dimanche, juillet 01, 2012

L'HONNEUR DE FRANCOIS BAYROU

Il a fait un score en retrait lors de l’élection présidentielle.Il a été battu aux législatives dans la circonscription qu’il tenait depuis 1986.Le Modem n’a eu que deux élus à l’Assemblée Nationale. Depuis son choix personnel en faveur de François Hollande lors du second tour de la présidentielle, la fracture de son mouvement entre ceux qui penchent vers la gauche et ceux qui souhaitent rallier la droite s’est accentuée.




Tout en conservant la présidence du mouvement qu’il a fondé , François Bayrou a annoncé qu'il se mettrait en retrait de la vie politique pendant quelques mois afin de "visiter le pays du silence"."J'assumerai les responsabilités de président de cette famille politique, et je n'ai jamais eu l'intention de les abandonner ou de les éluder", a-t-il déclaré "Simplement, j'ai indiqué que j'avais l'intention, dans les mois qui viennent, de prendre ce que j'ai appelé du recul. Ça fait dix ans que je suis en première ligne de tous les combats quotidiens, de toutes les bagarres politiques, et c'est, je crois, nécessaire que je trouve une autre approche, une autre manière de m'exprimer (...) C'est bien aussi de visiter le pays du silence", a-t-il ajouté.



On serait tenter de se gausser et de tirer sur ce qui parait être une ambulmance.



Je ne partage pas cette manière de voir.



L 'écrasement du Modem est la conséquence mécanique de la bipolarisation de la vie politique française générée par l’élection présidentielle et le mode de scrutin. Cette fracture est subie par l’opinion sans être vraiment acceptée.



Dans les circonstances graves que connait notre pays, cette dichotomie entre les bons et les méchants pourrait un jour apparaître comme singulièrement démodée. La nécessaire modernisation de la vioe politique pourrait bientôt exiger un rassemblement plus vaste et plus consensuel. François Bayrou qui est, aujourd’hui, à contre courant pourrait jouer un grand rôle dans cette modernisation du jeu politique hexagonal.



C’est l’honneur de François Bayrou d’avoir gardé un cap difficile. Ce qui est, aujourd’hui, une impasse pourrait être, demain, une voie d’avenir.



Charles Debbasch