vendredi, juillet 30, 2010

L'ETE EN RE ;RECOMPOSE,RELOOKE,REVISITE,RELOCALISE

L’ETE DU RE : RECOMPOSE, RELOOKE, REVISITE, RELOCALISE
A en croire les sondages, les Français traversent une grave crise de pessimisme .Ils voient leur existence en noir, sont inquiets pour l’avenir et désespérés dans le présent. Pour tous ceux qui parcourent le monde et en connaissent les vraies misères, cette appréciation parait relever plus de la psychose que de la réalité .D’autant que les Français cherchent à exorciser par le langage les démons qu’ils imaginent.
Si je devais qualifier le vocabulaire dominant de cet été, je serais tenté de le situer sous l’orbite du RE…
Que l’on en juge, les familles se disloquent, les séparations et les divorces sont plus nombreux que jamais .On imaginerait alors nos pessimistes titrant sur le mariage en péril, les familles désunies.
Point du tout. Le terme à la mode est la famille recomposée où cohabitent avec bonheur des enfants de lits différents et parfois même des ex épouses, coépouses ou futures maîtresses .Les Français semblent avoir assimilé un nouveau mode’ de vie moins conventionnel.
Là où on aurait parlé naguère de famille décomposée, voici que l’on évoque aujourd’hui la famille recomposée.
Dans la nouvelle société française, il ne faut surtout pas faire vieux ou has been ; Il faut donc se faire relooker ; moderniser son accoutrement, corriger ses rides et parfois même remodeler son corps. Le relooking c’est le pinceau de jeunesse dessinant un nouveau corps.
L’inquiétude économique serait même passée de mode. On se plaignait jusqu’ici des délocalisations, le départ de l’industrie vers l’étranger .On évoque à présent les relocalisations, le retour au pays des grands pôles industriels.
Le RE s’infiltre également dans nos assiettes. J’ai découvert sur la carte d’un grand chef une blanquette de veau revisitée.une façon de mettre au goût du jour un des plats parmi les plus roboratifs de la cuisine française.
Le Re exprime bien une nouvelle façon d’être ; tenter de voir le côté du mur au soleil plutôt que de se lamenter sur sa face à l’ombre.
Il y a pourtant une ombre au tableau en cet été, elle se nomme retraite. Alors qu’une nouvelle retraite devrait permettre à chaque Français d’avoir une tranche de vie active supplémentaire peut-être dans une famille recomposée et avec un corps relooké beaucoup se lamentent devant cette perspective de vivre actifs plus longtemps .Les anciens qui nous observent de la haut et qui quittaient ce monde à la quarantaine, doivent se dire que nous sommes bien ingrats de nous plaindre devant cette nouvelle tranche de vie qui nous est offerte.
Alors, réjouissons-nous.
Charles Debbasch

vendredi, juillet 16, 2010

LES ORAGES DE LA SARKOZYE

LES ORAGES DE LA SARKOZYE

L’intervention présidentielle du 13 juillet se situe à un instant politique où Nicolas Sarkozy traverse une période de grandes turbulences.
Son équipe ministérielle se disloque. Alors que le Président pouvait penser attendre le mois d’octobre pour remanier, la démission minute de Alain Joyandet l’a obligé à sortir Christian Blanc du gouvernement pour donner l’impression de maitriser le mouvement. Eric Woerth est affaibli par les révélations en cascade dans l’affaire Bettencourt et il est déjà contraint de démissionner sous la pression de sa charge de trésorier de l’UMP .Malgré le soutien appuyé du Président, son avenir politique est incertain. En effet, l’opposition s’est saisie de l’affaire Bettencourt pour ouvrir prématurément la campagne présidentielle et il est à prévoir que la pression se maintiendra et peut-être s’amplifiera.
Le terrain est à vrai dire favorable . Nicolas Sarkozy doit affronter crises après crises : les subprimes, les banques et aujourd’hui l’euro. L’insatisfaction de la population est vive dans tous les pays européens : l’opinion publique considère que le gouvernement en place doit porter le chapeau de la crise,
Dans le même temps, le Président français s’attaque au dossier social le plus complexe : la réforme des retraites indispensable apparaît comme une médication nécessaire mais dure à avaler.
Dans ces conditions ténébreuses pour le pouvoir, le succès de Nicolas Sarkozy est déjà d’avoir réussi à capter une large audience : plus de 6,5 millions de téléspectateurs. D’après le CSA 45% des personnes ayant vu l'intervention de Nicolas Sarkozy à la télévision l'ont trouvé convaincant, contre 52% qui ne l'ont pas trouvé convaincant. Si seulement 11% des sympathisants de gauche ont trouvé le Président convaincant, il a conquis 82% des sympathisants de droite. Et ce qui est extrêmement important, sur les retraites, une majorité de téléspectateurs (à 52%) a trouvé Nicolas Sarkozy convaincant,
Loin des familiarités qui lui ont coûté une partie de sa popularité, le Président de la République a parlé sur un vrai registre présidentiel calme et pondéré. Même s’il n’y avait pas d’annonces spectaculaires sur le fond, le Président a su démontrer le risque que font courir les déficits sur l’économie française .L’opposition a beau tempêter, il n‘y a pas d’autre alternative possible.
Il reste quelques mois encore au président de la République pour convaincre les Français qu'une ère nouvelle s’est ouverte où il n’est plus possible de tirer des chèques en blanc sur l’avenir.
Il faudra sans doute de la sueur et des larmes, de la justice et de la solidarité pour construire la nouvelle économie française.
Charles Debbasch

