lundi, décembre 07, 2009

COPENHAGUE ET LA NOUVELLE ECOLOGIE POLITIQUE

COPENHAGUE ET LA NOUVELLE ECOLOGIE POLITIQUE
Lesommet de l'ONU de Copenhague sur le climat, réuni pour trouver un accord qui permette d'enrayer le réchauffement climatique, rassemble plus de 15.000 délégués officiels de 192 pays. La seule tenue de cette réunion est déjà un succès pour les écologistes.
Pendant longtemps, ces derniers ont été considérés comme des farfelus ou des rêveurs déconnectés des réalités. Le productivisme triomphant leur interdisait l’accès à la décision politique. C’était l’époque du développement à tout va. L’augmentation régulière du niveau de vie suffisait au bonheur des masses qui en oubliaient les problèmes de la biosphère.
Il a fallu deux évolutions pour que l’écologie prenne le pas sur l’économie.
La crise économique a montré les limites du modèle productiviste .La loi du marché s’est révélée un système de régulation insuffisant incapable d’assurer le plein emploi. La liberté d’entreprise était tolérée tant qu’elle assurait une augmentation régulière du niveau de vie. Elle devenait vulnérable dés lors qu’elle enfonçait l’économie dans des dérèglements. Une voie royale s’est ouverte alors pour l’écologie. On acceptait que la nature fût martyrisée dés lors que les satisfactions matérielles étaient présentes. En revanche, la crise économique a rendu audible le discours écologique. Le sacrifice de la nature n’était plus acceptable dés lors que l’augmentation du pouvoir d’achat n’était plus au rendez-vous.
A partir de ce moment, les phénomènes du dérèglement climatique présents depuis longtemps ont commencé à préoccuper les opinions publiques alors que chacun feignait de les ignorer jusqu’ici. Il est vrai que les dérèglements du climat sautaient de plus en plus aux yeux des non initiés. Inondations, tsunami, sécheresse ont maintenant télévision ouverte et sont attribués aux gaz à effet de serre. 26 chercheurs ont conclu que le réchauffement planétaire était plus rapide qu'on ne le pensait et que le niveau des mers pourrait, dans le pire des cas, s'élever de deux mètres avant la fin du siècle. De 2000 à 2008, le Groenland a perdu 1.500 milliards de tonnes de glace et l’image d’un ours blanc perdu sur un ‘’glaçon’’ en fonte a fait le tour du monde. La déforestation, l’épuisement des énergies fossiles inquiètent maintenant les peuples.
Il faudra néanmoins beaucoup d’audace pour passer de l’inquiétude écologique à la décision. Et celle-ci difficile à prendre dans les pays développés sera encore plus ardue à mettre en œuvre dans les Etats émergents.
Il faudra également beaucoup de mesure pour que l’on ne passe pas de l’indifférence écologique à la dictature écologique qui voudrait nous faire retourner à l’économie du temps de la pierre. Il faudra aux dirigeants réunis à Copenhague beaucoup d’esprit de décision mais aussi une grande dose de sagesse.
L’écologie n’est pas la pierre philosophale de la nouvelle économie. Elle n’est qu’un des éléments de la décision politique.

Charles Debbasch