mercredi, octobre 15, 2008

LE SUCCES DE BARACK OBAMA

LE NOUVEAU SOUFFLE DES ETATS-UNIS


Ces dernières années les Etats-Unis paraissaient quelque peu essoufflés sur la scène internationale. Dans tous les Etats, la fin d’une présidence est marquée par un certain immobilisme. Ce phénomène était accusé abus Etats-Unis par l’érosion de l’autorité de George Bush .A son engagement désastreux en Irak sur la foi de rapports mensongers s’était ajouté l’effondrement du système financier américain. Le mythe du rêve américain s’était quelque peu effrité et le modèle américain ne récoltait plus les espoirs.

On en venait presque à oublier que les Etats-Unis ont un des systèmes démocratiques les plus perfectionnés de la planète. Une très large participation populaire au pouvoir, un système fédéral qui laisse une très grande autonomie à la base, un président élu au suffrage populaire quasi-direct, deux chambres législatives puissantes et bien outillées et un pouvoir judiciaire très indépendant assurant strictement la protection des droits et des libertés. Il ne fallait pas pour autant négliger les tares de la démocratie américaine : la trop grande puissance de l’argent, le confinement relatif de la minorité noire, la puissance des lobbys.

La compétition électorale qui vient de se terminer par la victoire de Barack Obama illustre l’excellente campagne populaire qui a précédé l’épreuve électorale .Avant de convaincre l’Amérique toute entière, chaque candidat a du s’imposer dans son propre parti. Déjà à ce stade le parti démocrate a démontrés son dynamisme puis que les deux principales figures qui s’affrontaient étaient une femme Hillary Clinton et un américain de race noire Barack Obama. Ce qui constituait deux premières. Après avoir convaincu son parti , Barack Obama a du séduire l’Amérique.

Il a su faire de ses apparentes faiblesses une force. Il n’était ni le représentant des grands trusts ni celui du capital. Il a préféré devenir le représentant des petites gens se disant avec juste raison que les petits ruisseaux forment les grandes rivières. Les dons individuels ont effet été particulièrement importants dans le camp démocrate, Barack Obama a décidé, à la surprise générale, de se passer du financement public prévu par le système électoral américain et de faire appel aux dons individuels. Ainsi, le candidat démocrate a conquis plus de donateurs que son adversaire dans toutes les catégories sociales, les petits donateurs (moins de 200$) représentent 48% des dons reçus, contre 34% pour MC Caïn. Grâce à une large participation populaire-qui augurait déjà de son succès, Obama a ainsi bénéficié d’un budget record : 593 millions, contre 216 pour MC Caïn. La publicité politique lui aura coûté 207 millions contre 119 millions pour son concurrent. Obama s’est ainsi offert 30 minutes de prime-time pour un montant estimé entre 3,5 et 5 millions de dollars.

Armé de son slogan « YES WE CAN », il a su faire de ses racines étrangères et de sa race noire une force. La Constitution américaine est très libérale à cet égard : pour être candidat, il faut être américain de naissance-ce qui exclut les naturalisés- et avoir au moins quatorze ans de résidence aux Etats-Unis et trente-cinq ans d’âge. Agé de 47 ans, né aux Etats-Unis d’un père kenyan et d’une mère américaine Barack Obama remplissait ces conditions théoriques. Il lui restait à vaincre l’apparent handicap d’être le premier Noir à briguer la magistrature suprême. Il lui fallait parachever le combat qu'ont conduit depuis 45 ans les militants des droits civiques avec au premier rang Martin Luther King. Certes des progrès ont été accomplis Près de 10 % des membres du Congrès et des centaines de maires sont des Noirs, et ces derniers sont de plus en plus nombreux à entrer dans la classe moyenne et certaines professions élevées. Mais il restait à franchir la première marche du podium . Barack Obama l’a fait avec détermination et talent
Son élection inspirera de. la fierté à tous les Noirs du monde entier qui ont eu à souffrir de la discrimination. Elle est aussi à porter au crédit de tous les Américains qui ont su vaincre leurs préjugés.

La tache qui attend le nouveau Président est immense. Il doit redonner à son pays la rage de vaincre et la passion de la justice qui étaient quelque peu érodées. Sur le plan international, Barack Obama aura à cœur de mieux entendre la voix des humbles et des déshérités de la croissance. Un nouvel espoir est né.


Charles Debbasch

Charles Debbasch est ministre, conseiller spécial du Président Faure Gnassingbé
Agrégé des Facultés de Droit et des sciences économiques,il est l’auteur d’un nombre considérable d’ouvrages et de publications scientifiques traduits en plusieurs langues et de milliers d’éditoriaux publiés dans la presse française et étrangère .On lira son analyse du régime politique américain dans Droit Constitutionnel et Institutions politiques 1023 p Paris Editions Economica

LA MARSEILLAISE SIFFLEE

LA MARSEILLAISE SIFFLEE

Chaque Nation s’identifie à un hymne, la version musicale du drapeau. En écoutant dans le recueillement et le silence l’hymne national, chacun se réfugie dans ses pensées et s’identifie à la communauté dans laquelle il vit. L’hymne est un concentré des douleurs et des sacrifices, des joies et des espérances qui soudent les citoyens d’un Etat.

Ne pas respecter l’hymne c’est cracher sur la tombe de tous ceux qui sont morts pour la patrie, c’est insulter l’avenir de tous ceux qui espèrent des lendemains meilleurs.

Ce respect doit être partagé. Chacun d’entre nous doit avoir la même considération pour les hymnes des autres Nations. C’est en écoutant les hymnes que les hommes se rapprochent dans une fraternité de destin et un respect mutuel.

Les incidents itératifs que connaît le Stade De France lors de l’exécution de la Marseillaise sont donc inadmissibles et le comportement de ces prétendus sportifs qui ont sifflé la Marseillaise lors du match France-Tunisie doit être condamné sans réserve.

Je ne suis cependant pas certain qu’avoir décidé d’interrompre tout match au cours duquel l’hymne national serait sifflé soit une sage décision. Comme toute sanction collective, elle entrainera des phénomènes de solidarité et risquera de provoquer sur le terrain de graves troubles à l’ordre public au moment où elle sera appliquée. Ce problème doit , à mon avis, relever de l’appréciation des autorités de police. Si elles estiment qu’il y a un risque grave pour l’ordre, la sécurité et le respect du à la Nation, elles doivent tout simplement interdire la manifestation. Si, en revanche, le problème est le fait d’une minorité d’excités, il faut leur appliquer les mêmes sanctions qu’aux violents des matchs et interdire de stade les hooligans de l’hymne.

Charles Debbasch