mercredi, mars 12, 2008

MODEM MOD'EMPLOI

MODEM MOD’EMPLOI
François Bayrou a tenté de régénérer le centrisme en créant le Modem. Avec un talent incontestable, une volonté de fer, il s’efforce d’échapper à la bipolarisation. Mais, il retrouve un problème classique. Trop faible pour emporter des résultats décisifs, il a un pouvoir de nuisance incontestable mais un poids électora l léger qui lui impose de rechercher des alliances. Celles-ci l’entraînent ainsi nécessairement dans l’un des grands blocs.
Et c’est là que l’intérêt personnel de François Bayrou et celui du Modem se dissocient.
Le Modem a besoin pour progresser d’une stratégie claire. Le rôle d’un parti c’est d’avoir des élus qui pratiquent une politique commune. L’intérêt de François Bayrou est de continuer son combat contre les deus grands blocs en espérant que l’opinion publique le rejoindra.
Il y a donc un conflit entre l’ambition présidentielle de François Bayrou et l’aspiration des membres de son parti. Ceux-ci ont intérêt à se liguer avec un des grands blocs. François Bayrou, en revanche, perdrait toute crédibilité et même sa raison d’être, en s’alignant sur un des grands partis.
C’est ce qui explique que le leader du Modem n’ait pas choisi de stratégie d’alliance claire entre les deux tours des municipales.
A Marseille, à Lille, à Asnières-sur-Seine, à Chartres à Melun ou à Poissy le Modem a fait alliance à gauche avec le PS. En revanche, dans d’autres communes, le Modem s’est allié avec la droite. C’est le cas notamment à Metz, Colombes ou Toulouse.
Dans d’autres villes, le Modem se maintient purement et simplement. C’est le cas à Pau où François Bayrou est en situation difficile ,à Saint-Étienne, Belfort , Aix-en-Provence ou à Paris où, malgré les appels du pied, de Marielle de Sarnez ,Bertrand Delanoë a refusé toute alliance avec le Modem.
Une seule alliance a été récusée par François Bayrou, c’est celle avec le PC qu’a pratiquée à Aubagne la liste Modem.
Les alliances en patchwork du Modem démontrent malgré tout que la bipolarisation a encore de beaux jours devant elle.

Charles Debbasch