vendredi, avril 13, 2012

LE PRESIDENT ET L'OUTSIDER


TEMPS DE CAMPAGNE
II-LE PRESIDENT ET L’OUTSIDER
La bipolarisation de la vie publique joue à plein .Il existe deux types de candidats : ceux susceptibles de figurer au second tour et ceux dont le destin présidentiel s ‘arrêtera au soir du premier tour. Pour l’instant, deux candidats paraissent capables de franchir le cap du premier tour : le président sortant et le candidat du parti Socialiste, le maître des lieux et l’outsider.
Nicolas Sarkozy ne manque pas de titres pour emporter la réélection  Il a montré son aptitude à gouverner en période de crise .A l’international comme à l’interne il s’est toujours bien sorti des difficultés et de l’imprévu. Il a apporté des réformes décisives comme celle des retraites et traité avec autorité les problèmes de sécurité
Il souffre pourtant de trois handicaps qui pourraient ruiner ses chances d’être réélu.
 Le premier est le mode de scrutin à deux tours ; le second tour est souvent périlleux pour les sortants qui voient se liguer tours leurs concurrents contre eux ; Giscard d’Estaing en a fait l ‘amère expérience
En  1981 Giscard arrive en tête au premier tour  avec 28,32%des suffrages contre 25,85% pour Mitterrand. Mais .il est battu au second tour. Le leader socialiste obtient 51,76 % contre 48,24 pour le président sortant
En 2002 , Chirac ne doit sa réélection qu’à une divine surprise. Jospin donné vainqueur par les sondages au second tour est éliminé au premier. Il  ne totalise que 16,68 des suffrages contre 16,86 % pour Jean-Marie le Pen. Au second tour, Chirac obtient 82,21% des suffrages . Il ne suffit d’ailleurs pas d’arriver en tête au premier tour pour garantir l’élection au second. En 1995  Lionel Jospin arrive en tête au premier tour,  il est cependant battu au second par Jacques Chirac.
L’union contre le sortant Sarkozy est renforcée par un second facteur .La crise économique qui sévit en Europe a toujours été jusqu’ici défavorable aux sortants Au Royaume Uni, en Espagne, au Portugal et en Grèce les électeurs ont chassé les gouvernants au pouvoir.

Mécontents de leur situation les citoyens sont tentés d ‘en attribuer la faute à Nicolas Sarkozy qui ,il est vrai, dans les premières années de la Sarkozye  a voulu montrer qu’il tenait seul la barre .C’est donc souvent des reproches ad hominem violents et souvent injustes qui lui sont adressés . On s’en prend à l’homme pour se venger du marasme ambiant.
Giscard avait du supporter la même chasse à l’homme lorsque la première crise pétrolière était venue stopper son ascension politique.
Tous ces facteurs négatifs pèsent sur la balance du sarkozysme et favorisent la candidature de François Hollande.
Il ne sert à rien d’invoquer son manque d’expérience ; les Français sont tentés de penser qu’il ne fera pas plus mal que les compétents qui nous gouvernent.
 Il est inutile de blâmer son programme économique puis qu’il promet des lendemains qui chantent.  
Il ne sert à rien d’agiter le drapeau de la pression fiscale aggravée puisque le Président sortant s’est aussi laisser entrainer dans l’augmentation des impôts.
Rien ne paraît pouvoir contrecarrer le vent du changement qui souffle. Alors et surtout que, dans le sillage du candidat socialiste, se profilent de nouveaux visages tandis que le sarkozysme est déjà engagé dans une lutte d’après défaite entre le camp Copé et le camp Fillon .
Il reste encore quelques jours pour changer la direction du vent dominant mais il est peut être déjà trop tard.
Charles Debbasch

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