UN
GOUVERNEMENT HOLLANDAIS
La formation du premier gouvernement de François Hollande et de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault
est fortement marquée par l’empreinte
présidentielle.
Le
président a souhaité qu’aucune cellule de’ l’action gouvernementale n’échappe à
son emprise. Le ^pouvoir ne se partage pas. Le choix de Jean-Marc Ayrault se
situe dans cette perspective. La première secrétaire du Parti socialiste,
Martine Aubry, avec son fort caractère et son réseau aurait pu constituer un
pouvoir concurrent. Elle a donc été écartée. De même si deux postes sont attribués
aux verts, l’écologie est donnée à une socialiste de stricte obédience. Ainsi
seront évitées les crises liées aux choix nucléaires. Et, si Laurent Fabius est nommé aux Affaires étrangères,
il faut remarquer que ce domaine est strictement piloté depuis l’Elysée.
Pour le
reste, le gouvernement respecte les promesses faites par le Chef de l’Etat
durant la campagne.
La parité hommes-femmes
est strictement observée. L’équipe compte 34 membres, 18 ministres et 16
ministres délégués soit 17 femmes et 17 hommes. Ainsi la jeune garde du Ps
entre au gouvernement. Najat Vallaud-Belkacem devientà34 ans, responsable des
Droits des femmes, porte-parole et Delphine Batho ,à 39 ans, ministre déléguée
à la Justice., Aurélie Filippetti, 38 ans, est placée à la Culture et Fleur
Pellerin, 37 ans, hérite du portefeuille
de déléguée aux PME, à l'Innovation et à l'Economie numérique.
La composition
politique du gouvernement reflète la majorité qui s’est formée pour le deuxième
tour de la présidentielle.
Les différents courants du
Ps sont représentés. Des très proches de Martine Aubry se retrouvent ainsi
nommés à des postes importants : Marylise Le Branchu obtient la Réforme de
l'État, François Lamy la Ville. et Benoît Hamon l’Economie sociale et solidaire. Les fidèles
de Ségolène ne sont pas oubliés, avec les nominations de Najat
Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et ministre du Droit des femmes,
de Delphine Batho, ministre déléguée auprès du garde des Sceaux et de Dominique
Bertinotti nommée ministre déléguée en
charge de la Famille. Mais les postes essentiels reviennent aux fidèles du chef
de l’Etat : Manuel Valls à l’intérieur, Michel Sapin est chargé du
Travail, de l'Emploi et du Dialogue social. Pierre Moscovici, se voit confier
le portefeuille de l'Economie, des Finances et du Commerce extérieur, et Jérôme
Cahuzac, président de la commission des Finances de l'Assemblée, le Budget. Jean-Yves
Le Drian obtient la Défense et Stéphane Le
Foll l'Agriculture.
On remarquera que le numéro 2 du gouvernement est le ministre
de l’Education, Vincent Peillon chargé de mettre en œuvre la réforme éducative
promise par le Chef de l’Etat.
Les
alliés Verts du Parti socialiste disposent de deux portefeuilles, dont un pour
Cécile Duflot au ministère de l'Egalité des territoires et du Logement.
Les
radicaux de gauche ont deux postes si l’on inclut Christiane Taubira ancienne candidate
à la présidentielle de 2002. En revanche, le Front de gauche ne figure pas dans
l’équipe.
Le nouveau gouvernement ne constitue cependant qu’un pouvoir
intérimaire.
Ne disposant pas d’une majorité à l’Assemblée, il ne pourra pas
faire voter des réformes législatives. C’est donc au lendemain de ces élections
que pourra être constitué un gouvernement pleinement opérationnel dont, selon
les propos du premier ministre, seront exclus les éventuels battus aux élections.
Une deuxième bataille
électorale s’ouvre à présent, celle des élections législatives.
Charles Debbasch