mercredi, février 09, 2011

GREVE DU SEXE EN BELGIQUE

Dans une pièce de 411 avant JC, dont l’action se déroule au cours d’une guerre entre Athènes et Sparte, Aristophane raconte l’initiative de Lysistrata, une belle Athénienne qui a réussi à convaincre les femmes de toutes les cités de déclencher une grève totale du sexe, jusqu’à ce que les hommes reviennent à la raison et cessent le combat.
Fatiguées de subir les conséquences de la lutte pour le pouvoir , les femmes kenyanes ont, en mai 2009, lancé un mot d’ordre « Pas de réforme, pas de sexe ! », Même Ida Odinga, l’épouse du chef du gouvernement kenyan, s’est dite solidaire de l’initiative. Par cette action les femmes espéraient convaincre le Premier ministre, Raila Odinga, et le président, Mwai Kibaki, d’agir contre la pauvreté plutôt que de se quereller. Patricia Nyaundi, directrice exécutive de la Fédération des avocates remarquait. « Les grandes décisions sont prises sur l’oreiller, donc nous demandons aux deux dames (les épouses du Premier ministre et du président) lorsqu’elles se retrouvent dans l’intimité avec leurs maris de leur demander : "Mon chéri, peux-tu faire quelque chose pour le Kenya ?" ».
En Belgique, ce n’est pas le trop plein politique mais le vide puisque les partis n’arrivent pas à se mettre d’accord pour former une majorité parlementaire susceptible de permettre la constitution d’un gouvernement. Aussi, la sénatrice flamande, Marleen Temmerman, a demandé aux femmes des décideurs du pays de ne plus se donner physiquement à leur mari et amant afin qu'un gouvernement soit plus rapidement formé. Elle appelle à la grève du sexe jusqu'à l'annonce d'un gouvernement en Belgique.

La grève du sexe devient ainsi un moyen de pression pour obliger une classe masculine majoritaire dans les rouages du pouvoir à se montrer constructive.

On n’est cependant pas sûr que le remède soit très efficace. En punissant les hommes, les femmes se sanctionnent elles-mêmes .La guerre politique s’introduit dans le couple. Et, pour réconcilier les politiques, on met en péril le fragile équilibre des ménages.

Charles Debbasch
,