vendredi, mai 29, 2009

VIOLENCE SCOLAIRE

VIOLENCE SCOLAIRE
On raconte qu’en Sibérie une fillette de cinq ans a été élevée par plusieurs chiens et chats et ne communique qu'avec le langage des animaux. Elle cherche à se faire comprendre en aboyant. Eduquée par des animaux, il est normal qu’elle se comporte comme eux.
Au moment où l’on débat de l’irruption de la violence dans nos lycées , collèges et écoles, on devrait se poser la question de savoir si les délinquants agressifs ne cherchent pas tout simplement à reproduire les comportements véhiculés par les films, les medias ou les jeux video.
Quand la violence devient un jeu, quand le réel et l’imaginaire s’entremêlent, on comprend que les esprits faibles confondent la règle et la transgression.
Il faut certes sévir sans faiblesse contre les comportements déviants mais aussi cesser de diffuser sans limites une culture de la violence.

Charles Debbasch

jeudi, mai 28, 2009

LES ELECTIONS EUROPEENNES DETOURNEES DE LEUR FINALITE

LES ELECTIONS EUROPEENNES DETOURNEES DE LEUR FINALITE


Un sondage récent démontre une persistance du désintérêt des électeurs français à l'égard des élections européennes. Les causes de ce scepticisme sont sans doute diverses.

Il existe tout d'abord ,dans notre pays , une démagogie antieuropéenne. Il est en effet facile pour les hommes politiques de se dégager de leur responsabilité en invoquant de prétendus dysfonctionnements des institutions de Bruxelles. Le thème de la bureaucratie irresponsable qui impose ses décisions envers et contre tous est en effet constamment utilisé. La tentation de faire apparaître comme étant positif tout ce qui vient des institutions nationales et comme négatives toutes les règles émanant de l'Europe provoque tout naturellement dans l'opinion publique une attitude antieuropéenne. Ce courant négatif s'est exprimé lors du dernier référendum sur l’Europe. L'Europe est plus populaire chez les cadres dirigeants que dans le reste de l'électorat. C'est ce qui explique que pour la ratification du traité de Lisbonne les gouvernements préfèrent la voie parlementaire à la voie référendaire .

Mais, la cause principale de la désaffection des électeurs à l'égard des élections européennes se trouve ailleurs. Ces élections devraient être l'occasion pour les partis de définir leur choix pour la construction et la mise en oeuvre de l'Europe. Mais, en dehors d'un débat sommaire entre les souverainistes et les fédéralistes, le vrai débat autour des élections européennes est ailleurs. Les différents partis se concentrent essentiellement autour d'enjeux nationaux. Les élections européennes sont simplement une sorte de sondage grandeur nature pour les principaux mouvements politiques .Ils cherchent à tester leur popularité en vue des prochaines consultations internes. Leur positionnement est donc essentiellement national. Le parti socialiste veut faire des élections européennes un vote sanction à l'égard de la politique du président Sarkozy tandis que l’UMP espère un satisfecit pour la politique suivie par le chef de l'État. Le MODEM , quant à lui, cherche à montrer que François Bayrou est en situation d'être le candidat du second tour pour les prochaines présidentielles. On est là bien loin des élections européennes .

On peut donc prédire que l'Europe sera la grande oubliée de la prochaine consultation .


Charles Debbasch

lundi, mai 18, 2009

LE PRETRE POLONAIS ET LE SEXE

LE PRETRE POLONAIS ET LE SEXE

Il n’est sans doute pas nécessaire d’être pratiquant pour enseigner la religion. Mais est-il possible de donner des conseils sur la vie sexuelle si l’on est prêtre, que l’on a fait vœu de chasteté.et que l’on vit dans un monastère ? La réponse paraît positive pour un prêtre polonais qui a écrit un livre sur ce sujet.
Dans cet ouvrage intitulé « Le sexe comme vous ne l’imaginez pas : pour les couples mariés qui aiment Dieu » le Père Ksawery Knotz raconte en détails comment les couples mariés peuvent pimenter leur vie sexuelle. Pour l’ecclésiastique « Tout acte, une caresse ou une position sexuelle, qui vise le plaisir est permis et conseillé par Dieu… Le sexe dans le mariage ne doit pas être ennuyeux, mais coquin, surprenant et plein de fantaisie ».
Voilà une piste intéressante dans notre société qui tend à devenir trop répressive.
Confions donc aux membres d’une société antialcoolique ou à Claude Evin le soin de donner des conseils œnologiques. Demandons à José Bové d’écrire un opuscule sur la culture assistée par les OGM Remettons à Christian Lacroix l’administration d’un camp de nudistes.
Et, ne soyons pas étonnés si l’on découvre un jour que le Père Ksawery Knotz est passé de la théorie aux travaux pratiques.

