mardi, août 09, 2011

LA CRISE DE L'ENDETTEMENT


Les années d’expansion ont masqué le problème. Emportés par une course à la dépense, les pays développés ont laissé croitre leur endettement .La baisse de l’expansion et la désindustrialisation font apparaître le problème dans toute son ampleur. Le fardeau de la dette est trop lourd .
En Europe ,il met en péril l’euro . Les pays vertueux comme l’Allemagne se font tirer l’oreille pour sauver les cigales grecques, italiennes ou espagnoles Aux Etats-Unis républicains et démocrates se sont querellés comme des chiffonniers avant de s’entendre pour relever le plafond de la dette avec comme conséquence la perte de la notation AAA .
Les Etats-Unis font désormais partie du "club des 100%" formé par les pays dont la dette dépasse 100% de la richesse qu'ils produisent en une année. Dés que le plafond d'endettement a été relevé par le Congrés, le Trésor américain a emprunté 238 milliards de dollars supplémentaires.
La dette fédérale est à présent de14 580 milliards de dollars alors que le PIB, en 2010, s'est établi à 14 526 milliards de dollars. Ainsi la dette américaine dépasse les 100% du PIB.
En France, la dette publique a atteint 83% du PIB fin 2010.Elle passera en 2011 à 86,2% (87% en 2012). Le service de la dette devient ainsi en 2011, le premier poste du budget : 46,9 milliards, contre 44,5 pour l’Éducation et 30,1 pour la Défense).

Les Etats endettés sont des Etats vulnérables. Ils sont contraints à des coupes sombres dans leurs budgets qui mécontentent des couches entières de la population et fragilisent la situation électorale des gouvernements en place.
Les Etats endettés sont également à la merci de leurs créanciers
La Chine, qui reste le plus grand créancier des Etats-Unis avec près de 1.200 milliards de dollars de bons du Trésor en caisse, estime qu’elle "a désormais le droit d'exiger des États-Unis qu'ils s'attaquent à leur problème structurel de dette et assurent la sécurité des actifs chinois en dollars". Elle demande de" mettre en place une surveillance internationale sur la question du dollar. Une nouvelle monnaie de réserve peut aussi être une option pour éviter qu'une catastrophe soit provoquée par un seul pays"...
Quant à l’Italie elle se trouve à présent pratiquement sous la tutelle de la BCE . Jean-Claude Trichet et son successeur désigné Mario Draghi ont envoyé une lettre commune à Silvio Berlusconi énonçant les conditions posées par la BCE à l'acquisition de titres d'État italiens sur le marché secondaire. La BCE demande à Silvio Berlusconi de procéder par décret, d'application immédiate, et non par projet de loi .Elle énumère ensuite les réformes qu'elle attend de l'Italie et notamment des privatisations des sociétés municipales (transports publics, voirie, fourniture d'électricité, à l'exclusion de la distribution d'eau qui devra rester publique).
La BCE demande de rendre plus flexibles les procédures de licenciement et de privilégier les accords au sein des entreprises par rapport aux conventions sectorielles négociées à l'échelon national.
On imagine les difficultés politiques à faire accepter cette nouvelle rigueur à des populations habituées à des décennies de laisser aller .