lundi, décembre 04, 2006

SARKOZY FORCES ET FAIBLESSES

LA CANDIDATURE SARKOZY

En officialisant sa candidature, Nicolas Sarkozy n’a fait que confirmer ce à quoi il confessait penser depuis longtemps et pas seulement en se rasant : il souhaite devenir le futur Chef de l’Etat. La méthode qu’il a suivie ressemble à celle de son ainé Chirac. Il a exercé les plus hautes fonctions ministérielles. Il a pris le contrôle d’un grand mouvement politique. Il n’a pas manqué d’appétit politique exerçant des mandats politiques divers très jeune. Ainsi, il s’est préparé à des fonctions suprêmes et il ne manque pas d’expérience. Sa notoriété est grande et son adhésion populaire variée. Cet homme est un libéral qui croit aux valeurs de l’initiative privée mais qui adhère au rôle régulateur de l’Etat. Il défend l’ordre républicain sans lequel il n’est pas de société organisée. Il défend une politique étrangère indépendante sans se sentir obligé d’insulter tous les jours les Etats-Unis en prenant sa douche.

Sa personnalité se distingue de celle de Ségolène Royal. Membre de l’establishment politique il ne bénéficie pas de l’effet de fraicheur que produit la candidate socialiste. Il dispose, en revanche, de l’expérience des affaires de l’Etat que ne partage pas encore la candidate du PS. Seule la campagne électorale permettra en effet d’éclairer les électeurs sur ce que fera Ségolène Royal si elle est élue tandis que déjà chacun peut imaginer ce que sera une présidence Sarkozy.
La force de la candidature Sarkozy réside là. Chacun peut le juger sur son action passée. On peut dire qu’il est « prévisible « alors que la candidate PS est « imprévisible. »

Sarkozy ne manque cependant pas de handicaps.

La droite est ainsi faite qu’elle connaît plus d’aptitude à la division que la gauche. Sans parler de l’effet Le Pen qui est difficilement mesurable, il reste deux inconnues. Que fera le camp villepiniste à l’intérieur de l’UMP . Il est douteux qu’il se rallie avec autant de spontanéité au candidat Sarkozy que les Fabius et Strauss –Kahn à la candidate Royal. Par ailleurs la candidature centriste de Bayrou peut enlever à la droite les voix qui sont nécessaires pour pouvoir se maintenir au second tour. Et la vieille tentation centriste d’alliance avec le PS peut ressurgir à chaque instant.

Mais le véritable obstacle est ailleurs. Les Présidents en fin de mandat ont beaucoup de mal à admettre l’idée d’avoir un successeur dans leur propre camp. De Gaulle a combattu la candidature Pompidou, Mitterrand celle de Jospin et le moins que l’on puisse avancer est que Jacques Chirac pour l’instant ne fait rien pour soutenir une candidature Sarkozy.

Le succès de Sarkozy dépendra donc de son aptitude à rassembler son propre camp sans céder à la tentation des règlements de compte et des exclusions.

Charles Debbasch

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