jeudi, juillet 31, 2008

LE TROU DE LA SECURITE SOCIALE ET LE CLIVAGE DROITE GAUCHE

LE TROU DE LA SECURITE SOCIALE
ET LE CLIVAGE DROITE - GAUCHE


Dans les premières années de l’indépendance algérienne, un ministre de Ben Bella s’était fait une petite réputation chez les humoristes en déclarant « Voilà un an nous étions au bord du gouffre et nous avons fait un grand pas en avant ».

La même formule pourrait être reprise à propos du trou de la sécurité sociale qui, malgré tous les plans égrenés au fil des ans, se creuse toujours davantage. Cette année, le régime général de l’Assurance Maladie devrait être en déficit de près de 9 milliards d’euros.avec notamment un solde négatif de 4 milliards pour la maladie et de 5,6 milliards pour la vieillesse.

Certes quelques progrès ont été réalisés dans la branche maladie mais le secteur vieillesse dérape dangereusement avec le départ en retraite de la génération du baby boom. A l’évidence, une économie plus active procurerait plus de cotisants mais la croissance ne se décide pas par décret. Si l’on veut éviter l’impopulaire augmentation des cotisations, il faut donc maitriser les dépenses de santé. Mais là la gauche et la droite se heurtent.
La gauche prend le visage de la. générosité. Elle préfère laisser filer les comptes plutôt que prendre des mesures impopulaires. La droite plus technocratique se sent la responsabilité de remettre de l’ordre .Elle apparaît ainsi plus flagellatrice. Elle cherche à traquer les abus, à éviter les dérapages des dépenses. Mais elle ne peut oublier le poids de son électorat. Augmenter la part des dépenses supportées par les patients, c’est se mettre à dos l’opinion .Refuser l’ajustement des honoraires des médecins c’est s’attaquer à une base importante de son électorat.
Voilà pourquoi, on s’en tient à des réformettes comme l’institution d’une taxe sur les mutuelles et les assurances complémentaires.

Nicolas Sarkozy avait déclaré solennellement que «tout euro dépensé dans la santé doit être un euro utile qui serve à guérir ou à soulager la souffrance. »Il reste que la navigation est difficile dans cette mer de dépenses. Ce n’est que progressivement que l’on arrivera à responsabiliser davantage les patients et les professionnels et à faire comprendre à chacun que même la Santé ne peut pas vivre au dessus de ses moyens.

Charles Debbasch

mardi, juillet 29, 2008

LA PAILLE ET LA POUTRE

LA PAILLE ET LA POUTRE

Voilà bien longtemps, je me proposais d’inviter pour une conférence devant les étudiants de la Faculté de droit d’Aix , René Cassin, Prix Nobel de la Paix , auteur de la déclaration universelle des droits de l »homme. Soumise au conseil de la faculté, ma proposition ne paraissait devoir soulever aucune difficulté jusqu ‘au moment où un de mes plus anciens collègues souleva une objection lourde
« Mais, savez vous que René Cassin écrit dans France Dimanche ou Ici Paris ? »Publications dont il avait hérité de quelques actions à la faveur des circonstances de la Libération. L'information fit mouche devant une aussi conservatrice assemblée.
Jusqu’au moment où un collègue interpella l’objecteur et lui demanda. « Mais comment savez vous qu’il écrit dans de telles Revues ? » Le défenseur de la vertu fut obligé de reconnaître sous les quolibets qu’il lui arrivait de lire ces publications .
Je me demande si le sénateur de l’Aube, Philippe Adnot, ne risque pas de se trouver dans la même situation.
Dans une question adressée à Dominique Bussereau, secrétaire d’État chargé des transports, ce parlementaire s’inquiète, des libertés que prennent certains passagers de consulter dans le train sur leurs ordinateurs des « vidéos non autorisées à tout public ». « Ce type de projections, notamment à caractère pornographique, outre le fait qu'il peut porter atteinte à la liberté publique d'adultes non désireux, mais contraints de les voir en raison de la proximité de leur siège, porte certainement atteinte à celle des jeunes publics »,
On ne pourra que conseiller à l’éminent sénateur de ne pas trop se pencher vers le siège de son voisin afin d’éviter toute atteinte à sa vertu.

