jeudi, juillet 21, 2011

LES PARTIS EN DESORDRE DE BATAILLE

Alors que tous les dirigeants politiques s’apprêtent comme beaucoup de Français à prendre des vacances méritées, la situation des partis donne l’impression d’n grand désordre.
Le Parti Socialiste ne s’est pas encore remis de l’onde de choc occasionnée par l’affaire Strauss-Kahn. Si chacun s’accorde à reconnaître que la candidature de l’ancien dirigeant du FMI est définitivement écartée, les révélations vraies ou supposées sur les frasques sexuelles de DSK occupent un espace médiatique qui occulte tout débat approfondi sur les orientations politiques.
Les dernières péripéties de la plainte de la journaliste Banon qui prétend avoir fait l’objet voilà huit ans d’une tentative de viol par DSK ne sont pas encore amorties que la mère de celle-ci avoue avoir partagé un rapport sexuel avec DSK lui parfaitement consenti mais à son avis « brutal ». Dès lors les dissensions entre Martine Aubry et François Hollande sur l’éventuelle augmentation du budget de la culture ne sont pas plus audibles qu’un soupir de mouche dans un concert de cymbales. C’est dans ces conditions perturbées que s’est terminé l’enregistrement des candidatures aux primaires du parti. La haute autorité de la primaire socialiste a validé le 20 juillet, la liste des six candidats à ce scrutin. Sont désormais officiellement en compétition: les socialistes Arnaud Montebourg, Martine Aubry, Manuel Valls, François Hollande, Ségolène Royal, et le président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet. Pour être recevables, les postulants devaient disposer d’une liste de parrainage et signer une charte éthique. Ils devaient aussi s'engager "à soutenir publiquement le (la) candidat-e désigné-e à l'issue des élections primaires.
L’heure est à présent venue de la compétition. Mais, on en mesure toutes les difficultés : les candidats devront se différencier sans s’opposer, se mesurer sans s’affronter : la quadrature du cercle alors que d’ores et déjà Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste par intérim, les a mis en garde : "Rien dans la conduite de ces discussions avec les Français ne doit être de nature à abîmer les candidats et les candidates et à affaiblir celui ou celle qui portera les couleurs de la gauche au premier tour de l'élection présidentielle."
Du côté de la droite les choses sont plus claires puisque chacun s’accorde à admettre que Nicolas Sarkozy se représentera. Le problème est alors de constituer autour de lui le rassemblement le plus large. L’ombre au tableau se situe du côté de Jean-Louis Borloo dont la force de nuisance est plus importante que la capacité à être élu. On en est pour l’instant dans la phase où chacun joue à effrayer l’autre. Les partisans de Borloo jouent la candidature solitaire qui empêcherait-croient-ils- l’actuel président de figurer au second tour. Les amis de Nicolas Sarkozy utilisent la force de dissuasion du refus des investitures aux éventuels dissidents de l’UMP avant de déclencher la frappe atomique consistant à couper les vivres au courant centriste tendance Borloo.
L’atmosphère sent déjà celle des cours de récréation. L’heure est aux devoirs de vacances pour se préparer à la grande rentrée de septembre.
Charles Debbasch