflits et de déchirements. Le gouvernement des majorités laisse les minorités dans la frustration. Dans des pays pauvres, l’essentiel des ressources est dans les mains du pouvoir et, être écarté des cercles de décision, c’est aussi être privé des moyens de subsistance et des emplois publics.
Par ailleurs, le passage du parti unique au multipartisme s’est souvent accompagné de la constitution de partis ethniques ou régionalistes qui sont destructeurs de l’unité nationale et qui engendrent conflits et frustrations.
Dés lors, les pouvoirs africains cherchent confusément des solutions à cette situation.
Puisque le leadership du chef est nécessaire pour l’unité de l’Etat, il ne faut pas se séparer de ce Président. On voit alors les constitutions africaines révisées pour permettre la réélection indéfinie du Président de la République. Mais il faut aussi prévoir la continuité après sa mort. D’ou la tentation de mettre en place des systèmes dynastiques. Puisque la force d’un leader est la seule façon de combattre l’effritement de l’Etat, il faut veiller à ne pas perdre cette aura du chef. On voit alors les fils succéder aux pères dans plusieurs Etats comme le Congo Kinshasa, le Togo, le Gabon.
De même, on recherche d’autres formules comme le partage du pouvoir entre la majorité et l’opposition. La solution, adoptée non sans mal au Kenya, est proposée aujourd’hui pour Madagascar.
Il reste à inventer de nouvelles règles pour la démocratie africaine qui permettent l’association de tous au pouvoir sans porter atteinte à la nécessaire autorité de l’Etat.
Charles Debbasch

mercredi, septembre 02, 2009

LE NOUVEAU COURANT PRIMAIRE AU PS

LE NOUVEAU COURANT PRIMAIRE DU PS

Dans une sorte de fuite en avant, le PS qui n,’arrive pas se hisser au dessus de la liste des courants cherche son salut dans des primaires ouvertes.

DE QUOI S’AGIT-IL ?
Devant la lutte des candidats autoproclamés à la prochaine élection présidentielle, des voix se sont élevées à l’intérieur du PS pour réclamer l’organisation de primaires c'est-à-dire l’organisation d’un vote pour le choix du candidat à l’élection présidentielle. Prônée par les amis de Ségolène Royal et par Arnaud Montebourg, cette revendication a reçu le 27 août l’aval de Martine Aubry. La première secrétaire confirme sa volonté de « changer profondément les pratiques et les règles politiques au sein de notre parti, notamment sur l’organisation de primaires ouvertes pour la désignation de notre candidat ».

DES PRIMAIRES AVEC QUI ?
La maire de Lille, en insistant sur l’ouverture des primaires, espère que les électeurs des autres partis de la gauche participeront à ce vote .Mais, sur !ce point, la proposition d’ouverture, est rejetée par la plupart des autres mouvements politiques de gauche. Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts, a lancé: "On ne s'en sortira pas par un nouveau Meccano électoral…S'inquiéter uniquement des questions de tactique et de stratégie, c'est ne pas être à la hauteur de l'enjeu".
La proposition ne recueille pas plus d’adhésion du côté des communistes. Marie-George Buffet estime que les primaires, "c'est le chemin de la défaite à gauche". alors que "la gauche doit porter une réforme complète des institutions".
Au nom du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon est contre, lui aussi. "Il faut être capable de se rassembler au deuxième tour (de la présidentielle), mais il faut se compter au premier. La meilleure primaire, c'est encore celle-là". Et d'ajouter: "si ce sont des primaires entre socialistes, ça ne nous concerne pas. Si c'est ouvert, ça veut dire que nous serions pris en otage des querelles de famille du PS".
Marielle de Sarnez au nom du MoDem estime que les primaires socialistes ne concernent pas le centre. C’st dire que pour le choix du candidat les socialistes risquent de se retrouver bien seuls.

ERREUR DE METHODE
Dans le système institutionnel français, le choix d’un présidentiable dépend directement du peuple. Pour arriver à être un candidat sérieux à l’élection présidentielle, il faut recueillir l’adhésion de l’opinion publique et ce n’est que si l’on s’impose à celle-ci que l’on arrive à convaincre sa formation politique. C’est parce qu’il n’existe pas pour l’heure un candidat socialiste qui s’impose naturellement que le PS est tenté par une mécanique électorale nouvelle. Mais, tous les primaires ne feront pas d’un candidat impopulaire un élu en puissance.
Charles Debbasch