vendredi, avril 18, 2008

DIMINUER LE POIDS DE L'ETAT

DIMINUER LE POIDS DE L’ETAT

La France subit les conséquences de cinquante ans de socialisme rampant. Elle a un des Etats les plus lourds de la planète et sans doute un des moins efficaces. Le récent débat sur le nombre des enseignants n’est qu’une facette d’un problème plus large.

Le constat a été fait maintes fois. Mais il mérite d’être rappelé. Les fonctions publiques d'Etat, territoriale et hospitalière emploient plus de, 5 millions de personnes, soit un salarié sur cinq

Le brillant pourfendeur des gabegies publiques, Jacques Marseille le rappelle : les onze pays développés qui ont le plus diminué leur taux de chômage sont ceux qui ont le plus baissé leurs dépenses publiques en faisant travailler moins de fonctionnaires mais plus efficacement. « Malgré le nombre de fonctionnaires travaillant à Bercy, sur les 12 milliards d’euros en moyenne par an de rappels d’impôts non réglés et faisant l’objet de pénalités et d’intérêts de retard, 7,5 milliards ne sont jamais recouvrés ? Faut-il rappeler que la France compte 83 enseignants dans le secondaire pour 1 000 habitants là où l’Allemagne en compte 66 et le Royaume-Uni 60 ? 2,2 agents des impôts sur 1 000 habitants là où le Royaume-Uni en compte 1,3, la Suède et le Canada 1,2 ? Faut-il rappeler que la France dispose de 1 987 fonctionnaires pour soutenir les exportations alors que l’Allemagne, qui pèse le double de la France en pourcentage du commerce mondial, en compte 1 046, presque un sur deux en moins ? »

Tous les pays développés ont lancé un programme de réduction du nombre de fonctionnaires sans altérer la qualité des services publics. Les effectifs des fonctionnaires d’Etat ont baissé de38% en Suède, de 20% en Grande-Bretagne, de 14% en Espagne, de 7% en Italie. Alors pourquoi la réforme est-elle si difficile en France ?

Notre pays baigne dans une idéologie de gauche -dont la droite au pouvoir ne s’est jamais départie avant Nicolas Sarkozy - qui voit dans l’emploi public la panacée universelle. Même si l’entreprise privée et le capitalisme ont été quelque peu réhabilités, il reste une imprégnation marxiste idolâtre du tout Etat.

Favorables aux services publics, les syndicats de fonctionnaires s’enferment dans le quantitatif au lieu d’insister sur le qualitatif.

Or le quantitatif est l’expression du corporatisme tan- dis que l’essentiel pour les citoyens est le qualitatif. L’important par exemple pour l’Ecole n’est pas le nombre d’enseignants mais la qualité du service rendu aux élèves.

Le quantitatif n’est souvent qu’un prétexte pour refuser toute réforme et pour voir la réalité des insuffisances en face.

C’est dire qu’une campagne d’explication est nécessaire. Il faut faire comprendre à l’opinion publique que ce ne sont pas les services publics qui sont en cause mais la façon dont ils sont assurés.

Des fonctionnaires moins nombreux mais plus efficaces seront davantage respectés.

Des fonctionnaires mieux répartis selon les fonctions de l’Etat permettront de renforcer les secteurs vitaux.

En d’autres termes, un Etat plus léger, plus efficace et moins coûteux tel doit être l’objectif essentiel pour moderniser la France et mieux satisfaire les Français.

Charles Debbasch

On peut consulter
Charles Debbasch,Administration Publique, 6ème édition, Economica 2005