CHARLES DEBBASCH

mardi, juillet 22, 2008

UNE REFOR DIABOLISEE PAR LE PARTI SOCIALISTE

UNE REFORME CONSTITUTIONNELLE INUTILEMENT DIABOLISEE


Le vote par le Congrès de Versailles de la réforme constitutionnelle proposée par le Président Sarkozy à la majorité requise des 3/5 est un événement important dans l’histoire de la Cinquième République. Par le contenu même de la réforme qui rééquilibre le jeu des institutions en faveur du Parlement. Par les circonstances dans lesquelles elle est intervenue qui en font un succès politique incontestable pour le Président de la République.

A l’évidence, le Parti Socialiste a offert sur un plateau une victoire politique à Nicolas Sarkozy. Celui-ci souhaitait en effet une réforme consensuelle. La plupart des dispositions figurant dans le projet de réforme constitutionnelles étaient issues de propositions socialistes au point que nombre de grognards de la majorité sarkozyste étaient prêts à s’abstenir ou à voter contre. Mais, le PS qui est entré dans une spirale suicidaire a choisi de s’opposer à la réforme pensant arriver à la paralyser et à faire payer le prix politique de cet échec au Chef de l’Etat. Dés lors, la politisation a joué en faveur de la réforme et les récalcitrants de droite se sont ressoudés et ont fait bloc permettant l’adoption de la révision. Le PS a joué et a perdu. Nicolas Sarkozy a gagné. Cette victoire régénère le pouvoir du Chef de l’Etat et accélère le vieillissement du PS. Détail piquant, le socialiste Jack Lang a permis par son vote le succès de la réforme.

Et pourtant, le contenu de la réforme n’est pas en faveur du Président de la République. Seule avancée pour lui : il pourra dorénavant s’exprimer devant le Congrès mais cette apparition n’a pas grande portée car elle sera exceptionnelle. En revanche, toutes les autres dispositions diminuent les prérogatives du Président . Il ne pourra pas faire plus de deux mandats. La plupart de ses pouvoirs sont plus  encadrés comme le recours à l’article 16, le choix des titulaires des postes les plus importants, les prérogatives à l’égard de la justice. C’est le Parlement qui retrouve des prérogatives essentielles dans la fixation de l’ordre du jour, les pouvoirs des commissions, la limitation de l’usage du 49-3.C’est quasiment une Cinquième République bis qui est née. Les citoyens ne sont pas oubliés avec l’extension du referendum , la création d’un défenseur des droits des citoyens et l’institution de l’exception d’inconstitutionnalité. Mais la portée de ces avancées démocratiques sera très dépendante des textes d’application.

Une observation finale s’impose. La méthode de la révision constitutionnelle montre la bonne méthode pour la réforme. Elle a été préparée par l’excellente commission Balladur. Elle a fait l’objet d’une longue campagne d’explication qui a convaincu l’opinion.

Un exemple à suivre.

Charles Debbasch

lundi, juillet 14, 2008

UN 14 JUILLET FLAMBOYANT

UN 14 JUILLET FLAMBOYANT

C’est un 14 juillet flamboyant que Nicolas Sarkozy a offert à la France en cette année 2008 .

Exceptionnel cru qui se situe au lendemain d’un succès diplomatique sans précédent avec le sommet réussi de l’Union pour la Méditerranée.

Œcuménique avec la présence de 43 chefs d’Etat et de gouvernement et du secrétaire général des Nations Unies, avec la coexistence de la Syrie, du Liban et d’Israël.

Eblouissant avec une armée française vissée au carré et la prouesse des sept « oiseaux volants » se posant avec une étonnante précision au pied de nos hôtes.

On est loin de la vision apocalyptique qui avait été donnée, voila encore quelques jours, d’un 14 juillet maussade et troublé par la réforme de l’armée.

Il est vrai qu’on ne réforme jamais sans douleur. Comme hier la réforme de la carte judiciaire, le redéploiement de l’armée sur le territoire ne se fera pas sans douleurs. Et il exigera des mesures d’accompagnement pour les villes touchées par la perte de leurs régiments. Mais, qui peut vraiment soutenir qu’une adaptation de notre instrument militaire n’était pas indispensable ?

La suppression du service militaire et la construction d’une armée de métier exigent des moyens nouveaux. Il faut remplacer par des salariés les bénévoles fournis par la conscription et cela coûte cher. Toutes les conséquences financières de la suppression du service n’ont pas été suffisamment pesées à l’époque.

