jeudi, septembre 27, 2007

SARKOZY LE MOUVEMENT ET LE CHANGEMENT

SARKOZY, LE MOUVEMENT ET LE CHANGEMENT

Il n’est pas de mots trop forts pour décrire la plénitude psychologique du nouveau Chef de l’Etat français. On le sent comblé d’être là où le peuple l’a placé .Il jubile à l’exercice de chacun des actes de sa fonction. Au point que certains ont parfois confondu cette béatitude avec l’ivresse Loin de ployer sous la charge, il parait être à chaque instant à la recherche d’une occasion de se produire ne refusant aucun casting. A l’évidence, ce Président trouvera son rythme et, sans s’épuiser, découvrira le juste tempo de l’action, l’exact métronome de la réflexion. Mais, déjà des controverses fleurissent.

Pour ses rares opposants, le Président est un agité qui se meut dans tous les sens sans savoir où il va. Son mouvement est une agitation fébrile qui ne mène nulle part. Cette fièvre se communique aux ministres qui, dans leur improvisation, multiplient les bévues de la rigueur à la sauce Lagarde à la guerre au coulis Kouchner.

C’est oublier que le Président est un homme trop réfléchi pour gaspiller en gesticulations le capital de confiance que les Français ont placé en lui. Il estime avec raison que la société française a besoin d’un électrochoc. Oui, il est vrai qu’une France endormie dans son confort vit au dessus de ses moyens et court à la faillite. Mais, notre société est profondément conservatrice et tout changement suscite de vives oppositions.

Comment réduire la bureaucratie dans un pays ou un Français sur cinq est fonctionnaire ?

Comment rétablir l’équilibre des comptes de la Sécurité Sociale dans un système où patients et médecins sont d’accord pour faire payer par un tiers leurs dépenses ?

Comment rendre actifs ceux qui ‘enfoncent trop tôt dans le confort des retraites ?

Plutôt que d’attendre le dépôt de bilan, il faut provoquer un élan collectif qui porte le changement.

Telle est la clé de la méthode Sarkozy pour promouvoir la réforme.


Pour réussir, le Président doit provoquer une large adhésion qui dépasse sa majorité électorale : on comprend alors pourquoi il cherche tant à dépasser les clivages politiques. Il lui faut également faire appel à l'opinion sans la lasser.

Il faut donc imprimer les traces du changement dans la société sans confondre mouvement et action.

Charles Debbasch

mercredi, septembre 26, 2007

LA POLITIQUE DE MONTCUQ

LA POLITIQUE DE MONTCUQ

Désireux de renouveler son célèbre jeu Monopoly la société éditrice
a demandé aux internautes de choisir les villes qui figureront à la place des rues sur les nouvelles cases de son édition française. . Les 22 villes arrivées en tête dans ce sondage parmi les internautes figureront chacune dans une case du Monopoly. Assez étrangement , c’est la ville de Montcuq qui est arrivée en tête de la consultation. Honneur suprême pour cette petite ville de 1263 habitants.

.Est-ce la première étape de la transformation d’un jeu familial en amusement grivois. ? On imagine alors l’acquisition d’un hôtel bordelais tandis qu’un stage biterrois fait avancer jusqu’à la case des voreppines (habitantes de Voreppe) , puis à celle des bellecombaises (habitantes de Bellecombe) pour finir à la prison de Montcuq.

Non ! le sondage a été tout simplement manipulé par des facétieux qui ont lancé l’idée de noyer dans la dérision l’initiative de rénovation du Monopoly.

L’affaire est plus sérieuse qu’il y parait.

Elle démontre à ceux qui l’ignoraient qu’un sondage peut toujours se manipuler et que les ressources infinies de l’informatique peuvent transformer du plomb en métal jaune.

Elle démontre aussi que le suivisme de l’opinion n’est pas la meilleure voie pour la réforme. Rien ne remplace le programme, l’idée créatrice, l’audace innovatrice.

Une politique exclusivement fondée sur les sondages conduit souvent à l’impasse de Montcuq

Charles Debbasch

vendredi, septembre 21, 2007

RAYMOND BARRE UN TEMOIGNAGE


RAYMOND BARRE

Un grand homme d’Etat vient de disparaître le25 aout 2007. Les hasards d’une carrière politico-universitaire m’ont fait croiser dans des cercles divers ce grand honnête homme.

Je lui consacre ces quelques lignes de témoignage.

L’ENSEIGNANT

Tunisie années 1950 Je termine mes études secondaires et désireux d’entreprendre des études de droit, je fréquente mes camarades plus âgés qui suivent leurs cours de licence en droit et sciences économiques à l’Institut des Hautes études juridiques de Tunis.

C’est encore l’époque où la France exporte ses plus brillants enseignants dans ses colonies. Une équipe d’agrégés de très haute qualité est rassemblée à Tunis avec les Jambu-Merlin,de Malafosse, Percerou,de Bernis, Talon , Aussel .