jeudi, juillet 15, 2010

L'AFRIQUE A PARIS

L’AFRIQUE A PARIS
En recevant ces 13 et 14 juillet les Chefs d’Etat de douze pays africains, le Président français affrontait un défi périlleux .
Si la France se tient à distance de l’Afrique, on lui reproche d’être prisonnière d’un nouvel égoïsme. Si elle s’en rapproche trop, on lui fait grief de vouloir ressusciter la Françafrique.
L’invitation des troupes africaines au défilé du 14 juillet a suscité elle aussi des débats passionnés, les critiques reprochant les interventions passées des troupes françaises au soutien des régimes africains.


LES PROPOS DE DEJEUNER DU PRESIDENT SARKOZY
L’allocution prononcée par Nicolas Sarkozy à l’occasion du déjeuner offert aux chefs d’Etat africains invités d’honneur du 14 juillet représente une utile clarification.
Pour Nicolas Sarkozy, la France n’a pas de nostalgie coloniale.
La notion de « pré carré » a vécu. La France ne prétend plus être un partenaire exclusif, ni même, dans certains domaines, un partenaire principal des pays africains. La France prend acte que les pays se sont ouverts à de nouveaux horizons. ‘’C’est une bonne nouvelle que tant de gens s’intéressent à l’Afrique. ‘’-
L’Afrique a acquis depuis deux décennies un poids nouveau. ‘’Vous êtes plus unis, la vigueur de votre démographie, vos richesses naturelles, vos perspectives de croissance : l’Afrique est un acteur majeur du monde d’aujourd’hui.’’
Mais, l’émancipation de l’Afrique n’exclut pas que la France maintienne des relations spéciales avec les pays africains. Le passé commun a créé entre les peuples ‘’des liens que rien ne saurait dissoudre. Assumons cette part de France qui subsiste, ne serait-ce qu'à travers notre langue commune, en chaque citoyen’’.
Et assumons cette part d'Afrique qui vit dans le cœur de très nombreux Français et qu'incarnent, en France, tous nos compatriotes d'origine africaine, auxquels je veux aujourd'hui rendre un hommage particulier.Ces propos ont été très bien accueillis par les Chefs d’Etat africains qui estiment qu’après cinquante ans d’indépendance leurs pays sont émancipés de la tutelle coloniale mais que cette émancipation n’exclut pas l’amitié et la coopération,


LE DEFILE DU 14 JUILLET AUX COULEURS AFRICAINES
Cinquante ans après les indépendances, les troupes des treize anciennes colonies françaises de l'Afrique sub-saharienne ont ouvert le traditionnel défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées.
Cet honneur est le témoignage de reconnaissance de la France à l’égard des frères d’armes africains qui ont versé leur sang pour la France. Anciens combattants africains qui auront du attendre ce 14 juillet 2010 pour voir leurs pensions alignées sur celles de leurs homologues français.

Par détachement d'une trentaine d'hommes, les treize nations africaines ont défilé dans un ordre impeccable. Une image spectaculaire a clôt ce défilé. Huit parachutistes se sont posés devant la tribune d'honneur, place de la Concorde, porteur des couleurs françaises et européennes et des drapeaux des quatorze nations invitées, dont celui de la Côte d'Ivoire-bien que Laurent Gbagbo ait décliné l’invitation.
Mais, au delà du symbolique, c’est une nouvelle étape qui s’ouvre dans la coopération militaire. De nouveaux accords de défense sont signés entre la France et les pays africains. Le temps des clauses secrètes et du soutien aux régimes est fini .Celui d’une coopération rénovée s’ouvre. Nicolas Sarkozy a confirmé que la France aiderait les pays qui voient leur sécurité et leur stabilité menacées par le terrorisme, les trafics en tout genre et la piraterie. Les engagements pris au nom de la France à Nice en matière de coopération militaire -300 millions d'euros sur les trois prochaines années, 12 000 militaires africains formés au maintien de la paix bénéfici eront pleinement aux armées africaines.
Il reste à présent à traduire dans la réalité toutes ses bonnes intentions pour que l’amitié se renforce et perdure au delà d’un défilé.