Dans le même temps, l’armée doit renouveler ses équipements. Comme le note justement le livre blanc sur la défense, au chapitre intitulé « Age moyen des matériels appelant un renouvellement », les sous-marins nucléaires d'attaque patrouillent les océans depuis vingt ans. les véhicules de l'avant blindé - - transportent les fantassins en opérations extérieures depuis vingt-huit ans. , les hélicoptères de manoeuvre - Puma, Cougar ou Lynx - décollent et atterrissent depuis trente ans. Les avions ravitailleurs sont vieux de quarante-cinq ans Comment soutenir dans ces conditions la comparaison avec les armées modernes des autres grandes puissances ?
Et que dire de la répartition des personnels : 60 % des effectifs se consacrent au soutien et à l'administration, et seulement 40 % à l'opérationnel. Alors qu’outre-manche, le ratio est inverse,
Il faut donc tailler dans les effectifs et les redéployer. Pour cela, le gouvernement promet d’affecter les crédits générés par les 54.000 suppressions de postes à la modernisation de l’armée. En d’autres termes, il y aura moins d’argent pour les salaires et plus pour la mobilité aérienne, les blindés ou les satellites de renseignement
Tout ceci permettra de mieux faire face aux menaces nouvelles comme le terrorisme et de mieux prendre en compte les fonctions essentielles du renseignement
La réforme n’est pas dirigée contre l’armée. Bien au contraire, une armée moderne et efficace sera mieux respectée par la Nation.
Il faut voir, à ce titre, dans ce 14 juillet flamboyant, l’image du renouveau de la défense nationale française.

Charles Debbasch

samedi, juillet 12, 2008

LE SOMMET DE L'UNION POUR LA MEDITERRANEE

LE SOMMET DE L’UNION POUR LA MEDITERRANEE

Le succès de l'Union pour la Méditerranée- dont les assises se tiennent ce dimanche à Paris- c’est déjà d’avoir réussi à rassembler autant de participants
Quarante-trois pays seront représentés- les Vingt-Sept de l'Union européenne, 12 membres du processus de Barcelone lancé en 1995 pour rassembler les deux rives de la Méditerranée ainsi que la Bosnie, la Croatie, Monaco et le Monténégro. Il faut remarquer la présence de la plupart des dirigeants arabes, dont le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le président syrien Bachar al Assad et le président algérien Abdelaziz Boutefkika qui siègeront dans la même salle que le Premier ministre israélien Ehud Olmert. On remarquera que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, sera également de la partie alors même qu’il craint que la nouvelle organisation ne soit destinée à différer l’entrée de son pays dans l'Union européenne.

Certes , le projet est assez différent de ce qui avait été prévu à l’origine. On est passé de l’Union Méditerranéenne à l’Union pour la Méditerranée. La France qui voulait initialement limiter le périmètre de l'UPM aux seuls 22 pays strictement riverains de la Méditerranée, plus le Portugal, la Jordanie et la Mauritanie, a dû se soumettre aux exigences allemandes. Le projet initial est, de ce fait, quelque peu dilué mais il gagne en cohérence en associant toute l’Europe à la nouvelle organisation.

La simple coexistence de tous ces participants est déjà une étape importante pour le développement de la paix dans la région. Même s’il ne fait pas être trop optimiste, il y a là un cadre nouveau pour le rétablissement de la paix au Proche Orient. Les participants expriment "une volonté politique partagée de revitaliser les efforts visant à transformer la Méditerranée en un espace de paix, démocratie, coopération et prospérité". Par ailleurs, le sommet de Paris lancera quelques grands projets, comme la dépollution de la Méditerranée, les "autoroutes de la mer", la coopération en matière de protection civile pour la lutte contre les catastrophes naturelles, le développement de l'énergie solaire, l'éducation, l'aide à l'installation des PME et la sécurité alimentaire. Il est également question de créer des autoroutes maritimes, une université méditerranéenne et un programme Erasmus à l'échelle du bassin. L'UPM, qui se présente comme le laboratoire du codéveloppement, est le prolongement du processus de Barcelone, dont le bilan est mitigé.

Il reste encore à trouver les financements de toutes ces actions. Les organisateurs pensent à explorer les pistes des fonds privés et, notamment, celles des fonds souverains des pays du Golfe.

Le succès de la nouvelle organisation et son enracinement dépendront de l’équilibre qu’elle saura instaurer entre le Nord et le Sud. Certains voudraient la concevoir comme une barrière alors qu’elle doit être un lieu d’échanges et d’intensification des contacts.

D’ores et déjà, la tenue de ce sommet est un grand succès pour la diplomatie française et pour le président Sarkozy qui a poussé avec obstination ce qui était, hier, un projet et qui est, aujourd’hui, une réalité.