Très vite un jeune agrégé d’économie politique, Raymond Barre est devenu la coqueluche des étudiants. Clair et savant, rigoureux et jovial, volontaire et obstiné il a l’appétit de la communication, l’étincelle du génie. Chacun pressent que cet homme aura une haute destinée universitaire mais personne n’imagine encore le tracé de son destin politique. Il forge déjà avec ses étudiants comme Jean-Claude Paye ou Jean Claude Casanova des liens solides qui se maintiendront pendant toute sa carrière.

Avec lui, l’économie politique devient intelligible à tout un chacun. Il sait rendre simple les choses complexes Et il rode dans ses enseignements le plus célèbre de ses livres le « Thémis » ,le Barre, sur lequel des générations d’étudiants vont plancher. Son aura est telle qu’il sera justement qualifié de « meilleur économiste de France » par Valery Giscard d’Estaing.

Doyen de Faculté puis président d’Université à Aix, il me faudra beaucoup d’insistance pour qu’il accepte de se rendre en mission dans son ile d’origine La Réunion qui est alors rattachée à l’Université provençale mais sa tournée de conférences dans la belle province française de l’Océan indien tournera au show populaire tant le retour au pays de l’enfant prodigue est attendu.

Au sommet de sa carrière politique, il ne reniera jamais sa fidélité suprême au monde universitaire.

BARRE PREMIER MINISTRE

De 1977 à 1981 je suis à l’Elysée le conseiller pour la Culture et l’Education de Valery Giscard d’Estaing une nouvelle occasion de croiser le destin de Raymond Barre qui est alors Premier ministre.

