dimanche, avril 01, 2012

LA FRANCE DU DENI



Les observateurs extérieurs sont nos meilleurs juges. De leur hauteur, ils sont capables d’apprécier nos chances et nos faiblesses. Pour l'hebdomadaire britannique The Economist, la France refuse de voir en face sa situation. Elle est "dans le déni" face aux réalités. Selon le journal, ni François Hollande - dont l'accès au pouvoir pourrait avoir "des conséquences dramatiques"-, ni Nicolas Sarkozy - dont la réélection présente "des risques" - ne pourront empêcher le retour à "la dure réalité".

L'hebdomadaire met en garde sur la situation économique de l'Hexagone jugée "particulièrement sombre".  Pour lui la "France léthargique et non réformée…pourrait bien se retrouver au centre de la prochaine crise de l'euro". Son immobilisme contraste avec l'Italie, l'Espagne ou la Grèce qui réforment avec ardeur. Et le journal tacle les candidats à la présidentielle qui sont à côté de la plaque et ne traitent pas les vrais sujets.

L’élection éventuelle de François Hollande, pourrait avoir des "conséquences dramatiques", Le socialiste, "pourrait s'apercevoir après quelques semaines, et pas des années, que les investisseurs fuient le marché obligataire" français et constater que la France se trouve à court de liquidités. Le projet de taxer à, 75% les revenus supérieurs au million d’euros est stupide. Les plus fortunés et les jeunes Français pourraient même fuir le pays et rejoindre la Grande-Bretagne où le taux maximum de l'impôt sur le revenu est de 45%.

Quant à Nicolas Sarkozy il est insuffisamment audacieux pour  le magazine britannique. Le président sortant "n'envisage ni les réformes radicales ni la réduction structurelle des dépenses ‘’

Or, les fondamentaux de l’économie  sont bien sombres. La France n'a pas équilibré ses  comptes depuis 1974. La dette publique s'élève à 90 % du PIB et la dépense publique, à 56 % du PIB. Elle engloutit une part plus importante  de la production que dans tout autre pays de la zone euro — plus encore qu'en Suède. Les banques sont sous-capitalisées. Le chômage s’aggrave  depuis la fin des années 1990 et n'est pas tombé au-dessous de 7 % depuis près de 30 ans. Il existe désormais un chômage chronique dans les banlieues ravagées par le crime. Les exportations stagnent alors qu’elles connaissent une expansion fulgurante en Allemagne. La France a désormais le plus grand déficit de balance courante de la zone euro en termes nominaux.

Pour le magazine anglais, quel  que soit l’élu, la France connaitra au lendemain des élections une situation difficile.

Peut-être nous trouvons nous là au cœur de la désaffection des citoyens à l’égard de la prochaine présidentielle ?

Charles Debbasch