dimanche, juin 17, 2007

LES LEGISLATIVES INFLECHIES PAR LA FISCALITE

UN SECOND TOUR SOCIAL


La victoire de la majorité UMP au soir de ce second tour des législatives est incontestable. En remportant à elle seule une majorité franche et large, l’UMP permet au Président Sarkozy de réaliser l’objectif qu’il s’était fixé : disposer des moyens parlementaires pour réaliser le programme adopté par les Français lors de l’élection présidentielle. Le groupe parlementaire UMP suffit à lui seul pour assurer au Président sa majorité à l’Assemblée.

Ce second tour représente néanmoins une inflexion par rapport au premier.

La vague bleue annoncée par les sondeurs ne s’est pas produite. On avait oublié qu’une élection législative est une addition de scrutins locaux / On n’avait surtout pas exactement évalué les conséquences de l’annonce du cataclysme électoral sur l’électorat qui, impressionné par l’étendue de la débâcle annoncée à gauche s’est mobilisé pour l’infléchir. Les sondages ne se contentent pas de refléter une situation donnée. Leur publication provoque aussi des modifications du comportement des électeurs.

Mais, c’est surtout l’attitude de certains ministres du gouvernement Fillon qui a provoqué ce léger swing électoral. En engageant prématurément et imprudemment un débat sur la TVA sociale, ils ont effrayé les Français pour lesquels cet impôt est un épouvantail. Ils ont réédité l’erreur du premier gouvernement Juppé qui élu sur un programme libéral a augmenté la fiscalité.

C’est dire qu’il faudra beaucoup de pédagogie au gouvernement pour faire passer dans l’opinion les réformes qu’il est nécessaire d’engager. Ce deuxième tour « social » peut avoir le mérite de montrer à la droite grisée par son succès les difficultés à apporter des modifications profondes de la société. Elles sont à la fois nécessaires et rejetées.

Pour réussir la réforme, il faut expliquer et convaincre et non lancer quelques propos mal assurés sur une chaîne de télévision.

Charles Debbasch