Il existe une sorte de loi de la Ve République. La dyarchie Président de la République-Premier ministre conduit à l'affrontement. Tous les Premiers ministres de la Ve République s'entendaient parfaitement, au jour de leur choix, avec le chef de l'État. Tous sont partis, pour le moins, en froid avec lui. Cet affrontement a eu lieu, pour la première fois, au grand jour, sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing avec Jacques Chirac. Je n'ai pas vécu cette période. Lorsque j'arrive à l'Élysée, Raymond Barre est Premier ministre depuis deux ans déjà. Valéry Giscard d'Estaing s'est efforcé de porter remède aux causes qui conduisent habituellement à l'affrontement.
La première est l'ambition politique du Premier ministre. Un chef de gouvernement politique, au bout de quelques mois de fonctions, est très vite amené à regarder au-dessus de lui et à se fixer comme objectif la conquête de la Présidence de la République. A partir de ce moment, il n'est plus le serviteur loyal du chef de l'État, mais un concurrent. La solution pour le Président de la République est alors de choisir un Premier ministre non issu de la classe politique, un technicien que l'on pourra renvoyer le moment venu à sa profession. La précaution n'est pas toujours suffisante comme l'illustre le cas de Georges Pompidou. On ne naît pas homme politique. On le devient. Et la fonction de Premier ministre y porte presque naturellement. Raymond Barre n'échappera pas à la règle. Dès les élections de 1978, il devient un élu et il dispose d'un fief politique lyonnais.
La seconde cause qui peut conduire à l'affrontement est la place du Premier ministre dans les mécanismes de l'État. Dans la pratique de la Ve République, le Président de la République fixe les grandes orientations et le Premier ministre les applique. La formule est claire. Son application l'est moins. Le Président de la République n'a pas moyens d'un gouvernement effectif avec sa petite équipe de collabo­rateurs. En revanche, le Premier ministre dispose d'un brain trust plus étoffé et, surtout, de tous les moyens de la coordination gouver­nementale avec le secrétariat général du gouvernement. Les fils des ministères se relient à Matignon et non à l'Élysée. Certes, le Prési­dent de la République peut commander, ordonner. Mais, il ne peut pas le faire sur tout ni à tout moment. Le Premier ministre est loin d'être le personnage effacé que l'on décrit habituellement. Il est, sauf intervention directe du Président de la République, le vrai maître de l'État.
Valéry Giscard d'Estaing a pris conscience de cette situation, Ray­mond Barre aussi. Mais les deux têtes de l'État vont, pendant ces cinq ans de cohabitation, trouver des règles de vie qui feront régner l'harmone.
Raymond Barre est un homme loyal. Il s'est fixé, une fois pour tou­tes, une règle de conduite dans sa fonction de Premier ministre. Il est le second du chef de l'État. Il n'entend prendre sa place ni pendant le cours du septennat ni à son terme si le Président se représente. Tout ce qui peut être dit à ce sujet le laisse indifférent et ne le fait pas varier d'un pouce. Mais Raymond Barre n'est pas un Premier ministre soli­veau. Il entend exercer ses fonctions dans leur plénitude. Cela veut dire qu'en toutes circonstances il affirmera sa position face au chef de l'État et c'est la discussion qui permettra d'arriver à une décision commune.
Pour permettre cette concertation, Valéry Giscard d'Estaing reçoit Raymond Barre au moins deux fois par semaine, le lundi et le jeudi à dix-huit heures. Ille rencontre également le mercredi avant le Conseil des ministres. D'autres occasions de discussion se présentent lorsque se tiennent à l'Élysée des réunions auxquelles Raymond Barre parti­cipe. Ces rencontres sont instruites préalablement par les conseillers de chacun des hauts responsables. Supposons qu'une nomination doive intervenir, les conseillers de Matignon et de l'Élysée se sont rapprochés, ont confronté ce qu'ils savent des vues de leurs patrons respectifs, ont tenté d'arriver à une position commune puis ont, cha­cun, rédigé une note résumant la situation et proposant une solution. Ainsi, lors de la réunion au sommet, le terrain est débroussaillé.
Cela ne veut pas dire que chacune des deux têtes de l'État ne gou­verne pas avec sa personnalité.
Raymond Barre est, sans doute, de tous les chefs de gouvernement
de la Ve République, celui qui dispose de la plus large marge d'initia­tive. Après le départ en fanfare de Jacques Chirac de ses fonctions de Premier ministre, le chef de l'État ne peut pas se permettre un second heurt. Raymond Barre peut donc gouverner avec son entière person­nalité et il ne s'en prive pas. Il obtient sans difficulté du Président de la République le départ du gouvernement de politiques tels que Oli­vier Guichard ou Michel Poniatowski. Il n'y aura pas dans le gouver­nement de tête politique concurrente de la sienne. Raymond Barre ne tolérera jamais que l'impulsion gouvernementale émane d'une autre source que celle du Premier ministre.
Cette exclusivité lui sera reconnue par Valéry Giscard d'Estaing même si le chef de l'État est parfois sensible aux sirènes de l'opinion publique qui rechignent devant la politique de rigueur barriste.
« Je constate, dit le Président de la République le 12 septembre 1979, que la presse fait un grand tintamarre autour des trois ans du gouvernement Barre. Pourtant il n'y a pas d'autre politique possible que celle qui est suivie. Mais, ajoute le chef de l'État, celle-ci a heurté un certain sentiment populaire. En effet, en 1979, on a fait ce qui était prévu mais en plus, on a dû faire face à l'augmentation du prix du pétrole. L'addition du programme prévu et de cette hausse a excédé les capacités d'absorption de l'opinion publique. On nous a reproché beaucoup de choses. Pourtant, il faut poursuivre ce qui a été fait et obtenir des résultats. Il ne faut plus augmenter les charges d'impôt ou de Sécurité sociale. Sur le plan politique, toutes ces manœuvres ont un objectif, la préparation de l'élection présidentielle. Le gouverne­ment n'a pas à s'en mêler. )}
Le message est clair: « Votre politique est bonne mais attention à l'opinion publique. Quant à l'élection présidentielle, c'est mon affaire. )}
La forte personnalité du Premier ministre, le souci de ne pas provo­quer de heurts avec la machine de Matignon expliquent que le chef de l'État soit, quelquefois, privé du moyen d'appliquer sa politique. Voici, par exemple, le chef de l'État qui déclare devant les jeunes qu'aucune mesure restrictive ne sera prise à l'égard des motards et qui pense réellement qu'il est difficile de canaliser par la répression les passions de la jeunesse, fussent-elles dangereuses. Malgré cela, un arsenal législatif et réglementaire dissuasif sera mis en place par la machine de Matignon: une vignette fort impopulaire pour les gros cubes, une nouvelle réglementation très sévère des permis de conduire, la création d'une nouvelle catégorie de cyc1omoteurs les,,_­80 cm3• Ce programme n'a manifestement pas l'adhésion du Président mais il se gardera de le bloquer ou de manifester son désaccord car il ne veut interférer dans le fonctionnement de la machine gouvernementale que de façon exceptionnelle dans des affaires de haute importance. Cet exemple doit faire réfléchir. Dans le fonctionnement quotidien du système politique de 1958, le chef de l'État n’a pas les moyens réels de contrôler la marche de la machine de l’Etat. Cette situation n'a que des conséquences mineures quand le Président de la République dispose d'une majorité à l'Assemblée nationale et lorsqu'il garde le pouvoir de changer de Premier ministre. S'il ne souhaite pas effectuer ce changement, le pouvoir s'oriente de façon imperceptible vers Matignon. Le jour où ne disposant pas d'une majorité affirmée à l'Assemblée le Président se verra imposer son premier ­ministre, il deviendra vite un organe second sinon secondaire dans l'État. Tel n'est pas le cas dans le couple Valéry Giscard d'.Estaing -Raymond Barre. On en revient un peu à l’origine de la Ve République avec un Premier ministre gouvernant réellement: et avec un domaine réservé présidentiel, d'autant plus réservé que le Premier ministre ne veut pas s'y aventurer, celui de la politique poli­ticienne.
Dans le passé, la naissance de heurts entre les deux plus hautes autorités de l'État était souvent précédée d'affrontements de leurs conseillers. Une telle situation sera évitée dans le temps que je passerai à l'Élysée.
Il n'est pas d'usage qu'un conseiller du Président ait des rapports directs et fréquents avec le Premier ministre. J'aurai, néanmoins des relations suivies avec Raymond Barre. Son conseiller fort écouté pour l'Éducation, Jean-Claude Casanova, est un de mes amis, Par ailleurs, Raymond Barre est extrêmement fidèle au milieu universitaire dont il est issu. Le Premier ministre me recevra en audience, me fera participer à toutes les réunions informelles restreintes qu'il organisera en ­matière éducative. Comme, par ailleurs, le ministre des Universités n'a plus de relations directes avec les présidents d'universités, le Premier ministre sera amené à organiser, à intervalles réguliers des déjeuners de travail avec les responsables des établissements universitaires. J'aurai, ainsi, toujours une information d'une particulière qualité dans le domaine éducatif. En même temps, je découvrirai la personnalité attachante du Premier ministre,

