Les malheurs obligent à
voir des réalités que l’on n’osait pas entrevoir. Ils peuvent aussi rassembler.
La France meurtrie par
le terrorisme a su se rassembler pour honorer la mémoire des vivtimes. Comme l’a
exprimé avec une grande dignité le Président de la République : «Le
terrorisme ne parviendra pas à fracturer notre communauté nationale. Nous
devons être rassemblés. Nous ne devons céder ni à l'amalgame ni à la vengeance»
La dérive d’in tueur et
de ses éventuels complices aurait pu être exploitée par les diseurs de mauvaise
aventure. L’union sacrée des représentants de tous les cultes, de la France
politique et de la France profonde a permis de passer à côté de l’esprit de revanche
et de transcender les clivages de tous ordres. A cet égard, on peut dire que
les martyrs du terrorisme ne sont pas morts pour rien.
Leur valeureux sacrifice ne doit pas pour
autant empêcher de regarder en face des réalités que nous avons dans la quiétude
habituelle tendance à ignorer.
Dans le calme apparent
où nous vivons à l’ordinaire nous avons tendance à minorer l’importance des forces
armées et de sécurité qui sont pourtant des piliers essentiels d’une société.
Une France désarmée
c’est une France vulnérable.
Une France sans police c’est une société vouée
au crime et à la délinquance.
Certes l’usage de la force doit rester dans
notre état de droit strictement encadré
et proportionnel à la gravité des menaces qui passent sur nous. Mais ce sont
les forces de sécurité qui protègent les faibles contre les forts, les honnêtes
gens contre les criminels.
En l’espèce, on ne peut
que se féliciter de l ‘extrême efficacité de la magistrature et des corps de
sécurité pour identifier le tueur et éviter qu’il ne commette d’autres
forfaits.
Il faudra s’en souvenir
lorsque le calme apparent sera revenu et se rappeler que le calme quotidien n’existe
que par la vertu de tous ceux qui œuvrent dans la discrétion pour prévenir
toutes les atteintes à l’ordre public.
Il nous faut aussi nous
défaire de l’angélisme qui feint de croire que notre société n’est pas menacée.
Toute société génère ses ennemis et ses intolérances. On doit les combattre par
la juste application de la loi mais aussi par la force si le besoin l’exige.
Notre société ouverte
et tolérante est plus vulnérable que les sociétés fermées d’autrefois où chacun
identifiait et connaissait ses voisins. L’anonymat qui s’est installé dans nos grandes
cités rend la reconnaissance des délinquants plus difficile. Les problèmes de
la planète génèrent de nouveaux fanatismes et l’extrémisme islamique déviant
est de ceux-là.
Cette épreuve passée
nous ne devrons pas oublier que nous pouvons être frappés autrement demain.
C’est dire que nous devons tout à la fois
approfondir les canaux de notre unité nationale et nous donner les moyens de la
défendre avec ardeur et compréhension.
Charles Debbasch