jeudi, novembre 18, 2010

SARKOZY DE LA PRESIDENCE IMPERIALE A LA PRESIDENCE TEMPEREE

SARKOZY : DE LA PRESIDENCE IMPERIALE A LA PRESIDENCE TEMPEREE



Une nouvelle phase du quinquennat s’est ouverte avec la constitution du gouvernement Fillon III.



Il est fini le temps où Nicolas Sarkozy se plaçait en première ligne dans tous les domaines, où l’équipe de l’Elysée triomphait sur celle de Matignon. Le Président est revenu sur une conception plus classique de ses pouvoirs.

Plusieurs raisons expliquent cette évolution.

L’opinion des Français tout d’abord. Les citoyens n’ont pas accepté la vulgarisation de l’institution présidentielle. Ils ont récusé le style décontracté et la parole populaire sinon vulgaire. Ils préfèrent la majesté à la banalisation. Sur le fond éga lement, l’image d’un président intervenant sur tout n’a pas enchanté l’opinion .

D’autant que la crise économique est passée par là. On aurait tout accepte d’un président dispensant l’abondance. On ne tolère pas un interventionnisme débridé conduisant à se serrer davantage la ceinture. La situation française n’a rien d’exceptionnel .Dans tous les pays, les gouvernés imputent au pouvoir les difficultés économiques.

Nicolas Sarkozy a tiré les leçons de la nouvelle situation.

Il avait envisagé de reprendre la main sur Matignon et de désigner un nouveau chef du gouvernement. C’est la situation inverse qui s’est imposée . Fillon a gagné la partie. Il a été reconduit avec des pouvoirs accrus porté par un courant favorable dans l’opinion.

Même le parti majoritaire a pris du champ par rapport au Président. Le fidèle Bertrand a été éliminé et remplacé par le dynamique Copé qui a toujours manifesté une certaine indépendance par rapport au chef de l’Etat.

Fillon et Copé ne sont pas seulement des pièces maitresses de la nouvelle donne sarkozyenne. Ils sont des challengers pour la présidentielle de 2017.Leur fidélité au président s’étoffera si la candidature Sarkozy retrouve tout son lustre pour 2012. Elle deviendra plus aléatoire si Nicolas Sarkozy n’arrive pas à reconquérir l’opinion.

En tout état de cause, en ce mois de novembre 2010, la Présidence impériale est morte. La Présidence tempérée a pris sa place.

Charles Debbasch