lundi, avril 02, 2007

PRESIDENTIELLE:LE RETOUR DES PARTIS

PRESIDENTIELLE : RETOUR AU CLASSICISME PARTISAN

La campagne présidentielle avait, à ses débuts, des velléités innovatrices. Ségolène Royal paraissait se présenter en candidate libre de toute allégeance partisane. Nicolas Sarkozy cherchait ses références chez Jaurès. On ne reconnaissait plus les traditionnels clivages partisans.

Voici qu’à présent, dans la dernière ligne droite, le débat revient au traditionnel combat droite gauche. Ségolène Royal fait désormais meeting commun avec le leader du PS, François Hollande, tandis que Nicolas Sarkozy durcit son discours et se fait le champion de l’ordre et de la lutte contre l’immigration. Du coup, François Bayrou, pris en sandwich entre les deux camps, se trouve compressé dans une espace politique de plus en plus étroit.

L’explication de cette évolution est simple. Elle repose, tout d’abord, sur la nécessite pour les candidats pour réussir leur campagne de s’appuyer sur un appareil politique puissant. Or, les partis sont plus représentatifs de l’état actuel de la société politique que de son avenir. Le conservatisme de la société française explique aussi cette évolution. Les Français sont avides de changement mais aussi prisonniers de leurs habitudes électorales. Ils préfèrent l’existant au saut dans l’inconnu.

Il n’y a pas eu dans cette campagne l’émergence d’un homme nouveau susceptible de transcender les clivages actuels. François Bayrou a un instant occupé cet espace d’innovation .Mais il était trop lié à l’ancien système pour pouvoir le transcender et aussi, sans doute, la société française n’était pas encore mure pour un grand changement. Ce sera une des responsabilités majeures du futur Président de tracer les routes de la grande mutation politique dont la France a besoin.

Charles Debbasch