Il faut souhaiter que l’Union pour la Méditerranée connaisse le même développement que l’Union européenne.

Charles Debbasch

jeudi, juillet 10, 2008

LE DERNIER JOURNAL TELEVISE DE PATRICK POIVRE D'ARVOR

LE DERNIER JOURNAL DE PATRICK POIVRE D’ARVOR

Au moment où il présente son dernier journal télévisé sur TF1 un sondage publié dans le Journal du Dimanche après l'annonce de son éviction sondage doit faire chaud au cœur de Patrick Poivre d’Arvor. Il révèle qu’une majorité de téléspectateurs (55%) ont désapprouvé la décision de la direction de TF1 de mettre fin à ses fonctions et les 2/3 ont souhaité que PPDA présente à la rentrée prochaine un JT sur une autre chaîne. C’est qu’en 21 ans de carrière et plus de 4500 journaux présentés, Patrick Poivre d'Arvor avait su donner avec brio l’illustration des différentes facettes de son talent et était devenu un familier des Français dans les foyers desquels, il s’introduisait tous les soirs.

On ne demeure pas si longtemps sur le devant de la scène sans un travail constant, des grandes qualités de présentation et de clarté et une immense gentillesse. C’est pourquoi les rares faux pas de cet artiste ne méritent même pas d’être mentionnés. On est sûr que celui qui, à 61 ans, est resté encore presque un jeune homme trouvera bien vite à s’employer ailleurs et autrement et qu’il abordera sa nouvelle carrière avec bonheur.

Ceci dit le départ de PPDA marque la fin d’une époque. En 21 ans, le monde a changé, la télévision a connu une révolution et une nouvelle génération de téléspectateurs a pris les commandes.

A l’évidence, la société que contemplent les téléspectateurs n’est plus la même. La France n’est plus le centre du monde .La mondialisation est passée par là. Dans la nouvelle société planétaire la mise en valeur des évènements a changé. L’image a pris le pas sur la parole. Un nouveau style d’information plus sobre et plus dépouillé s’est imposé. Le rôle du présentateur s’est réduit. En ce sens, PPDA n’aura pas de véritable successeur.

La grande messe du vingt heures s’étiole de plus en plus. Le monopole de TF1 s’érode de jour en jour. Les chaines d’information grignotent et bientôt dévoreront l’audience de la chaîne de Bouygues qui ne craint pas d’ailleurs avec LCI de se cannibaliser elle-même.

Enfin, la manière même de s’exprimer a changé comme elle se modifie à chaque génération. Lorsque j’étais étudiant en droit dans les années cinquante, un de nos professeurs nous remplissait d’admiration. Il ne préparait pas beaucoup ses cours mais s’exprimait avec un style «vieille France » si alambiqué et précieux qu’il finissait par nous séduire. Quelques années plus tard, alors que j’étais devenu doyen de Faculté de droit dans l’après 68, je vis venir vers moi ce professeur qui était devenu mon collègue. Il me demanda de le décharger de son cours dans un grand amphi. Son style qui imposait le respect à mon époque était devenu soudainement désuet et provoquait les rires et les chahuts.

De même, dans la société du troisième millénaire, les modes d’expression ont changé. Et c’est sans doute cette mutation que tente d’accompagner TF1 avec quelque brutalité.

Ce qui ne nous empêche pas d’avoir un serrement de cœur en regardant le dernier journal de PPDA. Notre dernier journal.

Charles Debbasch

mercredi, juillet 09, 2008

SEGOLENE CAMBRIOLEE: C'EST LA FAUTE A SAEKOZY

C’EST LA FAUTE À SARKOZY

Je me suis réveillé la tête lourde, un peu groggy. Je n’étais pas dans un état normal. Je me suis bien gardé d’y voir une conséquence du dîner trop arrosé pris la veille en compagnie d’un ami dans une auberge alsacienne .Mais, je me suis tout de suite souvenu qu’au cours du repas j’avais critiqué la couleur de la chemise que portait le président Sarkozy lors de son entretien avec le président russe Medvedev .J’en ai tout de suite déduit que la police secrète de l’UMP avait du m’entendre et tenter de m’empoisonner.