J'ai un faible pour l'île de La Réunion où est né le Premier minis­tre. Le département de La Réunion fait, en effet, partie de l'académie d'Aix. Le centre universitaire de La Réunion est lié à l'université d'Aix. J'ai donc eu, depuis une vingtaine d'années, l'occasion de découvrir cette terre française de l'océan Indien. Lors de mon pre­mier séjour, après un jour de présence, j'en avais déjà fait le tour et j'étais gagné par l'ennui. Après un mois de séjour, j'avais l'impression d'abandonner mon cœur en quittant l'île. C'est dire combien cette terre est attachante, mais combien il faut savoir la mériter. Par-dessus tout, ce qui m'a frappé, dans un climat qui inclinerait plutôt à la non­chalance, c'est la volonté de mes étudiants de travailler et de s'ins­truire pour gagner le combat de la vie dans un milieu dur et souvent hostile et qui ne paraît insouciant qu'aux vacanciers du Club Méditer­ranée. On imagine la force de courage et de détermination qu'il a fallu au Premier ministre pour se hisser ainsi au premier rang de l'État.
L'obstination est souvent apparue aux commentateurs comme la caractéristique majeure du chef du gouvernement. En réalité, Ray­mond Barre surprend, d'abord, par son infinie patience. Voilà un homme dont l'emploi du temps est surchargé et qui garde, en perma­nence, une sorte de disponibilité pour écouter l'autre. Sans manifester aucune irritation ou aucun agacement, replié sur lui-même, il aus­culte son interlocuteur, prêt à se laisser convaincre, mais seulement si l'argument est décisif. Car cette grande patience ne saurait dissimuler que le Premier ministre n'est pas homme à transiger avec ses convic­tions profondes. « Vous êtes têtu, monsieur Beullac, lancera-t-il au ministre de l'Éducation lors d'un comité interministériel, mais je suis plus têtu que vous. » Cet homme n'est pas pour autant dénué d'un grand sens de l'humour. Un jour de grève générale, il réunit les présidents d'université pour un déjeuner à Matignon. C'est un de ces jours parisiens sans clarté où il faut, même à midi, faire briller les lustres de toutes leurs flammes. Soudain, l'obscurité se fait; c'est une panne de courant due à la grève de l'E.D.F. « Messieurs, lance le Premier ministre, voilà l'effet du plan Barre. » Ou bien encore le voici tressant des couronnes au ministre des Universités mais chaque fleur qu'il offre en hommage à son ministre est tellement enrobée d'épines que les pétales sont déchirés, transpercés de part en part et qu'apparaît une sorte de cactus aux pointes acérées. Les heurts que toute la presse lui prête avec le ministre des Universités n'ont pourtant pas la portée qu'on leur donne. Le Premier ministre n'entend pas empêcher Alice Saunier-Seïté de gouverner et la forcer à la démission, mais plus simplement l'amener à respecter une certaine solidarité gouvernementale. Il n'entend pas, d'autre part, épouser les querelles de personnes dans lesquelles le grand maître des Universités se lance parfois.
Pour le reste, les convictions éducatives du Premier ministre sont ­claires et simples. Universitaire libéral, il a un grand respect pour tous les éducateurs de toutes les opinions, auxquels il lance souvent
« Je vous parle en tant que collègue et non comme chef du gouvernement. S'il souhaite que le système éducatif se modernise et épouse son siècle, ce n'est évidemment pas en abdiquant sa tolérance. S’il souhaite le changement, il n'en désire pas moins recourir le plus. Rarement possible, à la loi ou au décret. La force de conviction, l’incitation lui paraissent préférables. L'autonomie d'établissements adultes, telle est la voie qu'il poursuivra contre vents et marées.--:


