vendredi, septembre 11, 2009

LA MAIN GAUCHE DE FRANCOIS BAYROU

LA MAIN GAUCHE DE FRANCOIS BAYROU
François Bayrou a choisi : il tend la main gauche à l’univers politique. Le temps de l’équilibre entre la droite et la gauche est bien fini, du moins pour l’instant. Les obstacles sont pourtant nombreux sur la route de ce décentrage du parti centriste.
LES RETICENCES DE LA GAUCHE
Pour s’allier avec la gauche encore faut-il être accepté en son sein. Rien n’est moins sûr. Le Parti communiste rejette le Modem à droite.et le PS est bien divisé sur cette question de l’alliance .Si Ségolène Royal la recherche Martine AUBRY parait la fuir même si elle gouverne à Lille avec l’appui du Modem. Vincent Peillon appuie la démarche du leader centriste« Je trouve cela très courageux, assure -t-il. On assiste au décrochage du centre vis-à-vis de la droite. Ils ont tenté le “ ni droite ni gauche ”, mais cette attitude n'a pas résisté au système majoritaire. » Manuel Valls, député-maire d'Evry, estime qu'il faut « bâtir un contrat de quinquennat, un contrat présidentiel » avec le Modem. En revanche Pierre Moscovici,-et avec lui la direction actuelle du PS-, rappelle que « l'avenir de la gauche, c'est d'abord sa propre union ». Le porte-parole du parti, Benoît Hamon pense que le Modem reste « à bien des égards un objet politique difficilement identifiable ». Jean-Christophe Cambadélis va dans le même sens. Pour lui, François Bayrou veut combattre Sarkozy, ce qui est bien, tout en restant à droite, ce qui l'est moins », et de poursuivre de poursuivre : « François Bayrou veut rester l'antisarko de l'autre rive, subordonnant sa tactique à l'objectif stratégique. »

LES APPETITS DE LA DROITE

Si l’appel du pied de François Bayrou à la gauche n’est guère reçu, il déchaine des appétits à droite. Les élus du Modem savent bien qu’ils ont le plus souvent besoin pour l’emporter des voix de droite. Et l’UMP ne manque pas à chaque occasion de le rappeler. Comme le souligne Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. « S’il y a des électeurs, des élus, des grandes figures du Modem qui considèrent que cette politique d’alliance avec la gauche ne correspond pas à leurs convictions et que ce n’est pas cela qu’ils recherchaient, nous pouvons parler ensemble de projets, pour les régionales »Le virage du Modem lui fera immanquablement perdre des voix à droite.

VIRAGE A GAUCHE OU STRATEGIE PRESIDENTIELLE
Au point que l’on peut se demander si la stratégie de François Bayrou n’est pas tout simplement une tentative pour mordre à droite et à gauche lors du premier tour des élections présidentielles pour tenter de distancer le PS et de créer la surprise On comprend alors mieux la méfiance du PS. Comme le souligne justement Henri Emmanuelli « François Bayrou essaie de maintenir l’ambiguïté parce qu’il veut être le troisième homme au moment de l’élection présidentielle et qu’il lui faut prendre des voix à droite et si possible à gauche…la vocation du PS est d’être au second tour et ce que souhaite M. Bayrou, c’est être à la place du Parti socialiste ».
Cette stratégie de second tour suppose, en attendant, que François Bayrou sacrifie tous ses élus qui ont besoin des voix de droite. On peut douter que le Modem suive avec unité ce virage d’opportunité.

Charles Debbasch

BOURRAGE PRIMAIRE

BOURRAGE PRIMAIRE

Martine Aubry élue avec 102 voix d’avance à la tête du Parti socialiste a sans doute volé sa victoire à Ségolène Royal. C’est ce que soutient documents à l’appui un livre Hold-ups, arnaques et trahisons d'Antonin André et Karim Rissouli.
Selon ce livre les résultats de la fédération du nord ont été manipulés pour donner dans tous les cas la victoire à la maire de Lille.
«Claude Bartolone, Christophe Borgel, François Lamy et Jean-Christophe Cambadélis, les quatre mousquetaires de Martine Aubry, sont installés dans des bureaux de l’Assemblée nationale. Leur consigne est claire: ne pas lâcher les résultats du Nord tant que ceux de toute la France ne sont pas remontés. A mesure que les chiffres tombent, ils sont rentrés dans un logiciel qui calcule automatiquement l’écart entre Royal et Aubry et fait varier les résultats "virtuels" du Nord afin qu’ils assurent la victoire à Martine Aubry. Claude Bartolone, plusieurs semaines après, reconnaîtra d’ailleurs avoir bloqué les résultats du Nord "dans le but de s’assurer que, même si la Guadeloupe et la Martinique votaient à 100% pour Royal, l’avance de Martine ne permettait pas qu’on la rattrape". En clair: les résultats du Nord sont gelés pour pouvoir être "ajustés" jusqu’au dernier moment afin d’assurer une avance suffisante à Martine Aubry. »

Ces révélations relancent la guerre à l’intérieur du PS et redonnent des ailes à Ségolène Royal.
Elles démontrent que les partis français et notamment le PS ont encore beaucoup à apprendre des partis américains dans l’organisation et le fonctionnement démocratique. Chacun connait les cartes d’adhérents fictives et les cotisations «bidon ».
Elles viennent également détruire l’idée de primaires à gauche lancée par le PS.
Quelle crédibilité pourra-t-on en effet accorder à des primaires élargies à toute la gauche alors que le PS n’est même pas capable d’organiser des élections internes convenables ?
L’autodestruction dans laquelle est lancée le PS n’est pas prés de s’achever.

Charles Debbasch