dimanche, février 10, 2008

SARKOZY'L'ETAT D'APESANTEUR

L’ETAT D’APESANTEUR

Après l’état de grâce voici venu pour Nicolas Sarkozy l’état d’apesanteur avec une courbe de sondages devenue folle .Il semble que le pouvoir n’est plus qu’un fétu de paille vulnérable à tous les vents. Chacun sait que l’état de grâce ne dure qu’un temps mais la rapidité du retournement de l’opinion mérite d’être analysée de plus près.

Ramenons tout d’abord les évènements à leur juste dimension. La société médiatique parisienne est une caisse de résonance qui préfère les tambours tonitruants aux fines clarinettes. Après avoir encensé sans limites, elle condamne sans réserve. Le pouvoir n’est pas menacé il traverse simplement- _une zone de turbulences.

Le retournement d’opinion repose , en premier, sur des causes liées à l’attitude du Chef de l’Etat. Celui-ci se comporte comme si le régime politique français était déjà un régime présidentiel où les vrais ministres sont les collaborateurs du Chef de l’Etat. Or ,constitutionnellement, ce n’est pas le cas. Les décisions du Président de la République ne peuvent entrer en application qu’à travers l’appareil gouvernemental. Si des collaborateurs du chef de l’Etat se comportent comme des ministres, cela réduit le poids politique du premier ministre et des membres du gouvernement et occasionne des dissonances qui ruinent la crédibilité de l’action politique.

Celle-ci est également mise en cause par l’interventionnisme excessif du Chef de l’Etat. Cette surabondance d’action donne l’impression de la fébrilité plutôt que du volontarisme. Trop de sillons tracés et pas assez de labourage.

Enfin, la désacralisation du pouvoir n’est pas encore acceptée par toutes les couches de la population. Une partie de la population préfère les ors de Versailles aux confettis d’Eurodisney. La surexposition de la vie privée du président a créé une situation de vulnérabilité. Voici qu’à présent la presse s’autorise même à fouiller les SMS vrais ou prétendus du Président.

Pour avoir entrouvert la porte de sa chambre à coucher, le Président se trouve dans une situation ou des journalistes s’autorisent à se cacher sous son lit ;

Tous ces facteurs ne doivent pas être exagérés car ils seraient considérés comme négligeables si la situation économique était bonne Or, elle ne l’est pas.

La crise du système bancaire est évidente, la désindustrialisation se poursuit, les caisses de l'Etat sont vides.

Il est difficile dans ces conditions de déverser du pouvoir d’achat. De même que le pouvoir de Valery Giscard d’Estaing avait commencé à vaciller après le premier choc pétrolier, de même Nicolas Sarkozy est affaibli par le climat économique morose.

Les crises économiques nuisent toujours au parti au pouvoir et la situation française n’échappe pas à la règle.

Charles Debbasch