Les observateurs extérieurs sont nos meilleurs juges. De leur hauteur, ils
sont capables d’apprécier nos chances et nos faiblesses. Pour l'hebdomadaire
britannique The Economist, la
France refuse de voir en face sa situation. Elle est "dans le déni"
face aux réalités. Selon le journal, ni François Hollande - dont l'accès au
pouvoir pourrait avoir "des conséquences dramatiques"-, ni Nicolas
Sarkozy - dont la réélection présente "des risques" - ne pourront
empêcher le retour à "la dure réalité".
L'hebdomadaire
met en garde sur la situation économique de l'Hexagone jugée
"particulièrement sombre". Pour
lui la "France léthargique et non réformée…pourrait bien se retrouver au
centre de la prochaine crise de l'euro". Son immobilisme contraste avec l'Italie,
l'Espagne ou la Grèce qui réforment avec ardeur. Et le journal tacle les
candidats à la présidentielle qui sont à côté de la plaque et ne traitent pas
les vrais sujets.
L’élection
éventuelle de François Hollande, pourrait avoir des "conséquences
dramatiques", Le socialiste, "pourrait s'apercevoir après quelques
semaines, et pas des années, que les investisseurs fuient le marché
obligataire" français et constater que la France se trouve à court de
liquidités. Le projet de taxer à, 75% les revenus supérieurs au million d’euros
est stupide. Les plus fortunés et les jeunes Français pourraient même fuir le
pays et rejoindre la Grande-Bretagne où le taux maximum de l'impôt sur le
revenu est de 45%.
Quant à Nicolas
Sarkozy il est insuffisamment audacieux pour
le magazine britannique. Le président sortant "n'envisage ni les
réformes radicales ni la réduction structurelle des dépenses ‘’
Or, les fondamentaux de l’économie sont bien sombres. La France n'a pas équilibré
ses comptes depuis 1974. La dette
publique s'élève à 90 % du PIB et la dépense publique, à 56 % du PIB. Elle engloutit
une part plus importante de la
production que dans tout autre pays de la zone euro — plus encore qu'en Suède.
Les banques sont sous-capitalisées. Le chômage s’aggrave depuis la fin des années 1990 et n'est pas
tombé au-dessous de 7 % depuis près de 30 ans. Il existe désormais un chômage
chronique dans les banlieues ravagées par le crime. Les exportations stagnent
alors qu’elles connaissent une expansion fulgurante en Allemagne. La France a
désormais le plus grand déficit de balance courante de la zone euro en termes
nominaux.
Pour le magazine anglais, quel que soit l’élu, la France connaitra au
lendemain des élections une situation difficile.
Peut-être nous trouvons nous là au cœur de la désaffection des citoyens à l’égard
de la prochaine présidentielle ?
Charles Debbasch