BARRE L’ELU LYONNAIS

De 1982 à 1991 je suis Directeur général puis Président du groupe de presse Dauphiné Libéré-Lyon Matin, une nouvelle occasion de retrouver Raymond Barre député de Lyon depuis 1981.
A voir Raymond Barre installé dans un restaurant lyonnais, heureux et épanoui, on a peine à croire qu'il est un parachuté. La ville l'a adopté. Il s'est adapté à la cité. Son goût de la bonne chair, son caractère pondéré, sa ron­deur, l'ont intégré tout autant dans la sphère politique lyon­naise que son autorité d'ancien Premier ministre, sa compé­tence économique, ses perspectives d'avenir national. Il flatte également les électeurs qui regrettent l'absence de personnalités d'envergure nationale. Nous le recevons pour des inter­views dans les locaux de Lyon-Matin et il nous accueille en retour à sa permanence ou dans un petit "bouchon". Très bien secondé dans le domaine de la presse par Anne-Marie Comparini ou le journaliste Jacques Alexandre, sa permanence ne désemplit pas. Il entretient d'excellentes relations avec les journalistes. Raymond Barre hésite et le choix n'est pas facile entre le destin présidentiel que les sondages lui prédisent et l'accession aux plus hautes fonctions locales qui lui est ouverte. La mairie, le Conseil général, le Conseil régional sont à prendre. Raymond Barre ne s'y aventurera pas de suite. Peut-­être parce qu'il s'est établi une sorte de partage du terrain avec les notables du cru : à eux les charges locales, à lui la repré­sentation de l'aire lyonnaise à Paris et la conquête de l'Etat. C'est un choix difficile dans notre structure politique habituée au cumul des mandats. Laisser les principautés locales aux mains de ses amis, c'est s'exposer à les voir demain arc-bou­tés sur leurs mairies ou leurs assemblées locales revendiquer à votre place des postes à Paris. Le choix de Raymond Barre s'explique aussi parce qu'intellectuel et homme de science il compose avec les exigences des campagnes locales mais leur préfère les débats académiques ou les forums nationaux. Déjà, la campagne électorale législative de 1986 a marqué un aver­tissement. La liste de Raymond Barre a été distancée par celle du RPR. Mais les espoirs nationaux demeureront entiers et les sondages prévoient une nette opportunité de victoire dans la majorité. Effet dévastateur de ces prévisions. Les collabora­teurs de l'ancien Premier ministre se voient devenus ministres et en adoptent ce qu'ils croient être, le comportement et ils convainquent à tort leur patron qu'il est déjà installé à l'Ély­sée. La désillusion sera grande. Mais les qualités de l'homme sont telles qu'il surmontera l'épreuve et qu'il gardera la confiance des Lyonnais. Ce qui lui permettra de se lancer plus tard à l'assaut de la mairie.

Charles Debbasch


REFORMER LA FONCTION PUBLIQUE

RENOVER LA FONCTION PUBLIQUE

Il y a beaucoup de confusion dans le débat sur la nécessaire réforme de la fonction publique qui vient d’être lancé par Nicolas Saekozy.car plusieurs questions fort différentes sont mêlées .

La première est celle du poids de la fonction publique dans notre société. Le Chef de l’Etat a fixé ici un objectif : le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. "Pour 2008, l'Etat s'en est tenu au non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois. Nous irons plus loin", a-t-il ajouté. Il s’agit ici de réduire l’hypertrophie de notre Etat qui croule sous le poids de la charge d’une trop nombreuse fonction publique. L’Etat s’est développé comme l’herbe folle et il a oublié l’essentiel : quelles sont les fonctions collectives indispensables qu’il doit remplir Le débat est d’autant plus vif qu’il existe quantité de secteurs où de nouveaux besoins apparaissent ou qui souffrent d’insuffisance d’effectifs. Mais, pour autant, dans les domaines ou des économies sont possibles comme le secteur des impôts la réforme n’a jamais pu se faire en raison des résistances corporatistes. C’est dire que l’objectif de réduction du nombre des fonctionnaires ne peut être mis en œuvre que de façon sélective et non mathématique. Il oblige l’Etat à se redéfinir autour d’un noyau dur et à éliminer en douceur ses métastases.

