dimanche, novembre 06, 2011

EUROPE DE LA CRISE ECONOMIQUE A LA CRISE POLITIQUE


DE LA CRISE ECONOMIQUE A LA CRISE POLITIQUE

L’Europe se débat pour sauver sa monnaie. Le directoire franco-allemand a du montrer les dents pour que la Grèce renonce à son projet de referendum. Partout les plans d’austérité sont à l’honneur pour réduire l’endettement et les dépenses publiques.

Ce réajustement  s’imposait et il n’est pas certain qu’il soit suffisant.

L’Europe en créant sa monnaie unifiée l’euro a voulu jouer dans la Cour des grands en oubliant que la valeur d’une monnaie ne fait que refléter les fondamentaux de l’économie. L’orage actuel est le résultat de l’addition de causes croisées.

Les peuples européens ont pris l’habitude de vivre dessus de leurs moyens en dépensant plus qu’ils ne gagnent. Cette fuite en avant devait nécessairement trouver sa sanction.

L’Europe a laissé glisser la production hors de ses frontières. Cette désindustrialisation crée le chômage et condamne au déclin.

L’Asie est devenue le principal continuent producteur de richesses et elle accumule les profits et les créances sur les Etats européens.

Toit ceci veut dire que l’Europe va connaitre une longue crise qui peut engendrer des répercussions politiques considérables.

Le clivage entre socialistes et libéraux va nécessairement s’estomper. Les socialistes adeptes de la dépense publique vont être contraints de revoir à la baisse leurs propositions. Les libéraux partisans de la loi du marché vont devoir accepter l’augmentation de la pression étatique.

La division entre la majorité et l’opposition devrait normalement s’estomper et des gouvernements de coalition devraient se former.

Le courant contestataire va naturellement se renforcer

L’extrême gauche et l’extrême droite devraient en bénéficier. Les populations habituées à la facilité sont tentées d’attribuer leurs malheurs actuels à la gestion des hommes politiques.

Un sondage récent montre une défiance massive des Français à l'égard du système politique. Sur les 1559 personnes interrogées fin septembre-début octobre, 83% pensent que les responsables politiques ne se préoccupent pas d'eux, 69% qu'ils sont "plutôt corrompus". Et 22% associent même le mot "politique" à celui de "dégoût". Seuls 13% ont confiance dans les partis. Tous les élus sont touchés, même les maires, dont la cote a abandonné onze points en deux ans (54%).62% partagent l'idée que les notions de droite et de gauche "ne veulent plus rien dire".

Les Français  sont  de plus en plus nombreux (57%) à se déclarer prêts à manifester. "La politisation augmente", sur fond de "climat protestataire", note le CEVIPOF. Ainsi, une majorité veut une réforme "en profondeur" du système capitaliste et une réglementation plus forte de l'économie.

La crise économique va entrainer inéluctablement une crise politique.

Charles Debbasch