lundi, novembre 21, 2011

LA CRISE BOUSCULE LES DEMOCRATIES

Les conservateurs du Parti populaire viennent de remporter une victoire incontestable aux élections législatives espagnoles. Avec près de 45 % des voix, le PP, emmené par Mariano Rajoy (photo), disposera d'une majorité absolue au Congrès des députés, avec 186 élus sur 350. Le Parti socialiste ouvrier espagnol réunit moins de 29 % des voix et perd une soixantaine d'élus au Congrès. Ces résultats confirment la tendance lourde due à la crise économique.
LES ELECTEURS DESORIENTES PAR LA CRISE CHASSENT LES SORTANTS ET LEUR IMPUTENT LA RESPONSABILITE DU CHOMAGE ET DES DIFFICULTES ECONOMIQUES.
Quand la gauche est au pouvoir elle est remplacée par la droite . Au Portugal, le Parti socialiste du Premier ministre sortant José Socrates a perdu un quart de ses sièges au Parlement. Le Parti social-démocrate (PSD) a remporté les élections avec près de 40% des voix. Son dirigeant Pedro Passos Coelho, est devenu Premier ministre.
En Irlande, très frappée par la crise de la dette, les élections anticipées de février ont marqué la déroute du Fianna Fail au pouvoir .Il a perdu les deux tiers de ses sièges. Les vainqueurs, le Fine Gael ont dû conclure une coalition avec le Parti travailliste (Lab.) pour appliquer le plan de sauvetage international de l'économie irlandaise.
Quand la droite est au pouvoir elle est remplacée par la gauche. Les forces d'opposition de gauche emmenées par le Parti social-démocrate (SD) ont remporté les élections législatives qui se sont déroulées au Danemark le 15 septembre. Quatre partis : le Parti social-démocrate, le Parti social-libéral, le Parti socialiste populaire, et la Liste de l'unité ont recueilli 50,2% des suffrages et 89 sièges au Folketing, chambre unique du Parlement. Le « Bloc bleu », formé par les partis de droite – Parti libéral, Parti du peuple danois, Alliance libérale et Parti conservateur –a perdu la majorité de justesse, avec 49,7% des voix et 86 sièges .
LA DEMOCRATIE EST MISE EN CAUSE
Il existe une tendance lourde à déposséder les politiques de leurs attributions pour les remplacer par des technocrates. En Italie, la crise a chassé Berlusconi et mis en place un gouvernement de techniciens présidé par Mario Monti. En Grèce,Papandreou a du s’effacer .Il a été remplacé par Loukas Papademos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne (BCE).
Ces changements se sont opérés sous la pression des marchés sans aucun vote des électeurs.
A la base, la démocratie représentative est également en cause. Les citoyens se rebiffent contre l’austérité qui leur est imposée .Ils investissent les places pour imposer leurs vues au pouvoir. Le Mouvement des indignés manifeste une volonté de la rue de reprendre le pouvoir.
Les électeurs expriment également leur ras le bol par une abstention croissante. Ainsi au Portugal, l'abstention a atteint un niveau historique, près de 42%.
Les citoyens adhérent de plus en plus aux mouvements populistes qui surfent sur le reflux de l’euro et la mise en cause de l’aide aux pays qui connaissent les plus graves dérives financières.
La crise bouscule toutes les situations acquises et ébranle les structures politiques.
Charles Debbasch