lundi, avril 30, 2007

PRESIDENTIELLE,ENTRE DEUX TOURS

ENTRE DEUX TOURS


L’entre deux tours de l’élection présidentielle présente des caractéristiques originales sinon inédites sous la Cinquième République.

La première originalité est la volonté du candidat arrivé en troisième position- et donc exclu du second tour -de continuer à exister malgré le verdict des urnes. François Bayrou a cherché, avec l’obstination qu’on lui connaît, à imposer un débat avec les deux autres candidats .Tout en affirmant qu‘il n’entend pas choisir entre la « Royal peste »et le « Sarko cholera », il a paru, malgré tout incliner, vers le succès de Royal qui a besoin des voix centristes pour réussir.

Même si cette tentative a connu un certain succès médiatique, elle a entrainé des réactions hostiles.

Dans le camp socialiste, la gauche- avec Melenchon et Emmanuelli- s’est élevée contre la tentation centriste de Ségolène. Quant à l’UDF, elle n’a guère suivi son leader .La base UDF a une alliance électorale avec la droite et elle ne peut se permettre, à un mois des législatives, de flirter dangereusement avec le parti socialiste qui est son concurrent dans la plupart des circonscriptions.

Dans le camp Sarkozy, l’unité n’a pas été mise en cause mais la campagne du second tour est marquée par le souci d’ouverture au centre. En annonçant une dose de proportionnelle, Sarkozy tient compte de l’aspiration populaire manifestée dans le vote Bayrou : la volonté de casser le mur entre les deux blocs politiques.
Les campagnes présidentielles se gagnent ou se perdent au centre.

Il y a fort à prévoir que .sauf surprise de dernière minute, ce rassemblement gagnant va se cristalliser autour de Nicolas Sarkozy plutôt qu’autour de Ségolène Royal trop marquée par ses ralliements communistes et trotskystes pour attirer le marais centriste.

Ce sera une frustration de plus pour François Bayrou : être exclu d’une compétition où nombre des idées qu’il a défendues s’imposent.

Charles Debbasch

IMMIGRATION,AUTORITE OU GENEROSITE

L’IMMIGRATION
ENTRE LA GENEROSITE ET L’AUTORITE

Si le débat sur l’immigration est au centre de la campagne présidentielle française, c’est pour deux raisons essentielles La France inquiète devant la mondialisation et les délocalisations recherche son lieu géométrique et aspire à se recadrer sur son identité Sur le chemin de la reconquête de son sens national, elle rencontre les grands mouvements de populations, qui poussent les ressortissants des pays pauvres vers les grandes puissances .Il existe, dés lors, un heurt entre l’aspiration à l’unité française et la multiplication des pôles de diversité communautaristes.

Pour résoudre ce problème, il y aurait deux grands camps.

Les partisans de la générosité qui souhaitent régulariser le plus grand nombre d’immigrés et leur donner le même statut que les Français. On trouverait dans l’autre camp les partisans de l'autorité qui souhaitent restreindre l’aspiration des immigrés vers le sol français et régler par des mesures de police et l’intégration dans un moule uniforme les difficultés engendrées par les immigrés.

Les positions sont en réalité plus nuancées et la herse qui sépare les deux camps se transforme en un caramel mou.

La générosité impose que l’on respecte l’égalité constitutionnelle des citoyens français quelle que soit leur origine. Il faut reconnaître à tous les citoyens les mêmes droits y compris à ceux originaires de l’immigration. Elle ne signifie pas, en revanche, que la France ait l’obligation d’accueillir sur son sol tous ceux qui souhaiteraient s’y implanter. Une immigration incontrôlée provoque des réactions de rejet et ruine l’assimilation.

L’autorité impose que tous les citoyens respectent la loi de la République. Les comportements déviants doivent être pourchassés et les incivilités réprimées. Et cela dans l’intérêt même des immigrés qui ne doivent pas subir dans leur majorité les conséquences des actes répréhensibles qui sont le fait d’une minorité. La trop grande tolérance génère l'intolérance. La permissivité porte en germe le développement du racisme.

Autant dire que le futur gouvernement de droite ou de h=gauche devra tout à la fois aider à une meilleure intégration des immigrés et faire respecter par tous la loi de la République.

IL faut donc respecter la diversité sans tuer l’unité et ne pas confondre la générosité et le laxisme.

Charles Debbasch

lundi, avril 23, 2007

SARKOZY EN POLE POSITION

SARKOZY EN POLE POSITION

L’histoire a sauté cinq ans ce dimanche électoral. En effet, le 22 avril 2007 est la conséquence logique du 21 avril 2002.En 2002, les électeurs s’étaient défoulés en votant selon leurs impatiences et en dispersant leurs voix. En 2007, ils ont eu au premier tour de scrutin un comportement de second tour en votant utile, en choisissant, en éliminant. Les petits candidats ont fait les frais de ce comportement puisque aucun d’entre eux ne franchit la barre des cinq pour cent.
La participation électorale participe du même phénomène puisque les électeurs se sont déplacés en masse pour voter-plus de 80 pourcent-.Les citoyens ont ainsi manifesté leur volonté de ne pas laisser le hasard déterminer le choix des deux qualifiés du second tour.
Le duel Sarkozy-Royal va à présent scander les quinze jours de campagne qui s’ouvrent.
Ségolène Royal ne manque pas d’atouts dans cette campagne. Sa féminité- certains diront son charme- jouera sur les électeurs indécis. Le ralliement de tous les candidats de gauche en sa faveur va aider au rassemblement populaire. Sa relative fraicheur politique tentera les partisans du changement. Mais ses handicaps sont aussi forts. Les éléphants du PS ne l’ont soutenue dans la campagne du premier tour que du bout des lèvres et leurs divergences sont génératrices de trop d’incohérences ; quel compromis possible entre un Fabius qui tire à gauche et un Strauss-Kahn qui aurait pu être le premier ministre de François Bayrou ?

