lundi, juillet 27, 2009

LE MALAISE DE NICOLAS SARKOZY

LE MALAISE DE NICOLAS SARKOZY

Un simple malaise du Président de la République , après quarante cinq minutes de course sous un soleil de plomb, et la France s’emballe.
Légitimement, parce que la santé du Chef de l’Etat intéresse tous les Français et que tous ont partagé une légitime émotion. A cet égard, on ne peut que se féliciter que les leaders de l’opposition se soient associés aux vœux de prompt rétablissement.
Mais, cette émotion est aussi la démonstration d’une certaine incrédulité. On a tellement menti chez nous sur la maladie des Présidents qu’un vieux fond populaire est tenté de penser que l’on cache la vérité et que les choses sont plus graves que l’on veut bien le dire. Ce débat est réellement apparu avec la mort en fonctions d’un Chef d’Etat. Quand Georges Pompidou meurt le 2 avril 1974 à l’âge de 63 ans, les français qui n’appartiennent pas au microcosme apprendront avec surprise qu’il souffrait sans doute déjà au moment de son élection d’une forme de cancer du sang. Si, en 1984, François Mitterrand publie, au lendemain de sa prise de fonction, un bulletin médical précis, dés que les atteintes du cancer de la prostate se confirment le black out s’installera. Le docteur Grubler reconnaitra, après la mort du leader du PS, que ses bulletins de santé étaient falsifiés. Jacques Chirac souffrira pendant son mandat, le 2 septembre 2005, d’un petit accident vasculaire cérébral qui ne sera révélé qu’au lendemain de son hospitalisation. On comprend alors que les Français soient soupçonneux et que des rumeurs sur les troubles supposés de ceux qui nous gouvernent meublent les brèves de comptoir.
Quant à Nicolas Sarkozy, il avait déclaré au journal Le Monde le 5 mai 2007 :"Si je suis élu, je m'engage à publier un bulletin de santé dès mon entrée en fonction, au moins deux fois par an ensuite, et plus si l'évolution de mon état de santé devait le justifier". Il publie son premier bulletin de santé quelques jours après son élection. Toutes les informations médicales sur le coup de chaleur du Président ont été fournies avec régularité. Ce qui n’empêchera pas les rumeurs de prospérer.
En fait, on navigue dans ce domaine entre deux extrêmes.
Le premier est celui du Président à la dure cuirasse, invincible et pétant de santé que l’opinion recherche et qui fait préférer pour la fonction suprême un boutefeu à un gringalet souffreteux.
Le second est la réalité cachée. Il n’existe pas de surhomme. Chaque être humain a ses bobos cachés, ses émotions, ses doutes et ses passions.
Et il arrive toujours un moment où la réalité de la vulnérabilité transperce la carapace du super héros.

Charles Debbasch