mercredi, février 10, 2010

PERSPECTIVES DES ELECTIONS REGIONALES

PERSPECTIVES DES ELECTIONS REGIONALES
La gauche détient à ce jour 20 des 22 régions métropolitaines.
L’enjeu des prochaines élections est donc simple. La gauche est-elle encore en mesure de progresser en enlevant toutes les régions françaises ? La droite a-t-elle une chance de sauver les meubles ou de conquérir d’autres régions ?
DEBAT NATIONAL OU ENJEU LOCAL
Comme toujours, à la veille d’une élection locale, la question est posée de savoir s’il s’agit d’un débat national ou si l’enjeu est purement local. Le pouvoir lui-même a été hésitant puisque Nicolas Sarkozy après avoir marqué son intention de s’impliquer dans la campagne des régionales, s’est quelque peu effacé et a laissé le Premier ministre remplir son rôle de chef de file de la majorité. En fait , les élections régionales, se déroulant à la différence des municipales dans de grandes circonscriptions, sont nécessairement tributaires de la situations des forces politiques sur le plan national. Elles donnent donc une photographie de l’état de l’opinion.
Trois facteurs pèsent sur la consultation.
Un élément traditionnel, tout d’abord, les consultations locales sont, en général, une occasion pour l’opinion de se défouler et de sanctionner le pouvoir en place.
La conjoncture économique morose renforce cette tendance. Les Français sont inquiets devant la dégradation de l’emploi et du tissu industriel. Ils sont assez pessimistes sur l’évolution prévisible de la société.
Enfin, l’équation personnelle de Nicolas Sarkozy est quelque peu écornée comme c’est souvent le cas à mi-mandat.

QUEL ESPOIR POUR LA GAUCHE
Tous ces facteurs devraient logiquement favoriser la gauche qui peut espérer recueillir les déçus du pouvoir. Mais la gauche a ses propres handicaps.
Ses succès mêmes la rendent fragile. Elle contrôle tant de régions que la perte d’une seule d’entre elles sera interprétée comme un échec.
Les divisions de la gauche n’ont pas été comblées. Les écologistes rassemblent les déçus des partis traditionnels et mordent sur les flancs du PS. La nouvelle gauche bénéficie de la crise du modèle libéral auquel le PS s’est rallié juste au moment où il allait être remis en cause. La guerre des chefs au PS ajoute à la confusion sans oublier les rébellions comme celle de Frêche en Languedoc Roussillon qui peuvent coûter cher au parti.
Dans ces conditions, les progrès du PS relèveraient du miracle, le maintien de ses positions serait considéré comme un exploit, la perte d’une région apparaitrait comme le début de la fin.

QUELLES PERSPECTIVES POUR LA DROITE
A l’évidence la droite ne part pas gagnante.
Elle a fait certes pour l’essentiel son unité autour de l’UMP même si elle a du payer cher en sièges le ralliement des petites formations. Unie dés le premier tour, ses réserves de voix pour le second sont hypothétiques. Le Front National peut être tenté de jouer dans certaines régions la politique du pire. Quant au Modem, il figure de plus en plus dans le désordre. Son chef rêve de voir les électeurs de droite et de gauche s’unir autour de lui lors de la prochaine présidentielle. Ses troupes inclinent plutôt vers la droite.
Il n’empêche. Partant de très bas, la droite peut espérer progresser quelque peu sauf si l’humeur économique se dégradait davantage à proximité de l’élection.
Reste sans doute un des plus grands partis de France, celui des abstentionnistes qui se nourrit de la désillusion des électeurs désorientés par une société dont ils ne maitrisent plus les clés.
Charles Debbasch