mardi, juin 02, 2009

DES ELECTIONS EUROPEENNES DIFFICILEMENT COMPREHENSIBLES

DES ELECTIONS EUROPEENNES DIFFICILEMENT COMPREHENSIBLES
Il existe, sans doute, différentes causes à l'importante abstention prévisible pour les prochaines élections européennes. Mais, le mode de scrutin est sans aucun doute un facteur important dans la désaffection des électeurs à l'égard de ces élections .

En effet, la répartition des 72 sièges à pourvoir entre les 8 circonscriptions inter-régionales est la suivante:
• Nord-Ouest (Basse-Normandie, Haute-Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Picardie), 10
• Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes), 9
• Est (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine), 9
• Massif central-Centre (Auvergne, Centre, Limousin), 5
• Sud-Ouest (Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées), 10
• Sud-Est (Corse, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes), 13
• Île-de-France, 13
• Outre-mer, réparti en trois sections distinctes (section Atlantique, section océan Indien, section Pacifique), 3
Ces circonscriptions interrégionales ne correspondent à aucune réalité géographique sociologique ou historique. Elles ne sont pas davantage calquées sur les divisions administratives du territoire français. On comprend dans ces conditions que les électeurs ne se sentent pas concernés par les choix à effectuer.
L'attitude des partis ne peut que renforcer cette désaffection. La plupart des leaders nationaux préfèrent rester en dehors de la compétition européenne. Ils sont pourtant les principaux animateurs du débat. Ils donnent ainsi l'impression d'être des intrus dans un spectacle qui ne les concerne pas. Quant aux candidats choisis, souvent parachuté, ils paraissent regretter d'avoir été investis comme l'illustrent les cas de Rachida Dati pour l’UMP en Ile de France ou de Vincent Peillon pour le PS dans le Sud-Est.
C’est un paradoxe. Les élections européennes seront interprétées comme un sondage national grandeur nature tandis que le cadre des élections est décentralisé.
Les électeurs doivent avoir le tournis et on comprend qu’un scrutin aussi désarticulé les déconcerte.
Charles Debbasch