lundi, mars 31, 2008

PS ET UMP DEUX ARMEES MEXICAINES?

LES DEUX ARMEES MEXICAINES DE LA MAJORITE ET DE L’OPPOSITION


Le parti socialiste n’a pas plus tôt digéré son succès aux élections locales que
déjà les courants, contre-courants et courants d’air menacent de faire voler le mouvement en éclats. L’ancien secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer Christian Estrosi, qui vient d’être élu maire de Nice, il voit, quant à lui, dans l’UMP "une armée mexicaine, sans véritable chef». Les raisons de ces deux situations sont pourtant très différentes.

Le Parti socialiste, depuis qu’il a perdu la présidentielle, est lancé dans une double recherche. Il doit à l’évidence tenté de renouveler doctrine et programmes frappés de désuétude. Dans cette recherche, il lui faut concilier deux tendances : une favorable au maintien de la marxisation et de l’alliance à gauche et une autre ouverte aux sirènes centristes. Cette hésitation se double d’une lutte pour le leadership. L’échec de Ségolène Royal laisse le débat ouvert. Faut-il laisser la Présidente de Poitou -Charente en pole position ? Elle le pense maxi tous ne sont pas de cet avis à commencer par son ancien compagnon, François Hollande qui se verrait bien dans l’habit présidentiel tandis que Bertrand Delanoë, fort de son succès parisienn laisse pour l’instant les sondages favorables parler pour lui.

La situation de l’UMP est plus complexe. Un parti qui détient la Présidence de la République est dans une situation ambiguë. Son chef naturel est à l’Elysée. Il ne peut donc avoir à sa tète un leader puissant qui pourrait concurrencer le Chef de l’Etat. Mais, d’un autre coté, il a besoin d’une existence autonome. Pour permettre cette conciliation Nicolas Sarkozy a fait en sorte de diluer le pouvoir à l’intérieur de l’UMP mais dés lors, comme le souligne Christian Estrosi, il existe un grand désordre au sein du parti majoritaire.

En d’autres termes, le PS est une armée mexicaine qui se cherche un Chef. L’UMP, quant à elle est une armée mexicaine parce que son chef est à l’Elysée et qu’elle est, de ce fait, quelque peu orpheline.


Charles Debbasch(