lundi, avril 16, 2012

PRESIDENTIELLES LES PROGRAMMES AU SECOND PLAN

TEMPS DE CAMPAGNE

III-L’EFFACEMENT DES PROGRAMMES

Sans nul doute, les Français manifesteront lors du prochain vote un choix de personnalités plus qu’une adhésion à un programme.

La voie programmatique est en effet étroite ; la France est plombée par son endettement et la sagesse commanderait de réduire les dépenses publiques plutôt que d’augmenter les impôts. C’est pourtant cette dernière voie qu’empruntent Sarkozy et Hollande. Il est certes dans les propositions de Hollande une dose d’interventionnisme supplémentaire et une pression fiscale plus importante. Mais nous sommes ici dans les détails plus que dans les principes.

Sur les aires adjacentes des ténors, deux leaders se tiennent en embuscade: le tribun Mélenchon qui aura mis du piment dans la campagne en parlant directement au peuple. Son discours tonitruant revisite les mânes du communisme et donne un nouvel espoir aux exclus. A l’autre extrême, Marine Le Pen a civilisé le discours du Front National et défend la préférence’ nationale.

Quant à François Bayrou, le plus raisonnable des candidats, il tient un austère langage de vérité qui ne fait pas vibrer son électorat.

Reste que dans ce désert programmatique quelques thèmes émergent.

La peur d’une Europe incontrôlée qui ne permet plus à la France de décider de son destin. De Montebourg en passant par Sarkozy , Bayrou ou Le Pen chacun réclame à sa manière une certaine émancipation par rapport à l’Europe. Les plus audacieux attaquent la mondialisation et espèrent trouver le remède dans le slogan « achetez français ». Hollande refuse pour sa part la règle d’or et se propose de renégocier le dernier traité européen tandis que le président sortant souhaite renégocier Schengen.

Cette rétractation nationaliste irradie l’ensemble du discours politique. Hollande souhaite mieux intégrer les immigrés à la nation française et Nicolas Sarkozy réaffirme leurs devoirs.

La revendication d’une France plus égale se retrouve , certes avec des intensités différentes, aussi bien chez le candidat socialiste que chez Melanchon ou Sarkozy. La lutte contre la spéculation financière fait recette chez tous les candidats.

Reste un thème fondamental celui de l’économie et de l’emploi sur lequel les candidats divergent .A gauche on insiste sur le rôle de l’Etat tandis qu’à droite on fait davantage confiance aux entreprises.

A l’évidence, il est plus facile d’agir sur les recettes que sur les dépenses alors que c’est là que se situe le problème : un Etat et des collectivités territoriales trop dépensiers et qui ruinent la compétitivité du pays.

L’après demain électoral ne sera pas radieux : il faudra remettre sur le tapis les réalités occultées le temps d’une campagne.




Charles Debbasch