Le second débat porte sur la fonction publique elle-même. Comment améliorer son efficacité ? Comment diminuer la rigidité du statut de la fonction publique ? Nicolas Sarkozy insiste sur la "mobilité" des fonctionnaires. Souhaitant dépasser "notre gestion par corps, notre gestion cloisonnée", il demande la mise en place d'un "droit à la mobilité reconnu pour chaque fonctionnaire de France". Dans cette perspective, le président réclame une intensification de l'individualisation des carrières et de l'accès à la formation continue pour les fonctionnaires. Le Président suggère que les nouveaux entrants soient autorisés à choisir "entre le statut de fonctionnaire ou un contrat de droit privé négocié de gré à gré". Il s’agit ici d’une réforme de longue haleine car on ne déboulonne pas une statue aussi sédimentée que le statut de la fonction publique en un jour.

On se permettra cependant de remarquer que l’essentiel est ailleurs. Comment sortir la fonction publique du corporatisme et la remettre au service des citoyens ? Le service public c’est avant tout le service du public. Ce sont les citoyens qui seront les meilleurs soutiens de la réforme sans les opposer aux fonctionnaires. Ils doivent donc être associés à la réforme au même titre que les syndicats. L’objet de l’administration disait un auteur est de « rendre la vie commode et les gens heureux. »

Charles Debbasch

Charles Debbasch vient de publier à Paris aux éditions Economica la huitième édition de son Traité de Droit Administratif.

lundi, septembre 10, 2007

REPENSER LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA FRANCE

REPENSER LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA FRANCE
Depuis une trentaine d'années, la France n'a plus de véritable politique africaine. Son influence dans l'Afrique francophone décroit de jour en jour tandis que de nouveaux partenaires plus dynamiques, comme la Chine ou les Etats-Uni,s remplacent progressivement l'ancienne puissance coloniale.
La réduction du rôle de la France est, en premier, la conséquence du déclin et du renoncement français. Notre rayonnement intellectuel s'est fortement réduit. Nous sommes de moins en moins capables d'attirer l'élite africaine dans notre sillage. Nos Universités en décrépitude ne supportent pas la concurrence avec les grands campus américains. Les grandes familles africaines ont pris l'habitude d'envoyer leurs surdoués étudier aux Etats-Unis et leurs enfants plus réfractaires à l'enseignement en France. Au demeurant, notre politique des visas décourage et souvent humilie les candidats. L'arbitraire des consulats ressemble à une loterie là où il faudrait au contraire des décisions motivées rendues sur l'avis de savants.
Progressivement, également, la France perd pied dans les études africaines. Elle forme de moins en moins de cadres et de chercheurs africanistes-la suppression des écoles spécialisées comme l'Ecole de la France d'outre-mer fut à cet égard une catastrophe. Elle envoie de moins en moins d'enseignants dans les Universités africaines. Le tissu des relations entre les intellectuels français et africains est ainsi en train de s'effilocher.
La politique africaine se cherche et elle ne figure pas dans les terrains où on espèrerait la rencontrer.
Au Quai d'Orsay tout d'abord. La bureaucratie des Affaires Etrangères a réalisé son vieux rêve : digérer et intégrer en son sein le ministère de la Coopération. La politique étrangère de la France est ainsi devenue mondiale et la Cote d'Ivoire ou le Gabon sont placés sur le même pied que le Honduras ou la Biélorussie. Les postes dans les Ambassades sont devenus interchangeables et une polyvalence insipide a pris la place de la compétence passionnelle. L'idéologie du Quai d'Orsay repose sur une vue mondialiste de la politique étrangère qui récuse tout traitement privilégié des relations avec l'Afrique.
L'Union européenne a, il est vrai, pris notre relais dans la plupart des dossiers de coopération, Mais faute d'unité et de stratégie communes, les institutions européennes s'enfoncent dans l'idéologie et l'amateurisme idéologique. Elles sont plus aptes à disposer des myriades d'observateurs juchés sur de puissants 4/4 destinés à contrôler que les élections répondent à l'apparence de la démocratie qu'à aider au développement de l'Afrique. Il s'agit avant tout de plaire aux medias occidentaux. Dans son récent rapport sur la politique africaine de la France Hubert Vedrinea raison de remarquer : « La solution dite "d'européanisation" ne peut être que partielle, ou alors c'est un leurre et une démission : il n'y a pas de volonté à 27 pour mener une vraie politique africaine, tout juste une politique d'aide très conditionnée, ce qui ne répond plus au besoin à l'heure où l'Afrique, elle aussi, utilise les opportunités de la globalisation ; il vaut mieux travailler à faire converger les politiques africaines de ceux qui en ont une : France, Grande Bretagne, Portugal, Espagne, Italie, peut être Allemagne, Commission. Notre politique africaine doit être repensée dans son ton, son style, ses méthodes. »
En réalité, l'absence d'une véritable politique africaine de la France repose sur une démission. C'est parce que nous n'avons pas osé aborder de front les problèmes de notre relation avec l'Afrique francophone que nous nous sommes déchargés sur d'autres. Il faut, à présent, avec le consensus de toute la classe politique française et en partenariat avec les pays africains, définir une nouvelle politique africaine ambitieuse et généreuse.
Charles Debbasch

samedi, septembre 08, 2007

LE NOUVEL ELTSEE DE SARKOZY

LE NOUVEL ELYSEE DE SARKOZY

Jusqu’ici, les choses étaient claires. Il n’existait qu’un personnage politique à l’Elysée : le Président de la République. Ses collaborateurs et notamment le secrétaire général n’étaient que des assistants personnels chargés de préparer le travail du Chef de l’Etat et de contrôler la bonne exécution de la politique présidentielle par l’équipe gouvernementale.