Charles Debbasch

mercredi, juillet 07, 2010

L'AFFAIRE WOERTH ET LA PRESOMPTION D'INNOCENCE

L'AFFAIRE WOERTH ET LA PRESOMPTION D'INNOCENCE
La protection de la présomption d'innocence est un des piliers de l'Etat de droit. On le savait avant l'affaire Woerth et il est dommage qu'il ait fallu qu'un ministre du gouvernement Fillon soit mis en cause pour découvrir que la présomption d'innocence n'a plus cours en France.
Car, enfin, comment expliquer le fait suivant. La comptable de Madame Bettencourt est entendue par la police dans le cadre d'une instruction qui doit rester secrète et ses propos sont aussitôt publiés par la presse pour accabler le ministre. Ces assertions divulguées illégalement sont présentées comme des vérités qui devraient contraindre le ministre à la démission.
Quant au Tribunal de Paris, il refuse d'interdire la publication d'écoutes illégales effectuées dans un domicile privé par un maître d'hôtel indélicat et peut-être manipulé au nom de l'intérêt public que le contenu de l'enregistrement révèle.
Cela voudrait-il dire que dorénavant tout personnage lié à la vie publique de prés ou de loin peut être espionné dans sa vie privée?
La démocratie repose sur la reconnaissance au bénéfice des citoyens d'un espace incompressible de liberté.
Les déviations actuelles sont les prémisses d'un régime totalitaire.
Charles Debbasch

lundi, juillet 05, 2010

L'EGALITE DANS LA RIGUEUR

L'EGALITE DANS LA RIGUEUR
Deux secrétaires d'Etat Alain Joyandet et Christian Blanc quittent le gouvernement sacrifiés sur l'autel de la rigueur. Ces démissions-révocations interviennent après la révélation par le Canard Enchainé d'affaires concernant ces deux ministres (un voyage en avion privé et un permis de construire litigieux pour Alain Joyandet, une consommation excessive de cigares payée sur fonds publics pour Christian Blanc).
Si ces divulgations ont eu autant d'impact sur l'opinion publique, c'est parce qu'elles interviennent à un moment où le gouvernement français comme les autres exécutifs de l'Europe est conduit à tailler dans les dépenses publiques pour limiter les déficits. Il est donc normal que les gouvernants soient eux-mêmes avares de leurs dépenses et rendent compte au public de leur gestion.
Mais, au delà de ces deux affaires c'est un problème plus crucial qui est posé.
Pour réduire les déficits le gouvernement est amené à limiter les dépenses dans des services publics considérés comme essentiels par la population comme les hôpitaux ou les écoles. La réforme des retraites soumet elle-même les citoyens à des contraintes nouvelles.
Ces mesures de rigueur ne seront acceptées qu'à la condition que soient taillées les dépenses inutiles et que les élus soient soumis à la même austérité. Or, il s'est forgé dans notre pays une sorte de nomenklatura protégée par ses codes et ses privilèges. C'est cela qu'il faut réformer.
L'égalité dans la rigueur est la condition du succès de la nouvelle politique publique.
Charles Debbasch

samedi, juillet 03, 2010

LE MAITRE D'HOTEL,LE MINISTRE ET LES DOCUMENTS VOLES

LE MAITRE D'HOTEL, LE MINISTRE ET LES DOCUMENTS VOLES
Comme toute chasse à l'homme , la chasse au Woerth, le ministre du Travail chargé de la réforme des retraites, a quelque chose d'excessif. Je ne connais rien d'autre de ce dossier que les éléments livrés au public, je me garderai donc bien de porter un jugement sur le fond.
Mais je suis choqué que personne ne s'étonne des armes employées dans cette affaire.
L'héritière de l'Oréal, Madame Bettencourt, est en litige avec sa fille qui lui reproche des donations qu'elle juge abusives à un de ses amis. Il se trouve que la femme du ministre Woerth-naguère ministre du Budget- est une des gestionnaires de la fortune Bettencourt. Et voici que soudain sont produits, pour charger la barque du ministre, des enregistrements effectués à l'insu de Madame Bettencourt à son domicile par un maître d'hôtel qui aurait agi spontanément.
Dans un Etat de droit, l'auteur de ce viol de l'intimité aurait du être immédiatement jugé et condamné et les medias qui ont reproduit les paroles volées auraient du subir le même sort. Car le respect de l'intimité de la vie privée et le principe de la loyauté des preuves sont les piliers d'une société de liberté et ils auraient du inspirer le comportement de chacun.
On ne peut prétendre révéler ou poursuivre d'éventuelles infractions en en commettant d'autres.
Et puis , je me suis souvenu d'avoir vu le même ministre courir d'une chaine de télévision à l'autre pour menacer des ressortissants français des foudres fiscales pour avoir détenu un compte bancaire à l'étranger en s'appuyant sur des listings volés par un employé indélicat à une banque suisse procédé aussi inqualifiable que celui utilisé par le maître d'hôtel et ses éventuels commanditaires.
Une occasion de rappeler que les règles de droit sont le socle de la République et que la légalité ne se divise pas.
La fin ne justifie pas les moyens.
Charles Debbasch