Charles Debbasch

dimanche, mai 17, 2009

VERS UN MEILLEUR CONTROLE DE L'ACTIVITE DES JUGES D'INSTRUCTION

VERS UN MEILLEUR CONTROLE DE L’ACTIVITE DES JUGES D’INSTRUCTION
L’AFFAIRE LIBERATION

Pour une banale affaire de diffamation, le directeur de publication de Libération Vittorio de Filippis". avait été arrêté à son domicile, à l'aube devant ses enfants. Arrivé au commissariat, il avait dû se déshabiller avant d'être fouillé au corps à deux reprises puis présenté à la juge d'instruction Muriel Josié, qui l'avait mis en examen. Une procédure qui avait semblé excessive pour une simple affaire de diffamation pour laquelle aucune peine de prison n'est encourue. , François Fillon s'était dit "choqué par les conditions dans lesquelles Vittorio de Filippis avait été interpellé". Le Premier ministre s'était alors prononcé pour "une réforme profonde de la procédure pénale en France".

La chambre de l’instruction vient d’annuler la procédure au motif que les actions ordonnées par le juge. " n'étaient pas strictement nécessaires à la poursuite de l'instruction, ni proportionnées à la gravité de l'infraction".


C’est une évolution importante de la jurisprudence’.Depuis plus de dix ans je soutiens qu’avant même de réformer la justice, il faut rendre plus effectives les voies de recours dont disposent les justiciables.

Voici ce que j’écrivais (www.justdroit.com) à ce propos : «le juge judiciaire est en retard sur le contrôle exercé par le juge administratif. Plus généralement le contrôle du juge judiciaire sur les actes de police judiciaire reste le plus souvent à l’état embryonnaire. Il suffira à un juge d’invoquer les exigences de l’ordre public pour couvrir son action même lorsqu’elle conduit à limiter les libertés et la Chambre de l’instruction se contentera de cette référence incantatoire alors que le juge administratif examine si les exigences de l’ordre public sont réelles et s’il existe une stricte proportionnalité entre les exigences de l’ordre public et la restriction de la liberté. Ainsi, il apparaît qu’avant même de réformer le droit de la procédure pénale, il conviendrait de rappeler les règles essentielles qui fondent les compétences des agents de l’Etat et le contrôle qui doit peser sur leur activité. Le juge administratif a réussi à assujettir l’administration au respect du droit. Il revient au juge judiciaire de discipliner l’usage par ses membres ou leurs délégataires des importantes prérogatives qui leur sont données pour que leur usage redevienne conforme aux principes essentiels de l’Etat de droit. »

Il faut souhaiter que l’affaire Libération fasse jurisprudence et que désormais un strict contrôle soit exercé sur l’utilisation des prérogatives que donne le Code pénal aux autorités habilitées dans le cadre de leur activité de police judiciaire.