Voudrait-elle capter les suffrages de ce dernier qu’elle sera gênée par son nouvel encadrement communiste et trotskyste alors que la gauche toutes tendances confondues rassemble à peine un tiers de l’électorat

Enfin, son inexpérience a été dévoilée à plusieurs reprises dans cette campagne et les charmes de la féminité ne suffiront peut être pas à voiler les lacunes de l’autorité.

En réalisant –hors l’exception giscardienne de 1974-le meilleur score de la droite, Nicolas Sarkozy a réussi un sans faute remarquable. Malgré les tirs concentrés des onze autres candidats contre lui, il a drainé vers sa personne un vaste rassemblement qui lui a permis de se qualifier avec brio. L'home a muri. Il a tiré la leçon de ses erreurs passées. Il est sans aucun doute le mieux préparé pour exercer la fonction suprême. Sa victoire va à présent dépendre de sa force à résister au torrent « tout sauf Sarkozy » qui va déferler.

Jean Marie Le Pen comme c’était prévisible ne réédite pas son exploit de 2002. La mobilisation de l’électorat s’est notamment dirigée contre lui. Ses excès, et notamment la campagne ad hominem qu’il a lancée contre Nicolas Sarkozy-ont joué en sa défaveur. Mais il est vrai aussi qu’ayant été le premier à défendre les thèmes de l’identité française, il peut se flatter, au bout de trente ans de lutte, à avoir contraint la droite et la gauche à les adopter.

François Bayrou connaît un succès remarquable qui montre la popularité de deux de ses principaux thèmes de campagne’. Le premier, c’est le refus de l’affrontement frontal droit gauche qui n’a plus de raison d’être. Le deuxième c’est la construction d’un Etat impartial au dessus des clans, pour ne pas dire des mafias, qui hantent la société française.

Sans aucun doute les deux challengers qualifiés vont reprendre ces thèmes à leur compte pour tenter de capter les suffrages qui se sont portés sur Bayrou.Les élus UDF n’oublieront pas, quant à eux, qu’un mois après les présidentielles se tiendront les législatives et que les voix de l’UMP leur seront nécessaires pour l’emporter.

Charles DEBBASCH

mercredi, avril 18, 2007

FIN DE CAMPAGNE PRESIDENTIELLE

Fin de campagne

C’est une fin de campagne morne et languissante à laquelle nous assistons.

Tout parait avoir été dit. Les candidats s’essoufflent à rassembler les électeurs qui ont toujours autant de mal à se déterminer. En ce printemps c’est l’automne de la présidentielle. Sans doute, la campagne a-t-elle commencé trop tôt .Mais plus sûrement c’est la période d’entre deux que nous connaissons qui explique la morne plaine que nous traversons.

La France est à la veille de grandes mutations mais ni les candidats, ni les électeurs n’ont le courage de voir cette réalité en face.

Alors faute de proposer le règlement des vrais problèmes, chacun s’accorde à disserter de l’ancien. La fonction publique et pléthorique et inadaptée mais qui peut avoir le courage de le dire au risque de perdre des millions de voix ? Le système d’assistanat généralisé ruine l’économie française mais qui osera se priver des suffrages des assistés ? L’école a besoin d’une révolution mais qui peut penser porter atteinte à la corporation des enseignants en période électorale ?

Les vrais débats étant esquivés, il reste alors à servir la même potion. Droite et gauche s’affrontent dans le désordre crée par des candidatures de témoignage. Le classicisme ce serait le duo probable en tête Sarkozy Royal. La surprise serait l’émergence de Bayrou.

Charles Debbasch

lundi, avril 02, 2007

PRESIDENTIELLE:LE RETOUR DES PARTIS

PRESIDENTIELLE : RETOUR AU CLASSICISME PARTISAN

La campagne présidentielle avait, à ses débuts, des velléités innovatrices. Ségolène Royal paraissait se présenter en candidate libre de toute allégeance partisane. Nicolas Sarkozy cherchait ses références chez Jaurès. On ne reconnaissait plus les traditionnels clivages partisans.

Voici qu’à présent, dans la dernière ligne droite, le débat revient au traditionnel combat droite gauche. Ségolène Royal fait désormais meeting commun avec le leader du PS, François Hollande, tandis que Nicolas Sarkozy durcit son discours et se fait le champion de l’ordre et de la lutte contre l’immigration. Du coup, François Bayrou, pris en sandwich entre les deux camps, se trouve compressé dans une espace politique de plus en plus étroit.

L’explication de cette évolution est simple. Elle repose, tout d’abord, sur la nécessite pour les candidats pour réussir leur campagne de s’appuyer sur un appareil politique puissant. Or, les partis sont plus représentatifs de l’état actuel de la société politique que de son avenir. Le conservatisme de la société française explique aussi cette évolution. Les Français sont avides de changement mais aussi prisonniers de leurs habitudes électorales. Ils préfèrent l’existant au saut dans l’inconnu.

Il n’y a pas eu dans cette campagne l’émergence d’un homme nouveau susceptible de transcender les clivages actuels. François Bayrou a un instant occupé cet espace d’innovation .Mais il était trop lié à l’ancien système pour pouvoir le transcender et aussi, sans doute, la société française n’était pas encore mure pour un grand changement. Ce sera une des responsabilités majeures du futur Président de tracer les routes de la grande mutation politique dont la France a besoin.

Charles Debbasch