lundi, juin 11, 2007

dES LEGISLATIVES PRESIDENTIALISEES

DES LEGISLATIVES PRESIDENTIALISEES

Le premier tour des élections législatives de ce dimanche 10 mai 2007 confirme et amplifie le succès remporté par l’UMP lors de la dernière présidentielle. Cette victoire -qui demandera à être confirmée dimanche prochain- est logique.

Deux éléments ont poussé vers cette présidentialisation des élections législatives ;

Le premier est l’inversion du calendrier électoral. En repoussant les législatives après les présidentielles, Lionel Jospin a poussé à cette présidentialisation des élections législatives car on voit mal le peuple se déjuger en un si court délai. Désormais, sauf dissolution qui déséquilibrerait le rythme de concordances des élections, le chronogramme assure au nouveau président élu l’extraordinaire privilège de pouvoir en appeler au peuple dans la foulée des présidentielles.

Si la première modification relève de l’ère socialiste, la seconde se rattache au pouvoir chiraquien. En acceptant de réduire à cinq ans le mandat présidentiel, Jacques Chirac a lié la durée des mandats législatif et présidentiel et donné tout son effet à l’inversion du calendrier électoral.

Seule une dissolution qui détacherait les mandats de leur concordance temporelle peut briser cet effet. Certes, on voit mal un Président qui dispose d’une majorité rééditer l’erreur commise par le prédécesseur de Nicolas Sarkozy avec sa dissolution ratée. Mais, la vie politique ne figure pas au sein du royaume des certitudes mais dans l’ouragan des incertains.

Charles Debbasch