Charles Debbasch

vendredi, mai 15, 2009

EUROPEENNES:LES INQUIETUDES DU PARTI SOCIALISTE

EUROPEENNES : LES INQUIETUDES DU PARTI SOCIALISTE
Un sondage IFOP rendu public le 12 mai montre que l'UMP devance le Parti socialiste de plus de cinq points dans les intentions de vote aux élections européennes de juin. La majorité se situe autour de 27%, dix points au dessus de son score lors du dernier scrutin européen en 2004 (16,6%). Le PS n’obtient que 21,5% d'intentions de vote.
Trois facteurs plombent le Parti Socialiste.
Le premier tient à la concurrence vive qui se joue sur sa gauche. La crise donne des ailes aux extrémismes et aux positions radicales et on se bouscule à la gauche du PS. Les listes Europe Ecologie soutenues par Daniel Cohn-Bendit obtiennent 7% tandis que le total des intentions de vote en faveur de la "gauche radicale" (Lutte ouvrière, Nouveau parti anticapitaliste, Parti communiste et Parti de gauche) dépasse 15%.
Le Parti Socialiste est également grignoté sur sa droite par le dynamisme du Mouvement démocrate qui recueille 13,5% des intentions de vote.
Mais c’est essentiellement le succès de l’UMP qui affaiblittions du PS. Le volontarisme européen qu’a manifesté Nicolas Sarkozy lors de la présidence francise et lors de la réunion du G20 porte ici ses fruits. L’UMP a une position résolument pro européenne mais elle demande fermeté, rigueur et activisme contre la crise ; Elle se présente comme le meilleur poil à gratter de l’Europe, d’une Europe politique qui contrôle sa bureaucratie.
E définitive, le PS est pour l’heure victime de lui-même. Divisé entre pro et antieuropéens, englué dans une lutte pour le leadership, il est pris à revers par un Nicolas Sarkozy qui répudié un libéralisme sauvage inadapté au temps de crise et qui occupe ainsi une partie du créneau du PS. Et ce dernier qui cherche à canaliser les mécontentements voit des mouvements plus à gauche lui disputer cette fonction.
Il n’est jamais simple de se voir reléguer au rang de doublure alors que l’on briguait le premier rôle.

Charles Debbasch






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mardi, mai 12, 2009

L'ETAT DE LA FRANCE VU PAR DES ANGLAIS

L’ETAT DE LA FRANCE VU PAR DES ANGLAIS
Pour The Economist : la France fait mieux que les Anglo-Saxons

Il est toujours intéressant de prendre en compte le jugement que les étrangers portent sur nous. A cet égard, la dernière livraison de l’hebdomadaire libéral britannique The Economist est particulièrement instructive. Il s’agit en effet d’un journal qui a toujours critiqué le modèle interventionniste français et qui a constamment marqué ses préférences pour le système libéral anglo-saxon.

Or, voici que la crise aidant, les vertus du colbertisme à la française apparaissent au grand jour. Et ce colbertisme a trouvé assez paradoxalement un nouveau chef de file, Nicolas Sarkozy.

The Economist remarque qu’« il a été en partie élu Président de la France en expliquant que le modèle français était moribond, et en vantant les louanges des modèles britannique et américain ».Mais, c'est le même homme qui a pris la tête de la croisade contre « le laisser-faire capitaliste », souligne à juste titre le magazine.

La chance de Nicolas Sarkozy c’est d’avoir hérité d’un système économique hier inadapté aux temps d’abondance et qui se trouve particulièrement convenir à l’époque de crise que nous vivons. La régulation du système économique par l’Etat est revenue à la mode .C’est ce qui permet à la France et aux Français de moins souffrir de la crise que les Anglais ou les Américains.

La thèse de l’hebdomadaire britannique est exacte à une condition prés. Il faut que la France sache faire le tri dans son appareil administratif entre les structures utiles et la mauvaise graisse.

La réforme de l’Etat est nécessaire pour pouvoir tirer profit, demain, de la reprise.

Charles Debbasch

dimanche, mai 10, 2009

LES DEUX ANS DE NICOLAS SARKOZY

LES DEUX ANS DE NICOLAS SARKOZY


Si l’on voulait une démonstration probante de l’erreur que fut le passage du septennat au quinquennat, il suffirait de contempler les débats qui entourent le deuxième anniversaire du mandat de Nicolas Sarkozy .Chacun se situe déjà en 2012 et tente d’anticiper les résultats de la future présidentielle.On en est pourtant loin et rien ni personne ne peut prévoir avec un degré sérieux de fiabilité les chances à la prochaine présidentielle de tel ou tel autre candidat.

I UNE APPARENCE DE SONDAGES CONTRADICTOIRES –

Pour l’heure des sondages en apparence contradictoires témoignent des hésitations de l’opinion.

