mardi, janvier 02, 2007

VIOLENCE A L'ECOLE


HOMMAGE A UN LYCEEN VICTIME DE LA VIOLENCE



Mon cher Carl,



Tu es mort, en décembre 2006, à douze ans, sous les coups de tes camarades dans ce collège de Meaux et je voudrais te rendre hommage et faire en sorte que nous sachions tirer les leçons de ce drame pour protéger toutes les autres victimes potentielles de la violence scolaire.



Comme souvent, nous avons profité de la lâcheté ambiante pour minimiser cette tragédie. Tu aurais eu une malformation cardiaque et ainsi tu aurais été la victime de ton propre corps plutôt que celle des coups qui t’ont été portés. Une façon comme une autre d’inscrire ta mort au débit de la médecine plutôt qu’au déficit de l’école. Explication saugrenue car, sans ces coups et l’émotion qu’ils ont générée, tu serais encore de ce monde.



C’est bien de violence qu’il s’agit et non de pathologie. Tu le sais bien toi qui attirais les coups plus que tout autre. La violence s’est banalisée dans l’enseignement et les élèves comme les professeurs en sont les victimes.



L »idéologie libertaire qui a sévi pendant un bon quart de siècle en est une des causes. Ne nous a-t-on pas expliqué que dans notre siècle des lumières, le raisonnement et la persuasion devaient tout naturellement remplacer le commandement et l’autorité. D’abandon en tolérance, l’ordre scolaire a laissé la place au désordre et aux excès.



Il existait autrefois des médiateurs tout naturels les surveillants . Jeunes étudiants pour la plupart , ils exerçaient une fonction d intermédiation indispensable. Mais c’en était trop pour les partisans de l’insouciance et du libertarisme. J’ai vainement essayé de défendre cet institution lorsque j’étais conseiller de VGE dans les années quatre vingt. Mais ,sous l’impulsion de ces partisans du laissez faire, le ministre Beullac a supprimé la plupart des postes de surveillants et a promu les autres au rang de conseillers l’appellation nouvelle étant plus susceptible de plaire aux adeptes de la permissivité .



Puisqu’il convenait désormais d’interdire d’interdire ,on a livré les établissements scolaires aux petits caïds et autres malfrats en offrant ainsi les faibles à la loi des plus forts et en laissant le désordre s’installer.



C’est cette permissivité , mon cher Carl, qui est à l’origine de ta mort et non ta malformation cardiaque Quand on comptabilisera le poids des péchés de ceux qui t’ont frappé, j’espère que l’on n’oubliera pas les tètes pensantes qui ont armé leur dérive.



Puisse ta mort inutile servir de mise en garde sévère à toute notre société et protéger tous les autres Carl.



Que cette perspective tempère la grande peine de tes parents et allège au ciel les ailes de l’ange que tu es devenu.



Charles Debbasch




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HOMMAGE A UN LYCEEN VICTIME DE LA VIOLENCE

Mon cher Carl,

Tu es mort, en décembre 2006, à douze ans, sous les coups de tes camarades dans ce collège de Meaux et je voudrais te rendre hommage et faire en sorte que nous sachions tirer les leçons de ce drame pour protéger toutes les autres victimes potentielles de la violence scolaire.

Comme souvent, nous avons profité de la lâcheté ambiante pour minimiser cette tragédie. Tu aurais eu une malformation cardiaque et ainsi tu aurais été la victime de ton propre corps plutôt que celle des coups qui t’ont été portés. Une façon comme une autre d’inscrire ta mort au débit de la médecine plutôt qu’au déficit de l’école. Explication saugrenue car, sans ces coups et l’émotion qu’ils ont générée, tu serais encore de ce monde.

C’est bien de violence qu’il s’agit et non de pathologie. Tu le sais bien toi qui attirais les coups plus que tout autre. La violence s’est banalisée dans l’enseignement et les élèves comme les professeurs en sont les victimes.

L »idéologie libertaire qui a sévi pendant un bon quart de siècle en est une des causes. Ne nous a-t-on pas expliqué que dans notre siècle des lumières, le raisonnement et la persuasion devaient tout naturellement remplacer le commandement et l’autorité. D’abandon en tolérance, l’ordre scolaire a laissé la place au désordre et aux excès.

Il existait autrefois des médiateurs tout naturels les surveillants . Jeunes étudiants pour la plupart , ils exerçaient une fonction d intermédiation indispensable. Mais c’en était trop pour les partisans de l’insouciance et du libertarisme. J’ai vainement essayé de défendre cet institution lorsque j’étais conseiller de VGE dans les années quatre vingt. Mais ,sous l’impulsion de ces partisans du laissez faire, le ministre Beullac a supprimé la plupart des postes de surveillants et a promu les autres au rang de conseillers l’appellation nouvelle étant plus susceptible de plaire aux adeptes de la permissivité .

Puisqu’il convenait désormais d’interdire d’interdire ,on a livré les établissements scolaires aux petits caïds et autres malfrats en offrant ainsi les faibles à la loi des plus forts et en laissant le désordre s’installer.

C’est cette permissivité , mon cher Carl, qui est à l’origine de ta mort et non ta malformation cardiaque Quand on comptabilisera le poids des péchés de ceux qui t’ont frappé, j’espère que l’on n’oubliera pas les tètes pensantes qui ont armé leur dérive.

Puisse ta mort inutile servir de mise en garde sévère à toute notre société et protéger tous les autres Carl.

Que cette perspective tempère la grande peine de tes parents et allège au ciel les ailes de l’ange que tu es devenu.

Charles Debbasch