vendredi, septembre 22, 2006

LE PRE PRESIDENTIEL ORAGE SUR LES MEDIAS

LE PRE PRESIDENTIEL

ORAGE SUR LES MEDIAS

Un directeur de journal laisse publier la photo de la femme de Nicolas Sarkozy en escapade, il est relevé de ses fonctions par le groupe Lagardère. Une journaliste de France 2 épouse le ministre Bodoo et la voilà interdite d'antenne par le patron de la chaîne qui estime que ce lien conjugal risque de peser sur son objectivité dans le débat présidentiel. François Bayrou quant à lui met en doute l'objectivité des medias liés désormais à de grands groupes industriels, il est aussitôt tancé par les dirigeants de TF 1.

Tous ces faits illustrent une crise profonde des medias . Les nouvelles techniques de communication en sont en partie la cause. Quand on peut avoir accès en temps réel à l'information sur Internet, il est évident que l'imprimé a toujours un temps de retard. Mais des facteurs propres à la presse française expliquent aussi le déclin. Les journaux français n'ont pas su séduire les nouvelles générations et leur qualité rédactionnelle laisse souvent à désirer.

Dés lors les journaux français étaient murs pour entrer dans la stratégie des grands groupes industriels qui y voient un moyen pour renforcer leur emprise sur la société. Nous sommes aujourd'hui en présence d'une presse normalisée. Le groupe Dassault a pris le contrôle de l'empire Hersant et de son emblématique Figaro, le groupe Lagardère contrôle Hachette et sa myriade de titres, le groupe Bolloré a conclu une alliance avec le Monde et Libération en difficultés a du faire appel à un partenaire financier, TF 1 et sa constellation audiovisuelle sont contrôlées par le groupe Bouygues.

On peut, pour se rassurer tenter de minimiser l'impact de cette emprise. Les rédactions sont autonomes et le propriétaire financier ne tient pas la plume des journalistes. Certes, mais les choses ne sont ni aussi simples, ni aussi claires. Si la plume est libre, les enjeux stratégiques et financiers commandent et influencent donc le contenu du journal. Les autorisations nécessaires pour exploiter les nouvelles technologies comme la TNT sont délivrées par le gouvernement et on ne peut ignorer que s'ouvrent ainsi de subtils moyens de pression.

La période pré présidentielle explique la montée de la fièvre actuelle. Chaque candidat se préoccupe de sa politique de communication et cherche à pénétrer le subtil réseau d'influence qui construit l'opinion. On n'a pas fini de recenser les interférences entre les medias et les politiques. ~ais, une chose est sure. La lutte pour le contrôle des medias est engagée et on n'a pas fini d'en attendre parler.

Charles Debbasch