Selon une première vague de sondages le président de la République serait le mal aimé des Français. D’aprés un sondage TNS Sofres Logica pour « Métro », 63 % d'entre eux perçoivent négativement son bilan .65 % se disent déçus par son action. Seul Jacques Chirac, en 2004, deux ans après sa réélection et après neuf ans de pouvoir, affichait une cote de confiance aussi basse. En mai 1997, après deux ans de mandat le fondateur du RPR disposait encore de 38 % de soutien. Quant à François Mitterrand, il comptait, lui, sur la confiance de 53 % de Français en 1984 et de 49 % en 1990, au même stade de l'exercice de la fonction.

Et pourtant, deux récents sondages donnent Nicolas Sarkozy très largement en tête au premier tour de l'élection présidentielle devant ses principaux adversaires de 2007, avec autour de 30 % des voix contre 21 % seulement à Ségolène Royal et 20 % à François Bayrou. Ainsi, le prétendu mal aimé est en tête dans les intentions de vote.

Ces sondages n’ont que l’apparence de la contradiction car ils reposent sur deux types de réponses différentes. Dans le premier cas, les Français manifestent leur impatience et leur désarroi devant la situation de notre économie et ils en font porter en partie la responsabilité sur les épaules du premier magistrat .Dans le second, ils manifestent clairement qu’en l’état actuel des choses Nicolas Sarkozy est néanmoins le meilleur candidat possible et que, si les élections avaient lieu demain, il serait sans doute reconduit.




II-DES CANDIDATURES QUI NE CONVAINQUENT PAS

En l’état actuel si la droite dispose en la personne du président d’un candidat incontesté, la gauche n’arrive pas à dégager un leader qui s’impose.

En raison de l’émiettement même des forces de gauche : Besancenot et Mélenchon font mouvement à part. Ils peuvent recueillir des suffrages mais n’ont aucune chance de se situer dans les deux premiers rangs.

Quant au Parti Socialiste, il traîne comme un boulet Ségolène Royal qui forte de son précédent score cherche à se perpétuer dans les premiers rangs mais une nuée de candidats potentiels qui va de Aubry à Fabius sans oublier Strauss-Kahn attend que l’audience de la Présidence de Poitou-Charentes s’érode définitivement Tout ceci fait désordre et ne laisse pas pour l’instant de porte ouverte au succès.

Là réside l’espoir de François Bayrou qui compte sur l’émiettement des forces de gauche pour forcer la porte du second tour et devenir le héraut d’un gaucho centrisme pour l’emporter sur Nicolas Sarkozy.

Si loin de l’élection, toute prédiction relève de la magie plutôt que de la science. Car il est vrai que tout dépendra de la situation économique mondiale et de l’équation personnelle de Nicolas Sarkozy dans trois ans.

III-LES MOINS ET LES PLUS DE SARKOZY

Toute politique de réforme provoque à mi-parcours l’impopularité car ceux qui souffrent des réformes sont touchés tandis que ceux qui en profiteront n’en ressentent pas encore les effets.

Il reste cependant que la conjoncture économique a quelque peu déséquilibré le Président et ses partisans.

Inspirés majoritairement par une culture économique libérale, ils doivent mettre en place des politiques interventionnistes pour conjurer la crise.

Partisans de la promotion de l’individu, ils doivent renforcer les solidarités pour protéger les faibles des effets douloureux de la situation économique mondiale.

Soucieux de réduire le poids de l’Etat et de la fonction publique, ils ne trouvent pas dans le secteur privé affaibli les forces de substitution nécessaires.

Il est alors inévitable que, malgré les incantations, les réformes proposées lors de la campagne présidentielle soient difficiles à mettre en œuvre et que dans une société traumatisée toute mutation déclenche son faisceau de divergences.

Il faut cependant mettre au crédit du volontarisme présidentiel le succès de la Présidence Française de l’Europe et le nouvel élan donné à la construction européenne. .De nombreuses mesures ont été prises en faveur des petites et moyennes entreprises. Le combat contre les délocalisations s’est accentué. La réforme des Universités a été lancée malgré les résistances.

Il faudrait certes que les nombreuses réformes engagées soient mieux pilotées dans leur mise en œuvre. Mais, enfin, le socle du changement se construit de jour en jour.

Et, jusqu’ici, la gauche qui critique s’est révélée incapable de présenter à l’opinion des alternatives crédibles. Ce qui explique que, même pour ceux qui n’approuvent pas sa politique, Nicolas Sarkozy reste le meilleur Président par défaut.

Charles Debbasch