jeudi, juillet 31, 2008

LE TROU DE LA SECURITE SOCIALE ET LE CLIVAGE DROITE GAUCHE

LE TROU DE LA SECURITE SOCIALE
ET LE CLIVAGE DROITE - GAUCHE


Dans les premières années de l’indépendance algérienne, un ministre de Ben Bella s’était fait une petite réputation chez les humoristes en déclarant « Voilà un an nous étions au bord du gouffre et nous avons fait un grand pas en avant ».

La même formule pourrait être reprise à propos du trou de la sécurité sociale qui, malgré tous les plans égrenés au fil des ans, se creuse toujours davantage. Cette année, le régime général de l’Assurance Maladie devrait être en déficit de près de 9 milliards d’euros.avec notamment un solde négatif de 4 milliards pour la maladie et de 5,6 milliards pour la vieillesse.

Certes quelques progrès ont été réalisés dans la branche maladie mais le secteur vieillesse dérape dangereusement avec le départ en retraite de la génération du baby boom. A l’évidence, une économie plus active procurerait plus de cotisants mais la croissance ne se décide pas par décret. Si l’on veut éviter l’impopulaire augmentation des cotisations, il faut donc maitriser les dépenses de santé. Mais là la gauche et la droite se heurtent.
La gauche prend le visage de la. générosité. Elle préfère laisser filer les comptes plutôt que prendre des mesures impopulaires. La droite plus technocratique se sent la responsabilité de remettre de l’ordre .Elle apparaît ainsi plus flagellatrice. Elle cherche à traquer les abus, à éviter les dérapages des dépenses. Mais elle ne peut oublier le poids de son électorat. Augmenter la part des dépenses supportées par les patients, c’est se mettre à dos l’opinion .Refuser l’ajustement des honoraires des médecins c’est s’attaquer à une base importante de son électorat.
Voilà pourquoi, on s’en tient à des réformettes comme l’institution d’une taxe sur les mutuelles et les assurances complémentaires.

Nicolas Sarkozy avait déclaré solennellement que «tout euro dépensé dans la santé doit être un euro utile qui serve à guérir ou à soulager la souffrance. »Il reste que la navigation est difficile dans cette mer de dépenses. Ce n’est que progressivement que l’on arrivera à responsabiliser davantage les patients et les professionnels et à faire comprendre à chacun que même la Santé ne peut pas vivre au dessus de ses moyens.

Charles Debbasch