Ce qui m’a conforté dans mon opinion c’est que lorsque j’ai rencontré ma secrétaire en arrivant au bureau, elle était toute bouleversée. Elle venait de rompre avec son fiancé. Alors qu’il refusait le soir de remplir son devoir conjugal au motif qu’il avait un travail urgent à faire sur son ordinateur, elle l’avait surpris en train de regarder les photos de Carla Sarkozy sur Internet ; C’était bien encore la faute de Sarkozy.

Mon voisin de bureau, quant à lui, avait une main bandée. Il était dans le hall de la gare Saint Lazare et, distrait par la vue d’un magazine people dont la une affichait le couple Sarkozy, il avait raté une marche et perdu l’équilibre. Une fois encore à cause de Sarkozy.

Ce qui m’a convaincu définitivement de cette culpabilité sarkozyenne, c’est Ségolène Royal elle-même. La malheureuse vient d’être cambriolée et elle a trouvé le coupable .elle a établi "un rapport" entre la "mise à sac" de son appartement et son accusation de "mainmise du clan Sarkozy sur la France"."J'observe que la semaine dernière, le lendemain où j'ai dit qu'il fallait mettre fin à la mainmise du clan Sarkozy sur la France, mon domicile a été mis à sac (...) Je fais un rapport entre les deux. ", a affirmé l'ex-candidate PS à l'élection présidentielle.
Un peu plus tard , les brumes de l’alcool se sont dissipées et j’ai retrouvé ma lucidité. J’ai appris que Ségolène Royal était la seule à ne pas s’être associée à l’élan de joie qui a entouré la libération d’Ingrid Betancourt. Et , au lieu d’incriminer Nicolas Sarkozy, je me suis dit que la prétendante au premier secrétariat du PS paraissait avoir quelque peu, perdu sa boussole.

Charles Debbasch

vendredi, juillet 04, 2008

A QUI TRANSMETTRE LE MISTIGRI DE LA HAUSSE DES CARBURANTS ?

A QUI TRANSMETTRE LE MISTIGRI DE LA HAUSSE DES CARBURANTS ?
En ces temps de hausse vertigineuse du prix de l’essence chacun cherche à se prémunir comme il peut.
Les professionnels se retournent contre l’Etat en lui demandant des allègements de taxes. Les routiers, les pécheurs.les taxis se sont ainsi rappelés de façon bruyante à l’attention du gouvernement. D’autres professions transfèrent le supplément de charges sur les usagers. C’est le cas des compagnies aériennes qui augmentent le prix de leurs billets d’une surcharge carburant. Mais, comme toujours, c’est des Etats-Unis qu’est venue la réaction la plus originale. Certaines municipalités commencent à appliquer une surcharge "essence" sur les amendes pour excès de vitesse afin de financer le plein des patrouilles de police, La ville de Holly Springs, dans la banlieue d'Atlanta (sud-est), applique, depuis le 1er juillet, une surtaxe de 12 dollars sur les amendes pour infraction au code de la route. Cette surcharge de 12 dollars devrait rapporter environ 20.000 dollars à cette ville de 7.700 habitants.
Il y a là naturellement une idée à creuser pour le ministère des Finances français. Imaginons que l’on fasse subir aux automobilistes une sorte de double peine. Ils paieraient pour remplir leurs réservoirs et ils paieraient pour remplir ceux de la police chargée de les pourchasser.
Le ministre Borloo, quant à lui,avait institué un bonus pour les voitures économes et un malus pour les autos gourmandes. Mais il y avait trop de bénéficiaires du bonus. Ne voila-t-il pas qu’il propose que le malus qui était acquitté une seule fois lors de l’acquisition du véhicule devienne annuel ?
On peut bien entendu continuer dans cette voie jusqu’au jour ou les constructeurs automobiles menaceront de mettre sur le pavé quelques milliers de leurs employés si l’Etat ne leur accorde pas une subvention par véhicule produit.

Charles Debbasch

jeudi, juillet 03, 2008

LA LIBERATION D'INGRID BETANCOURT

LA LIBERATION D’INGRID BETANCOURT

La libération d’Ingrid Betancourt, grâce à l’action du gouvernement légitime de Colombie sous l’impulsion du Président Alfonso Uribe, a été unanimement louée et il faut s’en réjouir.

Il ne manquait pourtant pas de voix, il y a quelques semaines encore, pour soutenir qu’il fallait traiter avec les FARC. C’est qu’il existe de doux rêveurs qui applaudissent à des révolutionnaires de pacotille, violents et sanguinaires, financés par la drogue. Depuis que les visages du Che fleurissent sur les tee-shirts des jeunes bourgeois occidentaux, un mythe de la légitimité insurrectionnelle s’est forgé.