Avec la prise de pouvoir par Nicolas Sarkozy, les choses se sont considérablement modifiées.

L’épouse du Chef de l’Etat a paru disposée à jouer un rôle politique et on l’a même vue négocier avec le colonel Khaddafi, la libération des infirmières bulgares.

Le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant s’est exprimé publiquement sur des sujets d’actualité lors d’une émission grand public.

Le rédacteur des discours présidentiels Henri Guaino a revendiqué sa paternité sur la plume du Président et ses discours finement ciselés - font penser à du Guaino plutôt qu’à du Sarkozy..

Quelle portée faut-il attribuer à ces changements ?

Signifient-ils vraiment une mutation du régime politique ou sont-ils les premiers balbutiements d’une équipe pas encore rodée ?

Analysons tout d’abord ce phénomène dans le cadre du droit existant. Constitutionnellement, il n’existe pas de collaborateurs du Président ayant une fonction exécutive. L’équipe de l’Elysée n’a pas de pouvoirs juridiques : il s’agit simplement de serviteurs personnels du Chef de l’Etat. Le Président ne peut agir sur la vie gouvernementale que par l’entremise du Premier ministre et des ministres.

Reconnaissons que, cependant, le fait a dépassé le droit. Les collaborateurs du Président s’imprègnent de l’onction présidentielle et ils exercent , depuis le début de la Cinquième République, un pouvoir d’influence non négligeable.

La nouvelle pratique sarkozyenne peut donc s’interpréter comme une volonté de sortir de l’hypocrisie et d’afficher au grand jour ce qui, jusqu’alors, restait discret et connu seulement des initiés.

Si Nicolas Sarkozy souhaitait ajuster le droit au fait, ce serait alors une profonde évolution du régime politique avec la diminution du pouvoir du Premier ministre -voire sa suppression- et l’accentuation de la présidentialisation du régime. On passerait alors de notre système orléaniste à un vrai régime présidentiel à l’américaine.

Pour l’heure, en tout cas, il s’agit plus d’une nouvelle cuisine que d’un changement de fourneau ?

Charles Debbasch

lundi, septembre 03, 2007

CONCUBINAGES MEDIATIQUES

CONCUBINAGES MEDIATIQUES
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) s'inquiète de la crédibilité d'un nouveau magazine politique de France 3 "Duel sur la 3" qui sera diffusé le dimanche à 23h15 présenté par Christine Ockrent, dont le conjoint est le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Le SNJ "pose la question de la crédibilité de l'information et des équipes rédactionnelles, dès lors qu'une émission à caractère purement politique est présentée par une journaliste dont le conjoint est un membre éminent du gouvernement en exercice".
Le syndicat rappelle que durant la campagne présidentielle, deux journalistes de France Télévisions, Marie Drucker et Béatrice Schönberg, ont "pour ces mêmes raisons" demandé à être retirées de la présentation de journaux d'information.
Une nouvelle dimension est ainsi ajoutée à la charte du journalisme moderne : « Dis moi avec qui tu couches avant de m’interviewer ». J’imagine le piquant désormais de toutes nos émissions politiques.

« Monsieur le ministre dites moi ce que vous pensez du colonel Khadafi ? »
-Je vais vous répondre avec une grande franchise mais assurez moi que vous n’avez eu aucune faiblesse pour son fils Salif

« Pourriez vous me donner votre opinion sut la prolongation de l’âge du départ en retraite ? »
-Votre question ne manque pas d’intérêt mais je voudrais être sur que le patron de journal avec lequel vous vivez ne cherche pas à obtenir une indemnité avant de prendre sa retraite

« La mode française a-t-elle un avenir ? »
-Bonne interrogation mais dites moi d’abord qui vous a payé le tailleur Chanel que vous portez.

Nul doute que le SNJ a posé la bonne question en se demandant si la position dans laquelle se trouve Christine Ockrent "ne peut pas ne pas avoir de répercussions sur le contenu de l'émission".

Encore que je ne sois pas certain de comprendre à quelle position l’éminent syndicat fait ainsi référence :la voit-il en position de mission ou de missionnaire ?

Charles Debbasch

dimanche, septembre 02, 2007

LES FRANCAIS ET LES ENTREPRISES

LES FRANÇAIS ET LES ENTREPRISES


Nicolas Sarkozy s’est rendu cette semaine devant l’assemblée générale du principal syndicat patronal, le MEDEF. Et, chacun de s’étonner devant cette collusion entre le Chef de l’Etat et le « grand capital ».

On ne peut qu’être étonné devant cette réaction. Ce qui étonne plutôt c’est que Nicolas Sarkozy soit le premier Président à faire ce déplacement. Parce qu’enfin personne ne s’étonne de voir le Chef de l’Etat se rendre devant les mouvements corporatifs les plus divers. Alors pourquoi manifester de la surprise lorsque le Président prononce un discours devant des entrepreneurs qui emploient la majorité des Français ?

Ceux-ci, il est vrai, sont en voie de se réconcilier avec le monde de l’entreprise. Et c’est tant mieux parce que deux facteurs sont inquiétants.

Le premier est d’ordre international. Il est lié aux excès de la spéculation financière. Il est anormal que dans la société capitaliste moderne les chances de profit sur la spéculation financière soient plus élevées que celles résultant d’investissements productifs.

Le second est intra européen. Il est vrai que nos exportations souffrent d’un euro fort. Mais ce n’est pas la seule raison du déficit de notre commerce extérieur. Car l’Allemagne s’en sort beaucoup mieux que nous. Sa puissance industrielle, son implantation sur les marchés émergents compense les pertes liées au change.

Nous devons donc renforcer nos industries, les affranchir des contraintes bureaucratiques et surtout re-légitimer le profit sans lequel il n’est pas de développement industriel possible/

Charles Debbasch

samedi, septembre 01, 2007

SARKOZY ET LES JUGES

SARKOZY ET LES JUGES

Pour ceux qui l’auraient oublié, Nicolas Sarkozy est juriste et avocat. Politique, il connaît l’immense insatisfaction de l’opinion à l’égard de la justice. Il ne se prive donc pas de donner son avis sur le fonctionnement de la justice et ses réflexions entraînent de nombreuses réactions corporatives des syndicats de magistrats.

Une réflexion s’impose dés l’abord. L’indépendance des magistrats signifie qu’ils ne doivent juger qu’en leur âme et conscience sans subir de pression de quiconque. Elle ne signifie pas que les magistrats soient les maîtres de la législation ou de la politique judiciaire qui relèvent elles de l’appréciation du Parlement ou de l’exécutif. Il n’est donc pas anormal que Nicolas Sarkozy dévoile sa conception des problèmes de justice.

.C’est à ce titre que le Chef de l’Etat s’est exprimé le 30 août 2007 jeudi, devant un ensemble de chefs d'entreprise réunis pour l'université d'été du Medef.

Il a déclaré à cette occasion qu'il souhaitait « mettre un terme » à la pénalisation du droit des affaires. « La pénalisation de notre droit des affaires est une grave erreur, a-t-il déclaré, Comment faire un calcul économique quand on ne sait pas à l'avance comment la réglementation va s'appliquer, quand on ne sait pas ce qu'on peut raisonnablement attendre des juges [...] quand le risque financier lié à l'incertitude juridique se double de plus en plus d'un risque pénal ? » Trop de contentieux « embarrassent les juridictions correctionnelles » alors qu'ils « pourraient être réglés au civil ». Le chef de l'État a assorti sa demande d'une mise en garde aux magistrats : « Les juges doivent jouer le jeu » et « ne pas se laisser tenter par le gouvernement des juges, ne pas se laisser aller à devenir des arbitres de la politique et à juger de la manière dont les chefs d'entreprise font leur métier. »

Ces réflexions ne peuvent qu’être approuvées.

Il est évident qu’il vaut toujours mieux régler les problèmes au civil plutôt qu’au pénal. L’excès de répression tue la répression. Il faut réserver le pénal aux affaires les plus graves et pour le reste faire supporter aux entreprises les conséquences de leur responsabilité civile.

Il est non moins évident que la politique des l’entreprise se décide dans l’entreprise. Les juges n’ont pas à se substituer aux dirigeants de l’entreprise pour refaire quinze ou vingt ans après leur propre calcul économique. Il est à cet égard choquant que certains magistrats s’affranchissent des dispositions claires du code pénal sur la prescription et se lancent dans l’archéologie judiciaire. Par exemple, en décidant que l’abus de biens sociaux ne se prescrit qu’à compter de sa découverte, les magistrats ont jugé contra legem et ont créé sans l’assentiment du législatif leur propre règle de droit.

La justice doit revenir à plus de sérénité à l’égard du monde de l’entreprise et ce n’est pas trop lui demander que de chercher à retrouver les chemins du droit et à abandonner les tentations de la politique.

Charles Debbasch