Mais, cette sympathie était combattue par les mouvements de soutien à Ingrid Betancourt. Un gigantesque chaîne de solidarité s’était forgée pour défendre cette héroïne aux mains pures devenue un personnage de roman, une pasionaria des droits de l’homme, le visage de l’angélisme face aux puissances du mal.

Mais, paradoxalement, la célébrité d’Ingrid Betancourt rendait sa libération difficile. Le poids de l’otage donnait du relief à l’action des FARC qui la retenaient prisonnière et donnait à ce mouvement une puissante monnaie d’échange.

La libération d’Ingrid Betancourt porte un coup décisif à l’action des FARC ; Elle est un brillant succès pour tous ceux qui n’ont cessé d’espérer. Dans un hommage collectif, l’ex-otage leur a, avec émotion, témoigné sa reconnaissance.

Charles Debbasch

mardi, juillet 01, 2008

QUEL AUDIOVISUEL PUBLIC ?

QUEL AUDIOVISUEL PUBLIC ?

Le débat actuel sur le financement de l’audiovisuel public a le grand mérite d’inciter à une réflexion plus globale sur le secteur public de l’audiovisuel.

En proposant d’éliminer la publicité des chaines publiques, le Président Sarkozy a lancé un grand pavé dans la mare.

Les arguments échangés à ce propos ne sont pas tous inspirés de la meilleure bonne foi. Par exemple, la gauche s’accroche aujourd’hui au financement publicitaire des chaines publiques alors qu’elle soutenait , en 1967, que le secteur public devait être exclusivement financé par des ressources fiscales ou parafiscales. Quant à la droite qui rêve de réduire les prélèvements obligatoires, ne voilà-t-il pas qu’elle propose de créer une nouvelle taxe sur les opérateurs téléphoniques pour financer les chaines publiques.

Les controverses illustrent la profonde évolution que connait la communication audiovisuelle qui n’est pas prés de s’achever.

De nouveaux acteurs apparaissent qui concurrencent les empires installés. Les nouvelles techniques -et notamment la TNT et la télévision par internet- viennent bouleverser les situations acquises.TF1 vacille et avec elle c’est une époque de la télévision qui se clôt. Celle d’un public unique regardant le même programme au même moment. Désormais les audiences se parcellisent. Ce n’est plus la chaine qui impose son programme à son heure mais le citoyen qui bâtit son programme à la demande. Le foyer n’est plus le cadre exclusif de la réception. Les récepteurs sont devenus mobiles. Une nouvelle concurrence se noue entre les chaines privées et de nouveaux acteurs se développent.

Quant à la télévision publique, elle a du mal à définir sa spécificité. Le financement public la soustrait aux pressions commerciales mais l’expose à un renforcement de la tutelle publique. La recherche de la qualité ne doit pas l’inciter à l’ésotérisme. Comment garder son public et son audience sans perdre son âme
En novembre 2005, Thierry Vedel, rédacteur du rapport sur la télévision en France, note que « la télévision publique est soumise à une injonction contradictoire : on attend d’elle des émissions exigeantes et des grilles originales, mais on la compare continuellement à la télévision privée en termes de taux d’audience, de performance économique ou de management ».

Tôt ou tard on se rendra comptez que le secteur public de l’audiovisuel est hypertrophié en France. En matière de télévision , il est constitué de la holding France télévision (France 2, France 3, France 4, France 5 et réseaux d’Outre mer avec RFO) .Il faut ajouter à la holding France télévision, la chaîne culturelle ARTE, issue du traité du 2 octobre 1990, la chaîne parlementaire (LCP), détenue par les deux assemblées, la chaîne internationale francophone, TV5 Monde, détenue pour 2/3 par les entreprises publique, et la chaîne de télévision française d’information internationale, France 24.Quant au secteur public radiophonique, il est composé de Radio France,( un réseau constitué de radios nationales, telle que France inter et France info, de radios régionales ou locales, telle que France Bleue, et de France culture. ) et d’autre part par Radio France internationale.

A l’évidence, il faudra un jour ou l’autre dégraisser ce mammouth public qui n’a plus de raison d’être et qui n’est qu’une des illustrations de l’hypertrophie de l’appareil de l’Etat en France.

C’est dire que le débat actuel sur le financement du secteur public n’est que l’amorce d’une réflexion plus globale sur la consistance même du secteur public de l’audiovisuel.

Charles Debbasch